Titre: Ce qu'il y a d'invisible entre nous
Auteur: drakys
Fandom: gensomaden saiyuki
Disclaimer: kazuya minekura
Couple: gojyo/hakkai
Rating: PG
Thème: 2. jalousie
Il n'avait jamais cru pouvoir tomber aussi bas et surtout pas à cause d'un autre mec. Mais Hakkai avait quelque chose de particulier. Le demi-démon l'avait peut-être découvert dans le premier regard qu'ils avaient échangé.
Lui voulait mourir, ses yeux lançant un défi à même essayer de le laisser en vie quand ses trippes débordaient de sa blessure monstrueuse. Gojyo avait vu ce regard, en avait parfaitement compris la signification, et dans la pluie battante, dans la terre boueuse il avait fait ce qu'il avait pu pour tout remettre en place.
Ignorant joyeusement, avec peut-être une toute petite pointe de sadisme, le besoin de mourir de l'autre homme.
Et il avait traîné l'étranger blessé chez lui, lui avait payé un docteur, avait arrêté de fumer jusqu'à ce qu'il lui fasse l'honneur de reprendre conscience pour l'insulter poliment. Gojyo avait découvert que cet imbécile d'étranger avait fait quelque chose d'horrible: il lui avait volé toute envie de jamais être avec quelqu'un d'autre.
Il ne savait pas trop pourquoi.
Il savait encore moins pourquoi ce sentiment ne l'étouffait pas.
Même si un appartement propre et un repas pour l'attendre quand il se décidait à rentrer au bercail n'étaient pas désagréables. Même si la lessive faite, un lit lavé beaucoup plus fréquemment que quand il s'en occupait n'étaient pas de refus.
Mais tout ça n'avait rien à voir avec ses sentiments.
C'était arrivé sournoisement. Il l'avait réalisé quand Sanzo avait escorté le bel et émotionnellement instable étranger, prisonnier, pour il se savait trop où à il ne savait trop quel jugement. C'était comme s'il lui manquait quelque chose sans la présence de l'autre homme et son sourire placide, placardé sur ses lèvres bon temps mal temps, tour à tour insulte et réconfort.
Sans parler de quand il l'avait revu: ses mots pris dans sa gorge, son estomac rempli d'une volée de papillons juste en entendant sa voix comme s'il n'était qu'une gamine écervelée à son premier amour. Et quand il avait enfin tourné la tête et croisé le regard vert, vu ce vrai sourire...
Gojyo avait craqué.
Jusque là sans attache dans des relations sans attente, comme un espèce de bohême de l'amour, il voulait être soudainement lié à quelqu'un. Il voulait appartenir à quelqu'un et il voulait que quelqu'un lui appartienne.
Juste à lui.
Pour toujours.
Et sa propre déchéance amoureuse ne lui aurait pas paru si lourde à porter s'il n'était pas tombé aussi bas que d'entretenir une toute petite haine secrète dans le creux de son cœur. Sans jamais réussir à avouer ses sentiments à Hakkai, Gojyo était terriblement jaloux du souvenir de Kanan que l'autre homme porterait toujours en lui comme une barrière invisible entre eux.
(25 mai 2006)