HP - Remus Lupin/Sirius Black - Set C Thème 1

Dec 24, 2009 15:04

Titre : Faire parti du voyage
Auteur : Gred
Fandom : Harry Potter
Pairing : Sirius Black/Remus Lupin
Rating : G
Thème : Voyage
Disclaimer : Tout à JKR
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Remus n’avait jamais eu besoin de sortir pour voyager. Caché dans un recoin de la bibliothèque ou derrière les tentures de son lit dans leur dortoir, il lui suffisait d’utiliser un objet plus extraordinaire encore que le Magicobus. Il ouvrait un livre et il suivait, par exemple, les aventures de Godric Gryffondor ou de Tark le Sanglant grâce auquel il avait découvert le monde mystérieux et secret des Gobelins. Il fit la connaissance de Mathilda et apprit tout de la vie des premiers sorciers européens dans le Nouveau Monde. Les livres sorciers n’étaient d’ailleurs pas les seuls à lui procurer du dépaysement. Sa mère lui envoyait régulièrement des livres moldus. Ainsi, il avait parcouru le Paris des mousquetaires grâce à Dumas, la Vérone romantique des amoureux maudits de Shakespeare mais aussi combattu les Orcs pour défendre les fantastiques paysages de Fondcombe.
Même lorsqu’il fermait ce moyen de transport, tous les lieux qu’il avait visités continuaient à exister dans son esprit. Il poursuivait son voyage, couché dans son lit. Plus d’une fois, les autres Maraudeurs s’étaient plaint de son manque d’envie d’aventures. Comment Lupin réussissait-il à rester enfermé de longues heures alors qu’il y avait tant de choses à voir dehors ? Remus ne répondait pas, ou alors d’un demi-sourire si cryptique qu’il donnait souvent envie à Sirius de grogner. Ce dernier remarquait alors que Moony les quittait. Pas physiquement mais à l’intérieur. Il était loin, éloigné d’eux, de Poudlard, dans un lieu qui n’était connu que de lui. Si absent, si insaisissable. Esseulé. Loin. Surtout de lui.
Sirius commença alors à fomenter des plans. Très vite, il multiplia les stratégies pour empêcher Moony de se retrouver seul avec ses autres amis. Il le traqua jusqu’à la bibliothèque, le débusquant dans les coins les plus reculés. Il le dérangea dans ses têtes à têtes - sacrés, pourtant !- dans leur dortoir. Remus ne pouvait plus être seul.
Au départ, même s’il se rebiffa pour la forme, le loup-garou se laissa faire. Il connaissait Sirius, il se lasserait !
Cependant, le temps passait et, même si Remus adorait être avec son meilleur ami, il commençait à se sentir nostalgique. Il n’avait plus été dans un même endroit aussi longtemps sans partir ailleurs, et les nouveaux horizons commençaient à lui manquer…
Sirius le remarqua ; son Moony était distrait mais pas de la bonne manière. Il n’avait plus les yeux dans le vague, visitant des lieux exotiques et irréels. Il était morne et triste, sans cette petite étincelle dans le regard si attirante et qui donnait envie à Black de capturer cette attention sur lui. Il fallut quand même un long moment à Sirius pour accepter qu’il ne possèderait jamais toutes les pensées de Remus.
Une nuit, comme beaucoup d’autres depuis quelques semaines, il rejoignit le lycanthrope dans son lit et entoura sa taille de ses bras. L’autre avait maintenant l’habitude des gestes d’affection un peu étranges de Padfoot. Il le laissa faire, s’accommodant à l’étreinte loin de lui être désagréable.
« Tu es à moi, déclara tranquillement l’animagus.
- Quoi ?
- Dis-le.
- Quoi ?
- Remy… Dis-le.
- Je-je suis à toi, bégaya le châtain.
- Bien », conclut Black.
Il se retourna pour récupérer un objet qu’il avait laissé sur la table de chevet du Préfet.
« Tiens, c’est pour toi. »
Remus regarda avec méfiance le cadeau emballé soigneusement. Les Maraudeurs ne s’appliquaient que lorsque le présent était censé sauter au visage de celui qui l’ouvrait. Sirius poussa le cadeau dans les mains de son ami et lui sourit, essayant de le rassurer. Fébrilement, gagné par un émotion qu’il avait pourtant tenté maintes fois de taire, le jeune Lupin défit, délicatement d’abord puis, plus rageusement, le paquet. Il ouvrit des yeux ronds quand il tomba sur deux objets que Sirius avait toujours refusé de lui offrir, prétextant que le loup-garou en possédait déjà bien trop. Deux livres étaient calés sur ses genoux. Il caressa les belles couvertures d’Alice au Pays des Merveilles et de Peter Pan.
« Lily semblait dire qu’ils étaient tous deux bien faits pour voyager. »
Sous le regard surpris de Remus, Black haussa les épaules mais s’expliqua tout de même :
« Qui, crois-tu, a pu m’aider à les acheter ? Je me voyais mal demander ça à mes parents… Quoi que ça aurait pu être très comique… »
Remus gloussa, heureux. Bien sûr, il avait déjà lu ces deux livres, mais ils prenaient une valeur bien différente à ses yeux ; c’était Sirius Black qui les lui avait offerts. D’un coup, ils lui semblèrent inestimables.
« Merci », dit-il, simplement, un sourire lui mangeant le visage.
Padfoot sourit à son tour. Cependant, il ne se laissa pas détourner de l’un de ses objectifs, même s’il était content de contempler à nouveau le sourire de Moony.
Leur premier baiser fut maladroit mais, il leur laissa le cœur battant et les oreilles sifflantes.
« C’est à une condition, Remus. Je veux faire parti du voyage. Il faut que tu lises à voix haute. Je… je veux plus être laissé derrière. »
Le loup-garou comprit alors. Sirius n’était pas un égoïste possessif. La solitude l’effrayait. Surtout s’ils étaient séparés l’un de l’autre.
Leur deuxième baiser fut bien plus réussi.
« On commence par lequel ? » interrogea Lupin, pressé de repartir enfin, surtout accompagné.
Sirius haussa encore une fois les épaules puis s’installa confortablement et de manière à toucher le plus possible son meilleur ami.
Peter Pan sembla, pour le lycanthrope, être le compagnon le plus intéressant à suivre. Il savait qu’il plairait à Sirius.

Ce fut le début d’une nouvelle tradition. Elle fut perdue quand les deux amants furent séparés pendant douze ans. Pendant le long moment durant lequel Moony crut à la culpabilité de Sirius, ces deux livres furent abandonnés dans le fond d’une malle. Cependant, dans les grandes périodes de désœuvrement, quand le manque d’argent l’obligeait à vendre ses biens et ses livres les uns après les autres, il ne put jamais se résoudre à se séparer des deux seuls qui lui avaient été offerts par son premier petit ami.
Et lorsque, quatorze ans après leur séparation, Sirius se retrouva dans la première prison qu’il avait connue, celle de laquelle il avait réussi à s’échapper adolescent, Remus décida de lui offrir son seul moyen d’évasion.
Cachés sous les couvertures du lit de l’ancienne chambre de Padfoot, ils suivaient, comme cette première fois, les aventures de Peter et des enfants perdus. Tout en lisant, Remus sentit le corps de Sirius reprendre peu à peu vie. Ce n’était pas gagné, l’homme avait encore beaucoup à parcourir mais c’était une première lueur d’espoir.
Leur nouveau premier baiser était aussi maladroit que celui échangé des années auparavant pourtant les gestes et les mots leur revinrent naturellement.
Bientôt, un nouvel éclat apparut dans leur regard. Cette fois-ci, ils continueraient à voyager ensemble jusqu’à la fin.

harry potter, c#1 voyage

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