Saiyuki - Gojyo/Hakkai - 5. feuilles d’automne

May 10, 2006 10:35

Titre: Nuit sans fin
Auteur: drakys
Fandom: gensomaden saiyuki
Disclaimer: kazuya minekura
Couple: gojyo/hakkai
Rating: PG
Thème: 5. feuilles d’automne


Gojyo revient avec les petites heures du matin, son manteau négligemment jeté sur l'épaule. Il n'est pas surpris de trouver son colocataire dehors, assis sur la marche d'entrée et assoupi, la tête appuyée contre la porte. Il remarque le râteau posé contre le mur et les tas de feuilles que le vent a déjà entrepris de démolir.

Le demi-démon hésite à réveiller l'autre homme parce qu'il y a quelque chose comme un air serein sur les traits d'Hakkai. Il jette ce qui reste de sa cigarette par terre et l'écrase du talon, se penchant pour couvrir l'ancien professeur de son manteau.

C'est bien sûr le moment que choisi Hakkai pour se réveiller. Gojyo est une seconde subjugué, ensorcelé par ce regard qui serait intense s'il ne lui restait pas quelque chose de vague et d'imprécis laissé par le sommeil. Il reprend aussitôt son manteau et regarde ailleurs que dans ces yeux verts.

"Hey", le salut doucement le démon avec un sourire.

"Hey", réplique Gojyo sur un ton plus bourru.

Il s'assit près de lui, mais pas trop près, et pointe les tas de feuilles.

"C'est c'que t'as fait aujourd'hui?", demande-t-il en haussant un sourcil.

Il fouille aussitôt dans une poche, sans attendre de réponse, et retrouve briquet et cigarette. Il allume la seconde au premier et Hakkai appuie son visage contre son poing, le bras qui le soutient contre un genou. Il rit doucement.

"Et le ménage, et le lavage, et de quoi manger. Tout ce que tu négliges", réprimande-t-il, mais sur un ton qui n'insulte pas son colocataire.

"Ouais, mais les feuilles!?"

L'ancien professeur fronce les sourcils, incertain de comprendre où l'autre homme veut en venir.

"Quoi, les feuilles?

- C'était une cause perdue, l'vent a déjà foutu l'bordel."

Hakkai tourne la tête vers les piles de feuilles et hausse les épaules. Il y a une bourrasque et ils regardent en silence les feuilles s'éparpiller. Hakkai tourne la tête vers lui et Gojyo détourne la sienne trop vite. Il est déjà prêt à nier qu'il le regardait.

"En fait, je t'attendais", lui avoue Hakkai.

Le cœur de l'autre homme se resserre et il se sent stupide. Il essaye d'avoir l'air lointain, confiant, sûr de lui, mais il y a quelque chose chez l'ancien professeur qui le rend complètement vulnérable. Avant qu'il ait le temps de demander pourquoi?, Hakkai regarde encore les feuilles.

"Tu as raison, ça n'a servi à rien..."

Et Gojyo s'en veut parce qu'il y a l'espace d'un instant un air triste sur les traits de l'autre homme. Comme si à se battre contre les forces de la nature il aurait pu gagner! Il ne sait pas quoi ajouter et Hakkai règle le problème pour lui en se relevant. Il lui sourit et lui tend une main pour l'aider à se relever.

"Tu veux du café?", demande-t-il.

"Seulement si on s'fait une partie de cartes!", réplique Gojyo en refermant sa main autour du poignet offert.

Hakkai referme la sienne de la même façon et lui sourit, le tirant en avant.

"Tu as envie de perdre?", demande-t-il.

"Pas autant qu'toi contre l'automne!", réplique le demi-démon en le poussant à l'intérieur.

Une feuille parvient à se glisser par l'ouverture laissée par la porte presque refermée et ils se baissent en même temps pour la ramasser. Gojyo est plus rapide et une seconde trop tard, la main d'Hakkai se plaque sur la sienne plutôt que d'emprisonner la feuille coupable.

Il hésite un moment et Gokyo est pétrifié. Ils se relèvent dans un même mouvement et soudainement les doigts de l'ancien professeur sont sur son visage, légers et hésitants. L'opportunité est trop belle et le demi-démon l'embrasse.

Leurs lèvres ne font que s'effleurer et l'air coupable, Hakkai se détourne.

"Je vais faire du café", souffle-t-il.

Gojyo ne peut ni approuver ou désapprouver, même s'il voudrait le retenir et l'embrasser encore et encore. Jusqu'à ce que la nuit finisse, ou qu'elle n'ait plus de fin. Mais il ne reste sur ses lèvres que le fantôme du contact fugitif.

Il serre la feuille dans sa main, le regarde s'éloigner dans la cuisine et il entrouvre la porte pour laisser la fille de l'automne fuir. La feuille virevolte aussitôt, prise dans la brise, et se perd avec ses sœurs.

Et Gojyo referme la porte avec un sourire, et il y a déjà une odeur de café qui flotte dans l'air.

(10 mai 2006)

saiyuki, a#5 feuilles d'automne

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