Titre : Et l'eau
Auteur :
anadyomedeThème : Solitude
Fic n° : 4
Fandom : Jules et Jim
Pairing : Catherine/Jim
Rating : PG
Disclaimer : Je ne me base que sur le film de Truffaut.
Note : Un nouveau tag ? :) Cross-posté sur
31_jours Et l’eau. Juste l’eau.
Elle qui se jetait dans la Seine lorsque plus personne ne la regardait, elle qui sautillait sur des murets, dessinait ses moustaches, elle qui était si belle, si belle.
Mais si Jim ne l’aime pas, alors il n’y plus aucune justice. S’il ne la choisit pas, de quel droit l’aurait cette autre qui ne sera jamais aussi vraie que Catherine, aussi vivante.
Parce qu’elle la sent qui les traverse tout entier, la vie, lorsque la voiture prend le pont, lorsqu’elle se tourne vers Jim et qu’elle lui sourit. Son sourire est un soleil, son sourire est un feu d’étincelles, un miroir agonisant aussi, peut-être. Qu’est-ce qu’elle y comprendrait, cette femme innocente, cette constante qui a tiré des croix sur un calendrier en attentant sa défaite, l’enfant qui ne viendra plus jamais, l’enfant qui s’est noyé en elle.
Et elle aimait la vie, Catherine, et elle aimait Jules et Jim, elle aimait l’eau glacée contre sa peau, la perfide attention sur son corps de femme, le son d’une guitare, les oiseaux dans les champs, oui, surtout les oiseaux, l’odeur de la mer, la pluie au creux de la nuque lorsque Jim disait que c’était ce qu’il préférait.
N’a-t-il rien vu venir, vraiment ? Cette lâcheté masculine, comme la hait souvent dans sa dansante solitude. Elle y était presque trop bien installée, elle y virevoltait. Elle s’est toujours jetée seule contre les murs et ils n’ont rien tenté lorsqu’elle se fusillait de terreur, de noirceur, ou pas assez, pas comme il le fallait. Ils n’ont jamais su l’attraper, la garder. L’émerveiller. Et pourtant, c’est d’un drôle de bonheur qu’ils l’ont enroulée. Un qui l’a tenue bien serrée, un qu’elle a dévoré.
C’est sur toute la lumière qu’elle va cracher parce qu’être seule déclarée, ce n’est plus du jeu. C’est sa maîtrise de solitude qu’il a déchiré, son insouciante beauté qu’il a piétiné. Les pierres au milieu du pont sont brisées, et Catherine éteint ses ruines, son beau soleil, et elle avec Jim, lorsqu’ils s’envolent, elle qui regarde le ciel jusqu’à l’obscurité.
Et l’eau. Surtout l’eau.