Titre: Tous des jouets entre ses mains
Auteur:
dauphin_noireThème: Trahison
Fic n° 5
Fandom: Harry Potter
Couple: Drago/Hermione
Rating: 16+
Disclaimer: Rien ne m'appartient
Tous des jouets entre ses mains
-Tu croyais vraiment que tu avais une chance avec moi?
Il éclata d’un rire à la tonalité sadique, qui, en plus de lui faire froid dans le dos, décuplant les frissons qui lui parcouraient déjà l’échine grâce à ses vêtements trempés par l’averse qu’elle avait dut affronter pour se rendre jusqu’à lui, précipita les larmes sur ses joues déjà rougies par l’effort de sa course. Elle avait tout donné- ses forces, ses principes- pour répondre à son appel et être là auprès de lui et la voilà qui se faisait recevoir avec aversion. Hermione s’était malgré elle mise à hoqueter, d’horribles couinements étranglés qui s’échappaient de sa bouche chaque fois qu’elle tentait de respirer. Ils ne firent qu’accentuer le regard de dégoût que l’homme posait sur elle, accentuant du même coup son propre dédain envers elle-même. L’espace rapetissait autour d’elle, comme si les murs cherchaient à se refermer pour l’emprisonner. Sa vision périphérique ne lui renvoyait plus que de la noirceur. Ses idées s’étaient embrouillées, trahissant sa capacité de jugement dont elle avait toujours été fière. Et elle ne sentait plus stable sur ses propres jambes, prise de vertiges qui la faisait bizarrement chanceler sur place. Claustrophobe. Elle devenait claustrophobe, dans un lieu pourtant à air ouverte.
-Tu n’étais qu’un amusement. Quelqu’un de bien foutue qui passait sur mon chemin pour me divertir.
Son cœur s’était arrêté de battre. Probablement durant plusieurs minutes. À vrai dire, elle était certaine qu’il n’avait jamais vraiment repris son rythme normal. Elle s’était effondrée au sol, figée dans son désarroi et les fissures qui craquaient bruyamment en elle, mais personne ne lui était venu en aide. Drago s’était mis à rire. Astoria l’avait imité, de ce son grinçant et suraigu qui vous perçait le tympan. Et sans lui accorder davantage d’attention, ils s’étaient détournés, regagnant leur vie de riche où elle n’avait pas sa place.
Sang-de-bourbe.
C’est à ce moment qu’Hermione avait perdu la carte. Elle ne pouvait dire ce qui c’était passée par la suite. Elle ne se souvenait pas s’être relevée ni même avoir regagné le château. Seulement, lorsqu’un bref éclair de lucidité la frappa- vite étouffé par le ressentiment à l’entente du nom de Malefoy- elle était étendue dans son lit, seul dans la pénombre du dortoir des Gryffondors. La nuit devait bien être avancée, puisqu’autour d’elle, il n’y avait aucun signe de vie, que des respirations bruyantes d’adolescentes endormies.
La haine et la tristesse se mélangeait en Hermione, luttant tous les deux pour prendre le dessus. Elle n’avait cessé de s’enfoncer dans ce qu’elle voyait être comme l’Enfer Malefoy dans les heures qui avaient suivies sa rencontre avec Drago, encouragée par ces cauchemars qui la poursuivait même maintenant qu’elle était prise d’insomnie. Elle ne pouvait chasser de la noirceur qui se cachait derrière ses paupières l’image de cette bimbo qui l’embrassait en riant niaisement et en se frottant sans pudeur contre lui, provocante. Hermione n’avait pas manqué l’éclair de plaisir qui avait traversé les yeux de la fille durant le bref instant où elle avait daignée poser son regard sur elle. Comme si elle lui faisait une fleur en agissant de la sorte. C’était de la pure méchanceté à son égard. Une façon de lui rappeler quelle était sa place.
Hermione n’avait plus tout à fait conscience de ses actes, son jugement embrouillé par le déchaînement des émotions, lorsqu’elle s’était levée de son lit. Toujours vêtue de sa robe de nuit, pieds nus et les cheveux encore plus en broussaille qu’à leur habitude, elle s’était engagée dans le couloir qui la mènerait vers les cachots des Serpentards. Sa vue ne lui était pas encore revenue; elle ne voyait toujours que le point précis qui se dessinait face à elle, l’objet de sa rage. Elle n’entendait pas non plus les bruits qui l’entouraient, le ravage qu’elle-même faisait en se déplacement lourdement, sous l’emprise du bourdonnement du sang au fond de ses oreilles. Son instinct la guidait, sans qu’elle-même ne sache où elle allait.
Ses paumes se retenaient contre le mur chaque fois qu’elle le rencontrait, victime de son manque d’équilibre. Elle se déplaçait en zig-zag à travers le couloir, fonçant contre un mur et rebondissant presque contre l’autre, quelques mètres plus loin. Elle ne levait qu’à peine les orteils du sol, se traînant plus qu’autre chose vers sa destination. Plus inquiétant encore, de sa poitrine semblait monter des grondements féroces qui auraient facilement pu être attribués à un animal.
Quelque chose s’était brisée à l’intérieur d’Hermione Granger à l’instant même où Drago lui avait annoncé qu’il s’était moqué d’elle durant tout ce temps. Quelque chose qui ne se réparerait peut-être jamais; pas avec le geste qu’elle s’apprêtait à commettre. Il lui avait fait croire durant des mois qu’elle était la princesse des contes de fée, Cendrillon qui, malgré ses habits et sa pauvreté parvenait à conquérir le cœur du prince, et l’avait ensuite jeté comme un vulgaire déchet. Hermione ne supportait pas. La trahison plus encore que l’acte en lui-même.
Quelqu’un devait payer la trahison de Drago.
Astoria Greengrass verrait sa mort venir à elle bientôt qu’elle ne l’aurait cru.