UN AGNEAU AU SACRIFICE - ORGUEIL ET PRÉJUGÉS - FIC N°5
Titre : Une prochaine fois peut-être
Auteur : anadyomede
Thème : Un agneau au sacrifice
Fic n° : 5
Fandom : Orgueil et Préjugés
Personnages : Mary Bennet, mention de Mr et Mrs Bennet, et des autres soeurs.
Rating : PG
Disclaimer : Les personnages appartiennent bien entendu à Jane Austen.
Mary Bennet n’avait jamais tout à fait envié ses sœurs. Elle savait depuis longtemps déjà que Jane était la plus belle, Lizzie la plus intelligente et les deux petites, les plus exubérantes, attireraient sans trop de peine le regard des hommes.
Elle, elle s’enfermait dans sa chambre, plongée dans des livres qui lui remplissaient le crâne sans tout à fait bien les comprendre. Elle se répétait, tandis que ses sœurs dansaient qu’il y aurait bien quelqu’un un jour - cet homme-là, peut-être, avec ses fossettes charmantes, ou celui-ci, doté d’une carrure impressionnante - qui tournerait la tête et l’apercevrait alors.
Au mariage de Lizzie, alors que Lydia surveillait étroitement son époux présentement volage et que Jane ne se déplaçait jamais sans Charles, elle avait longtemps attendu que la musique s’arrête, les lèvres crispées et les mains froides.
Lorsque Georgiana, enfin, céda sa place au piano, ce fut sans raison que Mr Bennet posa une main sur l’épaule de la jeune fille : Mary n’avait pas l’intention d’y toucher. Plus maintenant. Elle gardait, tordu dans son ventre, le souvenir de ce bal qui avait tant causé de tort à Jane.
Mary avait longuement observé la salle remplie de femmes aux robes bouffantes et d’hommes souriants discrètement, allumant parfois un cigare, puis dansant. Elle était restée là, un peu bête, à écouter les coupes tinter, les rires résonner et les talons couvrir les notes nouvelles du piano dont Caroline Bingley s’était emparée.
Elle avait attendu encore.
Lizzie était jolie. Dix milles livres de rente, Mrs Bennet n’en revenait pas malgré les semaines qui avaient séparé les fiançailles de sa seconde fille à Mr Darcy. Elle le murmurait toujours aux voisines, les yeux brillants, les lèvres tremblantes, observant sans cesse le couple fraichement marié, comme s’il pouvait soudain s’évaporer.
Mary n’avait rien dit. On lui était passé devant de nombreuses fois et les invitations à la danse s’adressaient la plupart du temps aux autres. Elle, elle ramassait les miettes, parfois. Petite sœur de la mariée.
« Je crains de ne jamais parvenir à la marier… », murmurait sa mère.
Et elle avait raison, très certainement. Longtemps, Mary avait attendu qu’on lui sourit et à présent, elle se tenait très droite sur sa chaise et se disait : une prochaine fois peut-être. Mais quelque part dans sa tête, il y avait cette drôle de voix qui répétait au rythme de la musique, la sournoise, la perfide, qu’elle resterait vieille fille, toujours, toujours, toujours, dans la maison de ses parents tout le temps.
Un peu la sacrifiée qui s’occuperait des Bennet jusqu’à n’en plus pouvoir s’en séparer.
Auteur : anadyomede
Thème : Un agneau au sacrifice
Fic n° : 5
Fandom : Orgueil et Préjugés
Personnages : Mary Bennet, mention de Mr et Mrs Bennet, et des autres soeurs.
Rating : PG
Disclaimer : Les personnages appartiennent bien entendu à Jane Austen.
Mary Bennet n’avait jamais tout à fait envié ses sœurs. Elle savait depuis longtemps déjà que Jane était la plus belle, Lizzie la plus intelligente et les deux petites, les plus exubérantes, attireraient sans trop de peine le regard des hommes.
Elle, elle s’enfermait dans sa chambre, plongée dans des livres qui lui remplissaient le crâne sans tout à fait bien les comprendre. Elle se répétait, tandis que ses sœurs dansaient qu’il y aurait bien quelqu’un un jour - cet homme-là, peut-être, avec ses fossettes charmantes, ou celui-ci, doté d’une carrure impressionnante - qui tournerait la tête et l’apercevrait alors.
Au mariage de Lizzie, alors que Lydia surveillait étroitement son époux présentement volage et que Jane ne se déplaçait jamais sans Charles, elle avait longtemps attendu que la musique s’arrête, les lèvres crispées et les mains froides.
Lorsque Georgiana, enfin, céda sa place au piano, ce fut sans raison que Mr Bennet posa une main sur l’épaule de la jeune fille : Mary n’avait pas l’intention d’y toucher. Plus maintenant. Elle gardait, tordu dans son ventre, le souvenir de ce bal qui avait tant causé de tort à Jane.
Mary avait longuement observé la salle remplie de femmes aux robes bouffantes et d’hommes souriants discrètement, allumant parfois un cigare, puis dansant. Elle était restée là, un peu bête, à écouter les coupes tinter, les rires résonner et les talons couvrir les notes nouvelles du piano dont Caroline Bingley s’était emparée.
Elle avait attendu encore.
Lizzie était jolie. Dix milles livres de rente, Mrs Bennet n’en revenait pas malgré les semaines qui avaient séparé les fiançailles de sa seconde fille à Mr Darcy. Elle le murmurait toujours aux voisines, les yeux brillants, les lèvres tremblantes, observant sans cesse le couple fraichement marié, comme s’il pouvait soudain s’évaporer.
Mary n’avait rien dit. On lui était passé devant de nombreuses fois et les invitations à la danse s’adressaient la plupart du temps aux autres. Elle, elle ramassait les miettes, parfois. Petite sœur de la mariée.
« Je crains de ne jamais parvenir à la marier… », murmurait sa mère.
Et elle avait raison, très certainement. Longtemps, Mary avait attendu qu’on lui sourit et à présent, elle se tenait très droite sur sa chaise et se disait : une prochaine fois peut-être. Mais quelque part dans sa tête, il y avait cette drôle de voix qui répétait au rythme de la musique, la sournoise, la perfide, qu’elle resterait vieille fille, toujours, toujours, toujours, dans la maison de ses parents tout le temps.
Un peu la sacrifiée qui s’occuperait des Bennet jusqu’à n’en plus pouvoir s’en séparer.