Un peu plus chaque jour - Eden City - Fic n°3
Titre : Mémoire perdue et retrouvée
Thème : Un peu plus chaque jour.
Fic n°3
Personnages : Keryam centric (mentions de Saralyn/Lorenzo, Falkor/Nausikaa, Keryam/Saralyn)
Rating : PG-13 (par sécurité)
Nombre de mots : 725
Résumé : Pensées et réminiscences d’un dieu manipulateur et égocentrique.
Un tag Eden City, please ? (j'aime faire créer des tags xD)
Keryam ne se souvenait pas encore de tout. C’était parfois compliqué de faire le tri entre sa vie passée, en tant que Falkor, son enfance en tant que dieu miniature adulé, et les souvenirs implantés en lui par l’Organisation.
Certains matins, il se croyait encore journaliste, en planque pour découvrir le scoop du siècle. Et puis il se souvenait.
Chaque jour, les images se clarifiaient. Il n’en parlait pas. Il avait vite réalisé que ce serait un bien mauvais calcul. Admettre à ses adorateurs que leur bible n’était que du vent ? Que ces prophéties n’étaient qu’un souhait égoïste de sa part ? En un sens, il était pris à son propre jeu : maintenant ils attendaient de lui des résultats. Il devait ramener les autres dieux, devait débarrasser la planète des corbusards.
Ils avaient pris Saralyn pour Nausikaa et il ne les avait pas détrompés. Déjà, enfant, il avait compris. Cela lui avait pris quelques temps, mais Nausikaa n’était pas une lycaride, elle n’avait jamais eu le pouvoir de contrôler les loups. Il se souvenait encore clairement de sa fureur lorsqu’il avait réalisé, des coups qu’il avait fait pleuvoir sur le compagnon à quatre pattes de Saralyn. Parce qu’il était là et que sa simple présence prouvait que sa déesse n’était pas à ses côtés. Saralyn était autre.
Il ne se rappelait pas encore quoi, à cette époque, ou plutôt qui elle était, et malgré tous les souvenirs qui lui revenaient peu à peu, il n’était pas Falkor. Il était Keryam, un petit garçon qui avait besoin de quelqu’un comme lui à ses côtés. Quelqu’un de spécial. Quelqu’un qui comprenne la pression qui pesait sur ses épaules, qui vive l’âpreté de l’entraînement. Et même si Saralyn n’était pas Nausikaa, il se savait lié à elle d’une manière confuse. Alors il la protégea à sa façon, même s’il la narguait parfois en lui rappelant son supposé destin. Il savait que cela la faisait réagir au quart de tour, qu’elle n’aimait pas être réduite au statut de « future compagne » d’un dieu. Comme si elle n’avait pas de pouvoirs à elle, pas d’utilité autre que pondre une descendance. Les imbéciles…
Keryam savait maintenant la vérité. Il connaissait sa puissance. Ce n’était pas pour rien que la Traître avait provoqué leur fin à tous. Elle était forte, et dans cette vie, peut-être, s’il parvenait à la mener où il voulait, elle les ramènerait. Elle leur devait bien ça.
C’était cette pensée en particulier qui l’avait guidé lorsqu’il était entré dans son esprit. L’Organisation lui avait demandé d’effacer sa mémoire, mais il n’était pas question pour lui de bâcler le travail comme ils l’avaient fait auparavant. Non seulement son identité en était ressortie fragilisée, compromettant son plein accès à ses pouvoirs, mais ils n’avaient réussi qu’à l’éloigner d’eux. Le souvenir de sa présence parmi ses corbusards lui laissait encore un goût amer dans la bouche…
Il l’avait reconnu immédiatement. Cette créature qui avait provoqué la fin de son monde : à cause de lui, Saralyn s’était détourné d’eux, à cause de lui, la famille Fara a pris des mesures et avait éloigné leurs deux prodiges. Il avait perdu la mémoire, perdu sa vie et grandi dans les ténèbres à cause d’un corbusard. Et ce vampire revenait à présent le narguer.
Saralyn l’avait prédit, après tout. Elle avait dit qu’il serait là pour elle, qu’il l’aiderait.
Maintenant qu’il avait vu de ses yeux une de ses prophéties se réaliser, il ne pouvait que revenir en arrière et tenter de se souvenir. Qu’avait-elle dit ? Qu’avait-elle annoncé d’autre dans cette vie?
Mais il ne se rappelait de rien. Il ne l’avait jamais vraiment écouté, persuadé à l’époque qu’elle ne serait qu’une aide à ses projets, qu’elle ne jouerait aucun rôle important. Il n’avait plus qu’à s’en mordre les doigts. Il ne lui restait que le tissu de mensonges qu’il avait lui-même forgé, et ses espoirs pour l’avenir.
Il avait fait de son mieux en lui créant des souvenirs. Il avait essayé d’atténuer leur antagonisme de toujours. S’il ne pouvait avoir Nausikaa auprès de lui, il était prêt à se contenter de Saralyn. Sans compter que s’il parvenait à la faire l’aimer, tout changerait. Elle les sauverait, il n’y avait aucun doute.
Savoir qu’ainsi il détruisait la relation entre elle et le corbusard n’était que la cerise sur le gâteau.