Les murmures du passé - Les chroniques de Narnia - n°2
Titre : Elle, elle étincelait
Auteur : anadyomede
Thème : Les murmures du passé
Fic n° : 2
Fandom : Les chroniques de Narnia
Personnages : Susan Pevensie
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à C. S. Lewis
Elle n’y pense plus tellement mais c’est là quand même.
Susan, pendant longtemps, elle a été cette fille de l’autre côté du monde, cette fille tellement belle sur laquelle on se retourne. Elle a été très grandes, elle a eu des sourires éclatants ; comme tu étincelles, disaient-ils, et ce rire, tu ne le briseras jamais n’est-ce pas ? Toute ta vie, tu dois le garder serrer.
C’est une phrase qui lui reste. Elle ne sait pas tellement d’où mais on l’a prononcé un jour, il y a tellement d’années. Peut-être qu’on lui tenait la main à ce moment. Peut-être était-ce un peintre, un avocat, un soldat, un prince, un roi.
Il y a tant de choses chez Susan qui se sont égarées…
Elle se rappelle parfois un regard caramel qui coulait sur elle, un qui l’emprisonnait, et alors elle fronce les sourcils, ferme les yeux à s’en briser les cils ; d’où il venait, elle a tout oublié.
Elle a eu toute sa vie la sensation de courir, de détenir un grand secret au bout des lèvres. C’est comme ces rêves qui se faufilent très loin au réveil. Mais qu’est-ce qui reste alors ? Une drôle de sensation au ventre, une lumière, un peu de neige peut-être.
Susan, elle s’est mariée, elle a arrêté d’y penser.
Et puis ça lui est retombé dessus quand ses enfants sont arrivés.
Elle ne sait plus si c’est une histoire murmurée au creux d’une chambre, mais parfois, quand elle lit des contes à ses enfants, c’est comme si on lui plantait une lame dans la gorge.
Elle raconte La Reine des neiges et elle le voit si bien, ce traineaux, que c’en devient presque douloureux. Quand elle s’endort, il y a quelque chose qui lui serre trop fort le cœur, elle se réveille au milieu de la nuit, elle répète ces mots qu’on lui a dit, comme tu étincelles, Susan, comme tu étincelles.
Elle n’est pas tellement vieille pour avoir ce brouillard dans le crâne. Le visage de Peter lui joue des tours, tantôt elle le voit enfant, tel qu’elle l’a connu toute sa vie, et soudain il lui apparaît si âgé, et c’est lui, elle le sait, c’est lui et personne d’autre.
Ils sont tous morts si jeunes, ses frères et sœurs, qu’elle n’y comprend rien.
Qu’est-ce qui s’est caché dans sa tête, qu’est-ce qui s’est noyé ; Susan, pour cracher sur l’angoisse, elle a accroché la photo d’un lion sur un mur et quand elle tremble, cet animal figé la rassure.
Souvent, elle se trouve juste bête comme une enfant.
Auteur : anadyomede
Thème : Les murmures du passé
Fic n° : 2
Fandom : Les chroniques de Narnia
Personnages : Susan Pevensie
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à C. S. Lewis
Elle n’y pense plus tellement mais c’est là quand même.
Susan, pendant longtemps, elle a été cette fille de l’autre côté du monde, cette fille tellement belle sur laquelle on se retourne. Elle a été très grandes, elle a eu des sourires éclatants ; comme tu étincelles, disaient-ils, et ce rire, tu ne le briseras jamais n’est-ce pas ? Toute ta vie, tu dois le garder serrer.
C’est une phrase qui lui reste. Elle ne sait pas tellement d’où mais on l’a prononcé un jour, il y a tellement d’années. Peut-être qu’on lui tenait la main à ce moment. Peut-être était-ce un peintre, un avocat, un soldat, un prince, un roi.
Il y a tant de choses chez Susan qui se sont égarées…
Elle se rappelle parfois un regard caramel qui coulait sur elle, un qui l’emprisonnait, et alors elle fronce les sourcils, ferme les yeux à s’en briser les cils ; d’où il venait, elle a tout oublié.
Elle a eu toute sa vie la sensation de courir, de détenir un grand secret au bout des lèvres. C’est comme ces rêves qui se faufilent très loin au réveil. Mais qu’est-ce qui reste alors ? Une drôle de sensation au ventre, une lumière, un peu de neige peut-être.
Susan, elle s’est mariée, elle a arrêté d’y penser.
Et puis ça lui est retombé dessus quand ses enfants sont arrivés.
Elle ne sait plus si c’est une histoire murmurée au creux d’une chambre, mais parfois, quand elle lit des contes à ses enfants, c’est comme si on lui plantait une lame dans la gorge.
Elle raconte La Reine des neiges et elle le voit si bien, ce traineaux, que c’en devient presque douloureux. Quand elle s’endort, il y a quelque chose qui lui serre trop fort le cœur, elle se réveille au milieu de la nuit, elle répète ces mots qu’on lui a dit, comme tu étincelles, Susan, comme tu étincelles.
Elle n’est pas tellement vieille pour avoir ce brouillard dans le crâne. Le visage de Peter lui joue des tours, tantôt elle le voit enfant, tel qu’elle l’a connu toute sa vie, et soudain il lui apparaît si âgé, et c’est lui, elle le sait, c’est lui et personne d’autre.
Ils sont tous morts si jeunes, ses frères et sœurs, qu’elle n’y comprend rien.
Qu’est-ce qui s’est caché dans sa tête, qu’est-ce qui s’est noyé ; Susan, pour cracher sur l’angoisse, elle a accroché la photo d’un lion sur un mur et quand elle tremble, cet animal figé la rassure.
Souvent, elle se trouve juste bête comme une enfant.