Titre: Du danger d'offrir des présents
Auteur: drakys
Fandom: black cat
Pairings: kranz/bardol
Disclaimer: kentarô yabuki
Rating: PG-13
Liste/Thème: liste 1 - thème 5/toucher
Notes: c'est en retard, c'est-pas-ma-faute-j'avais-un-truc-qui-m'a-empêché-d'écrire-ouiiin!, mais bonne fête kranz! même si c'était hier! (non non, je suis pas pathétique du tout d'écrire une fic pour un perso, surtout que je me suis acharnée jusqu'à deux heures du mat avant d'abandonner l'idée de la finir parce que j'inversais mes mots et j'en inventais des nouveaux…) et je m'excuse pour le titre naze.
Il était assis au bord de son lit, col de chemise relevé, en train de terminer le nœud de sa cravate. Ses doigts glissaient sur la soie sans penser, c'était un geste qu'il avait fait tellement de fois que c'était devenu un automatisme.
Il l'ajustait sans y accorder la moindre importance, tout en s'assurant pourtant que le nœud de la cravate était parfaitement fait. Ses doigts effleurèrent les plis, glissèrent le long de la cravate et s'arrêtèrent, satisfaits de leur examen. Kranz finissait d'enfiler son veston quand il entendit un bruit. Pas grand chose, mais il se redressa aussitôt.
Deux pas et il était à la porte, une seconde de plus et il était dans le couloir. La première chose qu'il remarqua, c'est qu'au premier pas fait, son pied buta contre un petit objet. Intrigué, il se pencha pour le ramasser. Ses doigts effleurèrent les contours, devinant la boîte et son pouce découvrit le ruban et la boucle. Sans rien laisser paraître de sa surprise, il allait simplement jeter le paquet chez lui pour s'en occuper plus tard quand il entendit d'abord des pas, puis une voix énervante qu'il connaissait bien.
"Eh bah, t'as la cote pour un invalide. C'est d'la pitié, tu crois?
- Tu espionnes mon courrier?", répliqua Kranz, sans pour autant en avoir l'air irrité ou insulté.
Il entendit tch et l'autre homme qui se détournait.
"Quand tu mates ton courrier sur le pas d'ta porte, c'est du domaine public. Oh désolé, faut encore pouvoir voir, pour mater!"
Le blond serra les dents, imaginant sans peine le sourire victorieux sur les lèvres de l'autre homme.
***
"Tu vas l'ouvrir, oui ou merde?", demanda Bardol à la première occassion venue.
Une occasion qui s'était finalement présentée assez tard dans la journée, après que Kranz se soit assuré d'abord d'épuiser toutes les ressources de patience de l'autre homme et d'ensuite que plus personne ne risquait de venir les déranger.
Il avait posé le paquet à côté de lui sur la table, pour s'en désintéresser complètement. Comme s'il l'avait retiré de la poche de son veston pour la seule raison que la boîte n'y fasse plus un pli inesthétique.
"En quoi ça t'intéresse?", questionna le blond en retour.
"En rien!", répliqua l'autre homme un peu trop vite. "Tu crois que ça m'énerve, ce que tu peux recevoir?", se défendit-il, ce qui fit presque sourire Kranz.
La plus parfaite neutralité continua à flotter sur son visage et du bout des doigts à peine, il toucha le cadeau. Sa main gantée ne vit pas la différence de texture entre la froideur du papier métallique et brillant et la douceur du ruban de tissu.
"Ouvre-le…", grogna Bardol entre ses dents serrées.
Cette fois, une expression amusée resta une seconde sur les traits de son tortionnaire. Kranz n'avait aucune envie de céder à son empressement, le faire enrager était beaucoup plus divertissant que de s'intéresser au contenu de la boîte.
"Tu n'avais pas besoin de m'acheter quelque chose", commença lentement le blond en tirant enfin sur l'extrémité du ruban avec une lenteur bien pire encore.
La boucle se défit; l'expression énervée de Bardol se morcela en même temps. Il se renfonça dans le déni, refusant d'admettre qu'il avait quelque chose à voir de près ou de loin avec le cadeau en question.
"Non mais, de quoi tu parles?"
Le papier craqua sous la pression précise des doigts, se déplia pour libérer la boîte nue qu'il protégeait. Le couvercle suivit et Kranz examina de l'index et du majeur ce qui s'y cachait.
"Faudrait que je sois vraiment un con pas inspiré pour te donner une cravate, encore à supposer que je savais que c'était ton anniv', ce qui est pas le cas!"
Kranz se leva brusquement, sa nouvelle cravate dans son poing refermé. Il fit un pas dans la direction de l'autre homme, qui réalisa soudain que le silence était un refuge heureux et semi-sécuritaire. Bardol recula nerveusement d'un pas, buta pathétiquement contre la table et s'immobilisa avant de s'humilier davantage.
Sans trop tenir compte de son malaise, sauf pour s'en amuser pendant quelques secondes supplémentaires, le blond entreprit de défaire la cravate qu'il portait. Puis, sans la moindre hésitation, il continua avec le premier bouton de sa chemise et le suivant et les autres.
"Qu- Putain, qu'est-ce que tu fous!?", siffla Bardol.
"Je vais l'essayer", répondit posément le blond en arrêtant une seconde à peine son pouce sur le dernier bouton.
"Et t'as besoin d'être à poil pour essayer une saloperie de cravate!?", s'énerva le brunet en faisant l'erreur d'étendre les bras devant lui pour mettre de la distance entre eux.
Un mouvement rapide et Bardol se retrouva dos contre la surface de la table, une poigne de fer immobilisèrent ses mains au-dessus de sa tête. La cravate douce contre sa peau lui lia bientôt solidement les poignets et Kranz fut soudain tout près de lui. Leurs lèvres s'effleurèrent par la simple proximité plutôt que par la volonté de l'un ou l'autre. Quand Bardol essaya un peu tard de se libérer, la bouche de Kranz s'écrasa sur la sienne.
"Oui, vu la façon dont je vais l'utiliser", lui répondit finalement le blond, ses lèvres s'étirant en un très rare et très mince sourire.
(5 janvier 2007)