Spirou et Fantasio ; Spirou/Fantasio ; 9. Quatre fois douze quarante-huit

May 21, 2006 21:07

Titre: Inquiétude pre mortem
Auteur: drakys
Fandom: spirou et fantasio
Pairing: spirou/fantasio
Rating: PG-13
Disclaimer: éditions dupuis
Thème: 9. Quatre fois douze quarante-huit
Notes: er- j'ai plus de facilité à écrire fantasio que spirou... j'espère que le second n'est pas trop out of character d'ailleurs, surtout avec le sujet débile que j'ai décidé de traiter... j'ai aussi un peu bousillé le thème au passage. oops?


"J'ai-

- Rêvé que je mourrais?", compléta Fantasio sans même lever le nez de sa revue.

Il n'eut pas besoin de voir le visage de l'autre homme pour deviner son expression et il ne se donna pas plus la peine de lui jeter un coup d'œil. Il était dans la meilleure des positions pour savoir que le rouquin faisait des cauchemars à répétition.

Mais non, oh non il ne le lui aurait jamais demandé franchement.

Spirou avait semblé sur le point de le lui admettre peut-être quatre fois, mais il s'était mordu la lèvre inférieure ou s'était détourné sans rien dire. Le blond avait failli craquer trois fois plus souvent, mais s'était contenu. Il avait eu d'assez bons indices en l'entendant gémir, ou supplier dans son sommeil et il aurait pu penser à une autre explication plus plaisante sans les larmes.

Et après quarante-huit de ces nuits, certaines mouvementées et d'autres ironiquement d'un calme mort, qu'il avait religieusement comptés dans l'inquiétude, Spirou le lui avouait enfin. Il damna mentalement la tête de mule de l'autre homme. Parce que même s'il avait voulu lui tirer les vers du nez, le rouquin serait resté muet comme une tombe. Fantasio ne dit rien immédiatement, fronçant plutôt les sourcils en parcourant un article du regard.

"Oh zut, quelles mauvaises critiques! Dire que c'est le nouvel-

- ...Ça ne te fait rien?", demanda Spirou.

Et le blond comprit à la trace palpable de nervosité dans sa voix qu'il était peut-être temps qu'il fasse quelque chose. Il referma la revue et la posa sur la table, s'y appuyant pour le dévisager.

"Ce ne sont que de mauvais rêves, Spirou. Et si j'en crois leur essence, tu nous fait un bon petit coup de stress et voilà!"

Fantasio le dévisagea consciencieusement et remarqua bien sûr ses traits se tendre et sa mâchoire se contracter. Il fit mentalement le décompte: quatre, trois, deux, un... réaction!

"Du stress? Oh, alors j'imagine que ça n'a rien à voir avec toutes-", la voix du rouquin s'étrangla et il serra les dents avant de continuer: "-toutes ces fois où c'est passé proche!

- Ah bah, tu vois! Tu viens de régler l'énigme! C'est ton subconscient qui décompresse, du coup tu revis tout ça et-

- Ça te fait rire?", hurla presque Spirou en lui jetant un regard meurtrier.

Ce dont le blond évita de lui faire remarquer l'ironie, doutant sérieusement que la blague aurait été au goût de l'aventurier. Il fronça néanmoins les sourcils, n'appréciant au final qu'assez peu de se faire hurler dessus.

"Calme-toi.

- Je suis calme", répliqua sèchement le rouquin. "J'ai pas l'air calme?

- Je sais pas, ça à l'air calme un rhinocéros prêt à charger?"

Il sursauta quand Spirou l'empoigna par le collet, le soulevant de sa chaise.

"Tu vas arrêter de me servir ces répliques à la con!?", cria-t-il, furieux. "Ça ne te fait rien?", demanda-t-il encore, désespéré.

- Tu vas me demander ça encore combien d'autres douzaines de fois comme ça? Trois ou quatre?", lui répondit Fantasio le plus calmement possible.

Il valait mieux ne pas jeter de l'huile sur le feu, une constatation qu'il aurait bien pu faire avant d'en jeter quelques barils.

"Ça ne te fait rien!?

- Mais, je vais mourir", poursuivit lentement le blond et il le regretta aussitôt en voyant le visage de l'autre homme changer d'expression. "Pas maintenant! Pas maintenant, mais un jour j'imagine", se reprit-il, mais il ne put s'empêcher d'ajouter: "Relativement bientôt en fait. Je suis un vieux croûton et je vais pas en rajeu-

- Fantasio..."

Spirou le relâcha et se détourna, lui tournant le dos pour aller s'appuyer contre le comptoir. Le blond hésita et fit un pas vers lui.

"Je ne veux pas que tu- que ça arrive", avoua le rouquin avec difficulté, serrant les poings.

Et Fantasio ne sut pas quoi répondre. Il n'avait pas particulièrement envie de mourir, d'ailleurs, mais voilà qui faisait un truc assez peu réconfortant à dire. Il soupira et l'enlaça plutôt, nichant son visage dans l'épaule du rouquin.

"Ça n'arrivera pas avant longtemps", promit-il.

Même s'il savait bien que c'était exactement le type de promesse que le destin semblait trouver amusant de rendre fausse quarante-huit secondes après qu'elle ait été faite. Et du coup, il se mit à compter les secondes, juste au cas...

(18 mai 2006)

***
Further pompous author's notes: je sais pas si c'est juste moi, mais j'ai toujours trouvé que fantasio avait une attitude plus laid-back face à la mort… peut-être parce qu'il est du genre roller coaster, happy-go-lucky une seconde, hyper déprimé-de-la-mort-qui-tue la seconde suivante.

spirou est plus… ou plutôt, je trouve que le rouquin est plus extrême: dans luna fatale, il flippe vraiment quand fantasio se retrouve avec la bombe autour du cou… dans la vallée des bannis et paris sous-seine, il flippe vraiment pas rapport à spip: pour qu'il s'enfuie dans le premier, parce qu'il croit qu'il est mort dans le second. y'a d'autres exemples (m'enfin, je crois), mais ils ne me viennent pas en thème juste là… XD

…donc c'est un peu sur ça que j'ai basé mon truc. en extrapolant. c'est pas facile de rendre plus humain/sentimental quelqu'un qui a une réputation 'parfaite' (môssieu le héros-type).

aussi: hey ouais!

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