[Avatar, le Dernier Maitre de l'Air] #1.11 Tes jolis yeux bleus sont juste un vitrail

Jun 19, 2019 03:51

Titre : A travers son regard
Fandom : Avatar, le Dernier Maitre de l'Air
Personnages : Zuko, Katara
Rating : K
Disclaimer : Ni l'univers d'Avatar, ni ses personnages ne m'appartiennent, malheureusement !
Résumé : Retrouver le meurtrier de sa mère ne lui a rien apporté, si ce n'est quelques réponses à des questions qui n'avaient cessé de la hanter.

Katara ne savait pas ce qu’elle aurait préféré. L’homme qui avait emporté sa mère et l’avait possiblement tuée fuyait à présent comme l’homme lâche et pathétique qu’il était, serrant son paquetage détrempé contre lui. Quelques fruits étaient restés au sol car il n’avait pas eu le courage de les ramasser ; il s’était enfui, choqué et ébranlé, en s’efforçant de mettre le plus de distance possible entre lui et cette adolescente qui l’avait menacé. Elle se détourna de lui, un goût amer dans la bouche et les larmes aux yeux. A quoi bon ? Cet homme n’était qu’une loque et elle n’en doutait pas, il n’avait été qu’un pantin qui obéissait aux ordres donnés par ses supérieurs - par obligeance ou par crainte, peu importait. Ce type n’en valait pas la peine, pas la peine qu’elle se réduisît à une criminelle et se rabaissât à son niveau en le tuant pour se venger. Cela ne lui aurait rien apporté ; sa mère serait toujours morte et les vrais responsables courraient toujours, seule la main qui avait été utilisée aurait été éliminée. Aurait-elle ressenti, même l’espace d’un court instant, une quelconque satisfaction à ce geste ? Elle n’en était pas sûre. Les choses se seraient-elles produites différemment si l’homme s’était montré plus agressif ou surtout, satisfait et fier de ce qu’il avait fait ? Peut-être, c’était difficile à dire. Peut-être aurait-elle été au bout des choses. Mais là encore, sa mort aurait-elle réellement été source de délivrance pour elle ?
Mieux valait ne pas y penser.
Pour autant, elle ne regrettait pas d’avoir accepté la proposition de Zuko et d’être partie avec lui en vue de retrouver cet homme. Depuis des années la disparition de sa mère la torturait et la hantait ; avant la vengeance, elle avait surtout eu besoin de savoir. Savoir ce qu’elle était devenue, où elle était si elle était encore en vie, ce qui lui avait été infligée. Cette ignorance l’avait rongée. A présent, si elle n’était pas en paix, elle pouvait au moins faire son deuil et aller de l’avant. Et cela, grâce à Zuko.
Katara ne se rendait pas compte que ses émotions transparaissaient sur son visage et par le biais du silence qu’elle imposait à son compagnon du moment. Elle quitta brusquement l’endroit et Zuko ne chercha pas à l’en empêcher. Il se contenta de la suivre d’un pas plus lent, compréhensif. Cette attitude était peu surprenante. Les yeux de la jeune fille exprimaient toute la détresse dans laquelle elle était plongée et s’il n’avait pas compris sa clémence à l’égard de l’individu, il comprenait son besoin de s’isoler ; d’une part parce que cette confrontation l’avait fortement ébranlée et d’autre part parce que le laisser partir sain et sauf devait tout de même la déchirer, compte tenu du crime qu’elle lui reprochait.
Il la rejoignit quelques minutes après qu’elle se fût assise là, au bout d’un petit ponton en bois. Ses pieds se balançaient au gré de ses pensées à quelques centimètres de la surface de l’eau sans la toucher. Les planches craquèrent lorsqu’il posa un premier pas sur la structure. Alors qu’il avançait, elle se leva et se retourna. Une nouvelle fois il croisa son regard ; une nouvelle fois, ses yeux bleus étaient comme un océan de larmes, un vitrail qui exprimait toute sa tristesse et sa lassitude. Il y avait quelque chose de plus profond aussi mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir.
Il ne le fit pas alors qu’elle se jetait dans ses bras pour lui exprimer toute sa gratitude. Il l’enlaça à son tour. Sentir ses bras autour de lui l’émouvait ; c’aurait été chose impossible quelques jours et même quelques heures auparavant. Katara le détestait trop pour cela. Enfin, cela ne semblait plus être si vrai à présent.
- Merci, souffla-t-elle à son oreille, ce qui lui tira un frisson.
Il ferma les yeux et la serra un peu plus contre lui. Jamais il n’aurait espéré autant de la jeune femme.
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