Thème : 14 - Aussi longtemps que tu es à moi
Série : Harry Potter
Personnage : Drago Malefoy, Astoria Greengrass, mention de Daphné Greengrass.
Rating : PG
« Tu me tiens, chantait Astoria à quinze ans, mais c’était toute seule alors qu’elle s’enroulait entre ses draps, qu’elle se faisait toute petite pour plonger dans ses bras. Tu me tiens et ça me va très bien. »
Elle était tantôt rougissante, tantôt lancinante. Les éclats de lumière glissaient sur son corps et dans le dortoir, tout était artificiel sauf elle. Ses cheveux blonds frôlaient ses épaules quand elle demandait comment c’est, là-bas, avec lui, tu sais ? Et se mordait trop fort la lèvre lorsqu’il se contrariait. Parce qu’il y avait cette marque sur le poignet de Drago qui s’enflammait alors, une marque qu’il laissait danser le soir et dont les autres se détournaient, eux, les lâches, les terrifiés. Il cherchait ses doigts à elle pour graver les contours, et ses grands yeux bleus s’ouvraient dans l’obscurité ; Astoria ressemblait à une noyée quand son sourire tremblait mais elle était là, sa beauté.
Elle regardait les autres de loin, comme ils évoluaient tranquille dans ces couloirs, et comme la guerre semblait loin, de l’autre côté des murs ; elle souriait aux Gryffondor qui maigrissaient à vue d’œil, eux qui ne tremblaient jamais, elle sentait leur courage idiot, ils se dressaient en vains sacrifices, finissaient aux Doloris, et lorsqu’on glissait une baguette entre ses doigts, elle cherchait toujours Drago qui finissait par hocher la tête, vas-y, fais-le, alors elle y allait, et qu’est-ce qu’ils voulaient dire, ces cris, hein, comme ils importaient peu, elle ne faisait que lui obéir à lui, au monde, et puis tant pis pour la souffrance.
« Et tu me dévores le cœur, susurrait-elle. Et tu me dévores la peur. »
Il l’avait attrapé d’un coup, avec son innocence, cela avait été si facile de la rassurer et à présent, elle était maniable à souhait.
Parfois, Drago croisait le regard de Daphné et il savait que derrière ce sourire carnassier, la jolie sœur grinçait de toute cette faiblesse maîtrisée mais c’était trop tard pour elle : Astoria, si elle l’avait ne serait-ce qu’un tout petit peu aimée, elle ne serait peut-être pas tombée.
« Ne la marque pas - c’était tout ce que Daphné avait demandé et le jeune homme s’était contenté de soupirer.
- Crois-tu vraiment que je cherche à la détruire ? »
Quelques secondes, elle l’avait regardé. Et il n’y avait plus de tellement de rire dans sa voix lorsqu’elle avait glissé un doigt sur sa joue et soufflé :
« Qui ne cherches-tu pas à détruire, Drago ? Oh, on se connaît bien, nous deux, tu es un peu comme moi et tu as tellement, tellement besoin que les gens soient tout à toi. Je sais ton jeu, cette façon que tu as de t’introduire, de réduire à rien, mais c’est ma sœur que tu as là. Alors contente-toi de la garder, amuses-toi, mais je refuse d’avoir à recueillir un petit débris que tu auras craché. Elle fera un beau mariage avec toi après la guerre… si tu en sors vivant, n’est-ce pas ? »
Elle traînait de l’ombre derrière sa lumière et lui, il haïssait l’aînée qui disait vrai, aussi fort qu’il possédait la cadette.
« Est-ce que je compte pour toi ? », demandait cette dernière.
Il ne répondait pas. Ce besoin de posséder, il le brûlait tout entier.
Parfois, Astoria se détournait, le ventre renversé,
Derrière elle, les doigts de Drago rongeaient sa peau.
« Tu es tellement plus jolie, murmurait-il, quand tu ne vois que moi. »
Elle gémissait.
« Tu m’appartiens. »
Et Astoria souriait. Elle souriait de désespoir, souriait à s’en arracher la mâchoire.