Titre : Privé de café
Jour/thème : 2 septembre 2016 - en cachette
Auteur : Lilou Black
Fandom : Flander's Company
Personnages : Caleb, Armand Trueman
Nombre de mots : 717
Disclaimer : Propriété des Guardians
Caleb avait toujours béni l’informatique qui remplaçait avantageusement le papier et les crayons mais parfois, il regrettait l’existence des imprimantes. Après l’affrontement entre la Flander’s Company et les sbires de la CC Corporation, le réseau de l’entreprise avait été affecté dans sa quasi intégralité. Plus de base de données, plus de contrats, tout avait disparu. Ne restaient que les documents papiers. C’est en fouillant dans cette masse de paperasserie que les secrétaires zombies avaient retrouvé des choses que le responsable du pôle recherche et développement aurait bien voulu voir passer à la trappe.
Il s’agissait de tous les règlements humiliants mis en place par Carla et Nadège pour pousser le personnel de la Flander’s à la démission. Ils avaient été affichés un peu partout dans les bureaux à cette époque de sorte que Caleb, Cindy, Hippolyte et le docteur Parker ne se sentent pas les bienvenus dans leurs propres locaux. Les secrétaires, ne sachant que faire de ces documents, les avaient confiés à Armand Trueman qui en avait pris connaissance avec intérêt. Les cours de gymnastique quotidien, la chorale matinale (« C.C quand tu viens, c’est l’anarchie ! ») et autres coups bas administratifs avaient finis à la poubelle mais le directeur avait conservé le pire de tous ces règlements : l’interdiction de consommer du café. Il s’était dépêché de remettre au goût du jour ce décret de l’ancienne administration rien que pour contrarier le malheureux scientifique caféinomane.
« Aussi calamiteuse qu’ait été la direction de Chantal Connasse, déclara Armand Trueman avec un sourire mi-sadique, mi-satisfait, ses sbires avaient parfois de bonnes idées. Caleb, tout porte à croire que le café que vous ingurgitez à longueur de journée nuit à votre absence de productivité. Je ne veux plus voir aucune machine à expresso dans nos locaux. Si je vous vois ne serait-ce qu’une fois en train de rendre votre culte à cet abruti de George Clooney, vous êtes viré !
- Mais Patron…
- Si vous avez soif, vous n’avez qu’à vous mettre au thé ! De toute façon, c’est meilleur. »
Sur ces mots et après un impeccable mouvement de brushing, il planta là le responsable du pôle recherche et développement. Dans l’heure qui suivit, deux gardes du corps vinrent saisir les nombreuses cafetières branchées ici et là dans les locaux pour les embarquer à la déchetterie la plus proche. Quant à Gringo, le factotum guatémaltèque, il fut menacé lui aussi de licenciement si jamais il préparait la moindre goutte de café. Au bord de l’apoplexie, Caleb se prit à penser que sans l’OPA hostile sur la Flander’s, son patron et Carla Burnelle se seraient entendus comme larrons en foire. Ils étaient aussi connards l’un que l’autre.
Bien décidé à ne pas se laisser faire, il envoya Hippolyte intercéder auprès du PDG car lui non plus ne disait jamais non à un petit café. Malheureusement, Armand Trueman devina rapidement que le directeur des ressources humaines n’était pas venu de sa propre initiative et il le renvoya sèchement réduire en miettes quelques candidats au poste de super-vilain. Caleb essaya bien bien d’autres techniques mais de toute évidence, il était aussi difficile de faire plier le directeur que la redoutable mégère qui l’avait momentanément précédé. Cela étant, cette fois-ci, il avait prévu son coup. Quand il s’aperçut qu’aucune autre alternative n’était possible, il proposa gracieusement au docteur Parker d’aller lui acheter les chouquettes qu’il grignotait volontiers en guise de goûter et que Cindy aimait lui chiper de temps en temps. Après un passage à la boulangerie, il se rendit à la supérette du coin et fit l’acquisition d’un énorme bocal de café instantané. Il grimaça au moment de payer. C’était trop cher pour ce que c’était, à savoir une immondice au goût de pipi de Murloc mais ça suffirait le temps qu’il parvienne à synthétiser quelque chose ayant un goût de café dans son laboratoire.
De retour dans les locaux, il récupéra en vitesse un petit réchaud, une bouteille d’eau et son mur favori orné d’une Choupette grimaçante et se téléporta dans le local à poubelles.
Ce fut en cachette, au milieu des bacs à ordures puants et pleins à ras-bord qu’il s’octroya sa sacro-sainte pause café. Ce n’était pas la panacée mais en attendant de trouver une autre solution ou de faire changer Armand Trueman d’avis… ça suffirait bien.