11 octobre - entre les draps - original
Titre : Imprévu
Auteur : Alaiya666
Jour/Thème: 11 octobre / Entre les draps
Fandom : Original
Personnages : Lisandro
Rating: PG-13
Nombre de mots: 424
Disclaimer: A moi
Participation au vote de fin de mois : non
Imprévu
Trop léger. La pensée, absurde, lui traverse l’esprit alors que son corps s’écrase un peu plus sur le matelas, vaincu par la touffeur ambiante. Il n’est pas loin de se liquéfier, pourtant le drap est encore sur lui et il trouve le moyen en sus de se plaindre de son inconsistance. C’est ridicule. Il se redresse cependant, pour mieux repositionner l’unique oreiller sous sa nuque et s’y laisser retomber. Avec un soupir. De frustration et d’agacement. De résignation aussi. Allons, il sait bien ce à quoi il aspire en réalité. Simplement… Non. Ça pourrait l’être, simple, mais ça ne l’est pas.
Son poing se crispe sur le drap pour le remonter sur son torse moite, puis ses doigts se détendent, comme fatigués. L’étoffe fine, fleurant bon le propre, n’est sur sa peau que le fantôme d’une sensation qu’il n’est même pas sûr d’avoir éprouvée tant elle a été fugace. Une illusion ? Peut-être bien après tout, celle à laquelle il a envie de se raccrocher au beau milieu de toute cette absurdité. Pourtant… Sa tête pivote en direction de la porte entrouverte. Il n’a aucune peine à transpercer les ombres rendues grises dans la chambre par les spots extérieurs braqués en direction du portail. Il n’y a rien à observer néanmoins, tout juste un long rectangle étroit et obscur donnant sur le salon d’à côté. D’où ne provient plus le moindre bruit. Miguel est là-bas, sur le canapé où il l’a laissé, sans doute les yeux grands ouverts sur la nuit, luttant pour ne pas s’endormir.
Tantôt il a éprouvé son poids entre ses bras, alors qu’il le traînait jusqu’à la salle de bains, qu’il le hissait jusqu’à la baignoire, qu’il le faisait basculer à l’intérieur, rudement, avant de déverser sur lui un jet continu d’eau glacée. Ce même poids qui s’est appuyé contre lui, à peine quelques semaines plus tôt. A moins que ça ne fasse déjà un siècle ? Peu importe. Alors qu’il n’aurait même pas dû y prêter attention, ce contact, ce simple et - il veut bien en convenir, malheureux - contact a imprimé sa propre réalité sur la sienne. Au point qu’il se surprend à l’espérer. A l’attendre. A l’imaginer.
Le drap décidément inutile s’envole soudain pour retomber en tas au fond du lit. C’est vraiment ridicule, se répète-t-il avant de se retourner à plat ventre, le visage enfoui dans l’oreiller. Il se mord les lèvres. La chaleur qui se répand dans ses veines et durcit sa chair n’a, cette fois, plus grand-chose à voir avec celle d’une banale nuit d’août.