Titre : Une nuit sans sommeil
Auteur :
andersandrewJour/Thème : 16 Juin -- Brûler la chandelle par les deux bouts
Fandom : Death Note
Personnage/Couple : Matt(+Mello)
Rating : PG
Warnings éventuels : super geek en action
Disclaimer : Rien n'est à moi, Death Note est une créations des sirs Ohba et Obata
Participation au vote de fin de mois : Non
Il est 4h57.
Et ses yeux ne lui font même plus mal à force d'aller et venir entre les écrans. L'un diffuse un film d'horreur, l'autre est un jeu de drague japonais, le troisième passe en boucles des clips musicaux, dont les notes pop-rock emplissent l'appartement un peu comme un parfum embaumant l'air, imprégnant chaque fibre de tissus.
Il laisse sa main glisser vers l'un des clavier. Il effleure une BD coincée dessous pour qu'il puisse la lire en geekant, et ses doigts viennent taper quelques mots. La poupée virtuelle lui réponds alors par des mots doux.
Dans la vraie vie, il est incapable de dire ça à une vraie fille. Il se ferait sans doute gifler.
Il a un goût âcre dans la bouche ; sa cigarette est en train de s'éteindre. Alors il la porte jusqu'au cendrier, et tapote dessus, avant de l'y abandonner pour se remettre à pianoter.
Il n'a aucune envie de dormir, et pourtant il faudra bien. Sans doute fera-t-il une longue sieste dans l'après midi. Ou peut-être pas. Il a tant de fichiers à télécharger, tant de nouvelles séries à découvrir, tant de logiciels à essayer.
La fatigue ne compte plus. Avant, il faisait attention, et puis il en a perdu l'habitude. A présent, il brûle la chandelle par les deux bouts, n'hésitant pas à aligner les nuits blanches coup sur coup.
Il déteste rêver. C'était toujours trop fade, par rapport à la réalité que pouvait lui apporter ses écrans d'ordinateurs. Il scrute les nouvelles, à la recherche d'indices, mais sans grande motivation. Il n'a jamais eu le caractère qu'il fallait pour demeurer opiniâtre sur une tâche. Il perdait souvent de vue ses objectifs. Sans doute était-il impatient, paresseux, las.
Soudain, c'est comme un coup de massue, son dos se courbe sous le poids de sa tête devenue tout à coup très lourde. Il tâte dans le noir et réussit à s'emparer d'une canette de boisson énergétique ; il la vide en deux traits, sa pomme d'Adam allant et venant le long de sa gorge tandis qu'il déglutit.
La musique n'atteint plus ses oreilles depuis longtemps ; il est concentré. Il aime avoir l'esprit toujours occupé, car alors il ne pense pas au vide de son existence. Pourtant, un bruit inhabituel vient interrompre sa routine.
Une sonnerie de téléphone.
Interloqué, il se lève. Il titube jusqu'au canapé défoncé qui lui sert de lit, et vire les coussins et les couverture en vrac sur le sol crasseux. Il finit par dénicher son vieux portable motorola. Une seconde, il essaye de se rappeler comment décrocher ; cela fait si longtemps qu'il ne s'en ait pas servi, qu'il est étonné que ça marche encore.
Il ouvre le clapet.
« Allô ? », demande-t-il, la voix rendue rauque et basse par le tabac.
- J'ai besoin d'un service.
Claire, froide, vibrante comme la corde d'une guitare. C'est Mello, il n'y a aucun doute.
Matt sourit faiblement et se rassoit dans son fauteuil en cuir à roulettes, reprenant sa clope dans le cendrier.
- Hey ! Ça faisait un sacré bail, frangin.
Et c'est là que les ennuis commencèrent.