Titre : Sombre avenir
Auteur : Solhaken
Jour/Thème : 12 janvier - la belle et la bête
Fandom : Original - Illusion
Personnage/Couple : Lynarkha
Rating : PG
Disclaimer : à moi
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Note :
Il n’était pas le meurtrier de son père, seulement l’homme qui avait remporté les batailles les plus décisives, celui qui avait attaché son nom à la conquête. Milles rumeurs couraient sur lui, on en disait à la fois trop et trop peu pour qu’elle puisse se faire de cet homme une quelconque opinion. Il n’y avait qu’une chose sur laquelle chacun s’accordait, personne n’avait jamais vu le visage de cet homme, personne ne savait ce qu’il cachait sous les multiples masques qu’il ne quittait jamais.
A ce sujet les rumeurs allaient bon train, et même dans l’isolement qui leur était imposé elle en avait entendu certaines. On le prétendait défigurer, monstrueusement hideux, d’autres imaginaient qu’il était le roi lui-même, obligé de se dissimuler de la sorte pour combattre librement, ou peut-être un prince ? Elle avait même entendu une rumeur plus exubérante encore qui prétendait que ce seigneur de guerre était en réalité une femme.
Toutes ces rumeurs, Lynarkha refusait de leur prêter attention. Ces réponses, elle ne les désirait pas, elles ne l’intéressaient nullement. Quoi qu’il y ait sous ce masque, elle ne le saurait que trop tôt. Il n’était pas le meurtrier de son père, ce n’était pas à lui qu’on avait jeté en pâture les seigneurs trahis par le roi déchu. Mais il n’en demeurait pas moins le plus redoutable des quatre Seigneurs- Conquérants, le plus redoutable, sur cela au moins chacun s’accorder.
Pour la jeune femme il était plus bête qu’homme, cauchemar nébuleux, il personnifiait la défaite, la fin du monde tel qu’elle l’avait connu, la fin de l’honneur et de la loyauté. Il était la fin des ses rêves d’enfant, son ombre avait occulté la lumière qui éclairait jusqu’alors sa vie, celle de sa sœur et de leur mère. Il marquait la fin de tout ce qu’elle avait connu et aimé, la fin des idéaux de son père, la fin en vérité de tout ce qui avait fait sa vie, la façonnant telle qu’elle était aujourd’hui.
Il était pourtant son avenir. Le sort de sa maison avait été arrêté, faute d’héritier mâle, c’était à elle que revenait, en dot, le domaine tout entier, ses titres, ses terres, ses revenus, ses bannerets… C’était cela qu’on offrait à cet homme, pour récompense de sa conquête. Elle-même ne devenait dés lors qu’un trophée supplémentaire dont le vainqueur pourrait jouir à sa guise et faire ce qu’il voulait. Une seule lueur dans cette obscurité qu’était devenue sa vie, bien mince, mais la jeune femme s’y raccrochait avec rage. Une fois le mariage consommé, plus jamais celui qui avait été son roi n’aurait d’autorité sur sa vie. Et des deux hommes, elle préférait encore celui dont elle n’avait pour l’heure reçut encore aucun coup.