11 janvier- 21 grammes/Les poids de l'âme- Harry Potter

Jan 11, 2012 00:02


Titre: Une plainte marquée par la guerre
Auteur: Dauphin noire
Thème/Jour: 21 grammes/Les poids de l'âme/11 janvier
Fandom: Harry Potter
Personnage: Harry/Blaise
Rating: PG-13
Disclaimer: Rien ne m'appartient, tout est à J.K. Rowling
Participation au défi: ????

Note de l'auteure: J'ai été inspiré par ce thème...Enfin, vraiment inspiré! Mais je n'ai pas utilisé la partie '21 grammes' je ne sais pas si ça va, par contre? Enfin, ma participation au défi de fin du mois, dépendra du 'si ou non ça va....'?

Résumé

Et si la fin de la guerre ne méritait pas qu’on la célèbre? Si dans la cours sombre de Poudlard, des âmes souffraient ayant perdu tout espoir de ressentir l’amour?


Une plainte marquée par la guerre

La bataille avait pris fin depuis quelques instants. Personne n’avait laissé s’échapper plus qu’un soupir de soulagement pour exprimer sa joie, la plupart avait encore trop de larmes à verser pour avoir le droit de réchauffer leur cœur.

Harry Potter déambulait dans la cours de Poudlard. Ses larmes, il y avait longtemps qu’il les avait épuisées. Sa joie, elle l’avait abandonné au moment même où il avait causé la perte de Lord Voldemort. Il ne restait plus rien, ni peine ni douleur. La guerre l’avait brisé.

Il déambulait dans la cours de Poudlard à la recherche des corps tombés, de ceux qu’il avait aimé.  Sans égards pour les membres arrachés ou les expressions d’horreur qui s’étaient peintes en même temps que le sortilège impardonnable. Il n’eut point plus de réaction lorsqu’il croisa les corps encore chaud pour la plupart de bambins pas encore en âge de dire « maman ».

Il déambulait dans la cours de Poudlard ne s’arrêtant que pour abaisser les paupières de ceux qui avaient eu le courage d’affronter la mort jusqu’au bout. L’absence d’éclat dans leur regard, le vide qu’il décelait derrière leurs pupilles reflétaient trop bien celui qui l’habitait. Au moment où le Seigneur des Ténèbres avait compris que sa fin était survenue, Harry Potter lui avait parlé d’une arme si puissante qu’il ne saurait lui échapper : l’amour.

Alors que ses pas le conduisaient entre l’océan de cadavres, Harry doutait. Peut-être que, finalement, il avait tort. Peut-être que l’amour était réellement une faiblesse? Peut-être n’était-il pas un héros à la fin. Peut-être avait-il conduit à sa perte la communauté des sorciers. Il n’avait plus aucune certitude sinon celle du doute. Au moment où Voldemort avait trépassé, tout l’amour c’étaient envolé. Ce n’était pas la répugnance de son acte, c’était la rumeur qui s’élevait dans son dos. Comme le souffle du vent harcelant de l’hiver.

Ils étaient morts… Ils l’avaient abandonné avant la fin. Le héros de cette journée, bien que tout le monde lui offre un sourire de réconfort et d’espoir en croisant son sinistre chemin, savait que s’il laissait déferler en lui le moindre sentiment, c’était le regret qui s’emparerait de lui avec violence. Le regret de s’être laissé entraîner par la clameur populaire et d’avoir participé à cette guerre dévastatrice.

Malgré tout le bien, toutes les répercussions positives que ces actes avaient eues sur le monde sorcier, à quoi cela rimait s’il était malheureux? Les fissures qui s’étaient insinuées en lui n’étaient rien comparées à celles qui apparaîtraient lorsque la vérité s’imposerait sous ses yeux. Eux aussi avaient mérité ce bonheur après sept ans à combattre à ses côtés. Il n’aurait pas la force de le vivre sans eux.

Quelques pas de plus seulement et il dut s’immobiliser. Un hurlement, le plus empreint de douleur qu’il lui ait été donné d’entendre, vint lui déchirer les oreilles. Il crut un instant que c’était lui qui l’avait inconsciemment poussé tant il était miroir de ce qu’il refoulait. Ce n’est que lorsqu’il le vit qu’il sut qu’un autre, peut-être, souffrait autant que lui. À la différence que cet autre osait l’extérioriser au risque de s’y noyer.

Sur sa droite, un homme qu’il ne soupçonnait pas d’être capable de tendresse, gémissait sa peine sur un corps sans vie n’osant même pas délier les doigts qui le retenait à un autre. Harry n’eut pas besoin de s’approcher davantage pour voir sur qui il pleurait. Ce n’était pas Drago Malfoy et Pansy Parkinson comme d’autres l’auraient pensé. Non, lui savait et c’est ce qui lui donna envie de briser le Serpentard qui souffrait comme lui. Il l’aurait probablement fait, pour calmer son propre mal plus que par désir de réelle vengeance, si son corps ne s’était pas mis à trembler en traitre. S’il n’était pas devenu vacillant. Harry Potter tint bon, comme toujours et chercha à percer le secret de Blaise Zabini…

Blaise Zabini devait être la seule personne à afficher un sourire dans la cours de Poudlard. Il était heureux. Heureux que la guerre soit enfin terminé, heureux de ne plus avoir à subir les pressions de son père, disparut au combat, heureux de ne plus être à la botte du Seigneur des Ténèbres. S’il avait eu une once de courage durant cette guerre, il aurait changé de camp. Trouillard. Il avait peur qu’on le rejette, de se mettre à dos les deux côtés de la magie. Il était Serpentard, il n’échappait pas à la règle : ce que disaient les autres, ce que pensaient les autres, importaient pour lui. L’apparence primait au-delà de sa propre vie. Éducation de sang-pur obligeait.

Chaque fois qu’il la croisait, au détour d’un couloir ou entre deux rayons dans la bibliothèque, Blaise flanchait. Chaque sourire qu’elle lui avait offert, même si pour elle ça ne voulait pas dire grand-chose, le poussait vers le grand escalier menant au bureau de Minerval McGonagall. Et chaque fois, lorsque venait le temps de prononcer le mot de passe, il reculait se répétant que Severus Rogue était le directeur de Poudlard, que les mangemorts contrôlaient le monde, et qu’il était vu comme l’un d’eux. Aucune chance qu’on l’accueil à bras ouvert. Aucune chance qu’elle l’accueil à bras ouvert. Pourtant, à chaque fois qu’ils se croisaient, il espérait, naïf, qu’elle lui demande de la rejoindre. Elle ne le voyait qu’à peine, presqu’un fantôme.

Ainsi, Blaise était le seul à respirer la joie dans la cours de Poudlard. Il ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi, ça aurait dut être une célébration. C’est ainsi qu’il s’était toujours imaginé la suite, qu’importe quel côté remportait, une célébration où l’on buvait, où l’on fêtait la mort de l’autre clan. Il n’avait certes jamais imaginé des larmes, un océan de larmes tant il en était versées, jamais imaginé de voir le grand Harry Potter rester impassible en se promenant à travers les corps sans vie. Il avait toujours pensé qu’il serait heureux de son triomphe et de son retour à la vie normal.

Il allait le héler, essayer de se trouver un allier dans cette période d’après-guerre qui s’annonçait difficile, lorsqu’il la vit. Il n’y avait plus qu’elle, même Ronald Weasley, rouquin  à qui il s’était amusé à pourrir l’existence et qui lui enlaçait pourtant les doigts dans la mort, lui restait invisible. La jalousie ne s’immisça même pas en lui alors que chaque fois où il les avait vu ensemble il avait voulu lui arracher chacun de ses cheveux couleur de feu. Un à un, pour qu’il souffre davantage. Non, il ne le voyait pas. Il n’y avait plus qu’Hermione Granger, son adorable rat de bibliothèque, étendue sur l’herbe poissée de sang. Son sang.

Avec des gestes lents, qui auraient fait damner bien d’autres, il s’approcha du corps et se laissa tomber à genou. Il contempla son visage pourtant paisible et sentit toute humanité le quitter. Il eut l’impression de sentir son cœur se durcir, eut l’impression que son âme s’était envolée rejoindre la sienne. Il maudissait  cette guerre pour avoir exister. Il se maudissait lui-même de ne pas avoir eu suffisamment de courage pour rejoindre l’Ordre du Phénix. Il aurait pu la protéger.  Il aurait du la protéger.  Il en voulait à Potter, à Weasley et à toutes les autres membres de l’Ordre du Phénix pour ne pas avoir sut garder un œil sur elle. Il en voulait à Voldemort pour avoir déclencher cette guerre absurde. Il en voulait même à ses parents, les siens et ceux de l’adolescente, pour leur avoir donné naissance, pour l’avoir destiné à tomber éperdument amoureux d’une furie aux cheveux emmêlés.

Sa haine et sa douleur entrèrent en collision; sa tête semblait vouloir le rendre fou tant la douleur était forte. Et dès lors, il ne sut plus. Ne sut plus comment gérer ses émotions. Ne sut plus pourquoi il s’était un instant sentit joyeux. Ne sut plus que des gens pouvaient l’entendre ou même le voir. Il lâcha son corps auquel il s’était agrippé férocement et se saisit de sa tête de ses deux mains. Il se pencha vers l’arrière pour hurler vers le ciel, cherchant à se faire mal encore plus en tirant sur ses cheveux. La bouche ouverte en un rictus déformé, il alla puiser au fond de ses entrailles, là où il n’était encore jamais allé. Sa plainte se répercuta contre la pierre du château, un écho lui répondait au loin.

Alors qu’il cherchait à remonter à la surface, vidant sa peine par ses gémissements, il ne sut jamais qu’un autre homme, à quelques pas de lui, le regardait ressentant la même chose. Il ne sut jamais non plus que ce même homme avait voulu le tuer quelques minutes plutôt, et qu’il devait la vie à une simple faiblesse de sa part.

Dans la cours de Poudlard, deux adolescents devenus des hommes au cours de la nuit vivaient leur douleur oubliant les autres qui les entouraient et cette guerre, cette guerre misérable qui leur avait donné une fausse victoire. L’un poussait des hurlements qui ne s’effaceraient jamais des mémoires de ceux qui en étaient témoin, l’autre immobile se lacéraient un peu plus la peau à chaque cri qu’il entendait. Deux âmes brisés qui n’avaient pourtant rien en commun. Deux vies qui ne s’étaient jamais croisés que pour ce battre. Deux voix qui s’unissaient pour trouver l’espoir….

janvier 12, !format, harry potter, !tag, !cut

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