Titre : Archéologues
Auteur :
soleil_ambrienJour/Thèmes : 9 juillet/Doctor Who/Crossover, pour
31_joursFandoms : Doctor Who/Stargate SG - 1
Personnage/Couple : River Song, Daniel Jackson
Rating : G
Warnings éventuels : Spoilers sur l’épisode “Silence in the library” de la saison 4 de Doctor Who.
Disclaimer : J’ai racheté Doctor Who à la BBC y a pas longtemps, et NRJ 12 m’a donné les droits de Stargate depuis que j’écris des drabbles dessus…
Participation au vote de fin de mois : Oui.
Notes : C'est ma première participation à cette communauté, j'espère que j'ai tout bien fait... D'ailleurs, je veux bien des tags "Doctor Who" et "Stargate", please...
« I’m a time traveler. I point and laugh at archeologists. »
Doctor Who, le Docteur, épisode “Silence In The Library”, saison 4
Archéologues
Certes, cette planète avait connu des heures glorieuses. Pourtant, sa belle civilisation s’était effondrée, pour des raisons qu’on ne pouvait que supposer. Apparemment, son système avait reposé sur une sorte d’esclavage intensif, suscité par des oppresseurs venus des étoiles. Une fois ces derniers partis, à la suite d’une massive révolte, ils avaient emmené avec eux leur savoir. Quelques siècles plus tard, les autochtones avaient quitté ce monde, dont les ressources avaient été totalement épuisées. Maintenant, c’était au tour de l’équipe de River de découvrir de nouvelles richesses sur cette terre : la connaissance de ce qu’était ce peuple.
« Que pensez-vous de ce bâtiment, Professeur Song ? » lui demanda l’un de ses collègues. Elle prit le temps de réfléchir. En face d’eux se dressait un vaste anneau, parfaitement circulaire et orné de signes difficiles à interpréter. Certes, on pouvait en reconnaître quelques-uns, notamment une sorte de « A » qui était surmonté d’un cercle. Néanmoins, le reste demeurait obscur. Il s’agissait sans doute d’un alphabet oublié, que malgré tout son talent, l’archéologue n’avait pas réussi à élucider. Il n’avait rien de commun avec des hiéroglyphes, une écriture cunéiforme ou même des pictogrammes traditionnels. En fait, on eût presque dit de simples symboles, dépourvus de signification.
Des escaliers partaient de la boucle, pour mener à une sorte de petite table ronde, elle aussi couverte de ces curieux caractères. Elle portait également une pierre rouge, prise dans un réseau de cercles concentriques. Personne n’était encore parvenu à activer l’ensemble du système, qui paraissait provenir d’une civilisation avancée. En tout cas, une chose restait certaine : il ne s’agissait pas d’un simple monument ornemental. Ce fut ce qu’elle répondit, en faisant par de ses théories. Ce n’était pas la première fois qu’elle rencontrait un tel élément, et elle avait commencé à émettre ses propres hypothèses.
Pour commencer, ces objets se trouvaient presque toujours à des endroits importants, comme s’ils composaient l’épicentre de la civilisation. Qu’il s’agisse du centre d’une ville ancienne, d’un palais somptueux ou encore de l’entrée d’un temple, on ne trouvait que rarement ce genre de constructions au milieu d’un désert ou d’une forêt - bien que cela arrive, rarement. Dans de tels cas, la structure semblait d’ailleurs en moins bon état, comme si elle avait été abandonnée par ses concepteurs depuis un grand laps de temps.
En outre, les planètes où on trouvait de tels éléments disposaient toutes d’une avancée technologique incomparable. Ce point commun s’avérait plus troublant encore lorsqu’on se rendait compte que ces évolutions comptaient nombre de convergences. En fait, c’était un peu comme si, en dépit de l’éloignement géographique, plusieurs mondes avaient trouvé les mêmes inventions, à des époques à peu près similaires. Des coïncidences trop nombreuses pour s’avérer réalistes. D’une manière ou d’une autre, il devait en fait s’agir du même peuple.
« C’est impossible, protesta l’autre archéologue. Certains de ces édifices sont éloignés de plusieurs milliers d’années-lumière et se trouvent à l’autre bout de la galaxie. Les quelques ouvrages que nous avons vu nous-mêmes ne se situaient même pas dans la même zone ! Comment une seule race aurait-elle pu voyager aussi loin ? »
Et on en venait là au dernier point de sa théorie, le plus audacieux.
« Des portes ? s’esclaffa son collègue. Allons donc, ce n’est pas possible…
-S’il s’agit d’un manipulateur de vortex de taille moyenne, et qu’il crée des ponts d’Einstein-Rosen entre deux points de l’espace-temps, c’est possible… protesta River.
-Des trous noirs ? s’amusa-t-il, en riant toujours. Dans un petit cercle de pierre ?
-Des trous de ver, corrigea-t-elle patiemment.
-Vous vous dites astrophysicienne, maintenant ? se moqua-t-il encore. Rappelez-vous, c’est l’histoire, votre domaine… De toute manière, je ne vois pas comment ça pourrait march… »
Avant même qu’il n’ait le temps de finir sa phrase, les chevrons qui entouraient l’anneau se mirent à étinceler. De même, le bouton rouge sur la tablette, aux pieds des marches, s’alluma. Une sorte de voile bleuté couvrit le vide qui se trouvait au centre du cercle. Il ondulait, un peu comme la surface d’un lac, mais sur le plan vertical. Tous les membres de l’équipe reculèrent, tandis que River, au contraire, garda sa place. Un sourire illuminait son visage, tandis qu’elle accueillait les visiteurs venus d’un autre point de l’univers, et peut-être même du temps.
Quatre individus, habillés selon des treillis militaires qui dataient de plus de trois mille ans, surgirent de ce qu’il convenait bien d’appeler une porte. Le groupe comportait trois hommes, dont un Noir, ainsi qu’une femme, blonde. Contrairement à l’équipe d’archéologues, ils n’eurent pas l’air particulièrement surpris de les voir. Ils portaient presque tous des armes pratiquement préhistoriques. Cependant, ils ne semblaient absolument pas hostiles. Au contraire, on eût dit des explorateurs. En les regardant arriver, River ne put retenir un sourire narquois à l’adresse de son confrère.
« Vous ne voyez pas comment ça pourrait marcher, ironisa-t-elle, mais ça fonctionne tout de même, mon cher.
-Mais comment… balbutia ce dernier.
-Trou de ver, répondit laconiquement l’un des êtres humains.
-Je ne comprends pas… réfléchit à voix haute son voisin, qui arborait de grosses lunettes. Comment se fait-il qu’on se trouve encore sur la même planète ?
-On a dû passer par une éruption solaire, lui expliqua la blonde. Ce qui veut aussi dire que… Oh, non ! » s’exclama-t-elle.
Ils se retournèrent tous en sa direction. Elle se sentit obligée d’expliciter son exclamation de désolation.
« On a sûrement changé d’époque, hasarda-t-elle. Dites, lança-t-elle à leur adresse, en quelle année sommes-nous ? »
Son collègue, incrédule, retrouva la parole le temps de murmurer :
« En 5162.
-5162 ! » répéta la femme, ébahie.
Ils semblaient tous consternés.
« On a fait un bond de plus de trois mille ans dans le temps ! constata-t-elle.
-Comment est-ce qu’on va revenir ? renchérit son camarade.
-La civilisation a totalement disparu… » se plaignit l’autre homme.
Seul le Noir restait muet.
« Et vous êtes ? hasarda l’un des membres du groupe de River, en interrompant ce moment d’incertitude.
-Carter, répondit-elle. Samantha Carter, même si je préfère qu’on m’appelle Sam.
-Moi, c’est le colonel Jack O’Neill, et voici Daniel Jackson et Teal’c, précisa son compagnon. Et vous ? »
River entreprit de donner le nom de ses camarades, sans oublier le sien.
« Enchanté, professeur, affirma Daniel en lui serrant la main. De quelle discipline êtes-vous diplômée ?
-L’archéologie, fit-elle.
-Oh, merveilleux ! »
Il lui adressa un grand sourire.
« Je suis moi-même archéologue ! »
Une connivence s’installa aussitôt entre eux. Tandis que le colonel discutait avec Sam afin de trouver une manière de rentrer chez eux, les deux confrères ne cessaient de s’extasier sur les runes gravées sur la Porte des Étoiles. Daniel connaissait par cœur ce langage, et il prit la décision de l’enseigner à sa collègue.
« Que signifie ce symbole ? le questionna-t-elle en désignant le fameux « A » orné d’un cercle.
-Ce A est le signe de Tauris, lui expliqua-t-il. Autrement dit, de la Terre.
-Mais qu’est-ce que c’est exactement ? s’enquit-elle. Une correspondance entre signifiant et signifié, un peu comme certains hiéroglyphes ? Un véritable alphabet, similaire au nôtre ? Ou bien un système d’écriture totalement différent ?
-Ce n’est pas vraiment une écriture, exposa Daniel. Ces signes représentent tous une planète, ou une région du ciel… En ce sens, vous avez raison, il s’agit plutôt de pictogrammes.
-Je ne comprends pas, avoua River.
-Prenez ce « W » stylisé, par exemple, lui montra-t-il. En fait, c’est un dessin de la constellation de Cassiopée, vue de la Terre.
-D’accord… »
Hormis Teal’c, qui restait placide, les militaires enrageaient dans leur coin.
« Bon, vous n’avez pas bientôt fini ? leur cria O’Neill, exaspéré.
-Il était juste en train de m’apprendre des choses passionnantes sur les… Comment avez-vous dit, les Goa’ulds ?
-Passionnantes, tu parles, ronchonna le colonel dans sa barbe. Vous savez comment nous faire repartir, au moins ?
-Quelles en sont les conditions ? l’interrogea-t-elle.
-Il faut à tout prix qu’une nouvelle éruption solaire vienne perturber le trou de ver, souligna Sam. Sans quoi, nous ne ferons que nous déplacer dans l’espace, et non dans le temps.
-Le problème, commença le Noir, qui prenait la parole pour la première fois, c’est qu’on n’a aucun moyen de les prévoir.
-C’est ce que vous croyez ! » leur répliqua River, d’un ton malicieux.
Elle consulta le minuscule ordinateur qui était accroché à sa ceinture et leur affirma :
« Il y en aura une dans cette région, d’ici environ un mois.
-Ce n’est pas plus précis ? s’agaça Jack.
-Oh, si, bien évidemment, rétorqua-t-elle. Je ne voulais pas vous assommer de chiffres…
-Un mois ? Mais c’est beaucoup trop ! se lamenta Sam.
-Un mois ? Mais c’est parfait ! » s’exclama Daniel au même moment.
Les membres de son équipe le foudroyèrent du regard.
« Je veux dire, il y a plein de ruines à explorer, et puis je dois apprendre l’alphabet goa’uld au professeur, et puis, euh… »
Les autres secouèrent la tête, résignés. Daniel aimait bien trop son travail pour son propre bien - et pour celui des autres, indéniablement. Il faudrait s’y faire…
Ils auraient tout le temps pour ça.
FIN