7 octobre - coup de ciseaux - Viewfinder

Oct 07, 2009 09:58

titre : Coup de ciseaux
thème : 7 octobre / la première fois,...
auteur : Lilou Black
fandom : Viewfinder
personnage : Liu Fei-Long
rating : K+
nombre de mots : 640
disclaimer : Propriété de Yamane Ayano
vote : Non

La première fois, il crut qu’on allait le tuer. En y pensant plus tard, ça le faisait sourire. Quoi ? Liu Fei-Long, fils naturel d’un chef de triade, incarcéré après sa sortie de l’hôpital où il se remettait d’une fusillade qui avait failli lui coûter la vie, terrorisé par une simple paire de ciseaux ? Quelle plaisanterie.

Il n’empêche que cela lui avait fait un drôle d’effet. À son arrivée en prison, sa blessure causée par ce salopard de Japonais à peine guérie, on lui avait coupé les cheveux. Sa longue chevelure brune et lisse dont il était si fier et dont on lui avait si souvent dit que c’était son principal atout de séduction. Tandis que les mèches tombaient autour de lui et que la lame froide des ciseaux lui effleurait la nuque, il avait repensé aux paroles de son père : Tes cheveux sont tellement beaux, ce serait dommage de les couper. Eh bien voilà, songea-t-il. C’était arrivé. Il les avait laissé pousser à l’adolescence et en avait pris le plus grand soin, n’offrant qu’aux personnes qui lui étaient les plus proche le droit d’y toucher. À présent, le coiffeur de la prison, un bonhomme musculeux à l’air revêche semblait prendre un plaisir presque sadique à le débarrasser de ce qui faisait sa beauté, sa personnalité, et à faire de Fei-Long un prisonnier ordinaire, aux antipodes de ce qu’il était avant : un jeune homme de vingt et un ans, au charme ravageur, à la séduction magnétique et auquel il était si difficile de résister.

Au moment où le coiffeur posa ses ciseaux, visiblement satisfait de son travail, Fei-Long, qui avait cru mourir au début, se sentit réellement mort. Comme si le coup de feu d’Asami Ryuichi ne l’avait pas épargné. Sans ses cheveux, il avait l’impression de ne plus exister. Certes, il était physiquement vivant. Il avait mal au dos à cause du tabouret dur sur lequel il avait été assis pendant toute l’opération. Il sentait l’air froid sur sa nuque, pour la première fois depuis l’enfance. Il sentait le poids des menottes qui lui attachaient les poignets. Mais intérieurement, il était mort. Il n’était qu’une coquille vide.

Un enfoiré de yakusa et un coiffeur pour tôlards mal embouché lui avaient volé sa vie.

Pour lui, plus rien n’avait d’importance.

Les circonstances voulurent cependant qu’il passe ce cap pénible. Son instinct de survie et un dénommé Yoh allaient le sortir de son silence, de son isolement.

À sa sortie de prison, il prit deux décisions : la première fut de faire repousser ses cheveux, qu’il fut forcé de garder courts durant toute son incarcération. La deuxième fut de se venger d’Asami Ryuichi, par qui tout était arrivé.

Il prit la tête de la mafia hong-kongaise et son empire prospéra au-delà de ses propres espérances. Cependant il n’oublia jamais sa rancœur vis-à-vis du Japonais qui avait tenté de le détruire et du coiffeur de prison qui l’avait privé de ses cheveux et lui avait donné ce sentiment de castration en plus de l’impression d’être déjà mort.

L’affaire de cet homme fut d’ailleurs vite réglée. Elle figura dans la rubrique de faits divers des journaux locaux, entre deux histoires de chiens écrasés.

Lin Xiao, employé de la prison de Hong-Kong, a été retrouvé mort chez lui de deux balles en pleine tête. Une enquête de police a été ouverte.

Fei-Long ne fut jamais inquiété. L’affaire fut vite classée sans suite, le coiffeur se livrant de toutes façons à divers trafics au sein de la maison d’arrêt, ce qui fit croire à un règlement de comptes entre petits escrocs... et certainement pas à la vengeance du chef de la mafia, dont l’orgueil avait été bafoué par les ciseaux de cet homme.

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