2 octobre - La lueur était toujours là, mais ... - Original
La lueur était toujours là, mais toi tu étais partie. A la tombée de la nuit, la lampe s’était à nouveau allumée, mais plus pour toi. Quelqu’un d’autre avait été installé à ta place, dans ta chambre, dans ton lit. Une jeune-femme, comme toi, blonde, légère, et souriante. De ce sourire naïf, de celui qui ignore tout, qui ne sait pas sa souffrance et celle des autres. Une patiente, en robe blanche, qui comme toi, allait terminer sa vie ici, entre ces quatre murs.
Elle m’avait fait un signe de la main, à peu près identique à celui que tu m’avais adressé lors de ton premier soir parmi nous. Elle ne s’en souviendrait pas le lendemain, de la même manière que toi, tu oubliais qui j’étais entre chacune de mes visites.
Peu à peu, elle s’est effacée de ma mémoire, parce qu’elle n’avait pas ton sens de l’humour, ta passion pour les chevaux, et cette voix douce, nostalgique, qui me parlait de ta campagne natale.
Toi je ne t’ai jamais oubliée.
La lueur était toujours là après ton départ, elle brille encore aujourd’hui à la fenêtre et grâce à elle, je n’ai jamais arrêté de penser à toi. Par sa présence discrète, c’est un peu comme si tu n’étais jamais partie, un peu comme si tu étais encore là, souriante, tout près de moi.