Titre : Cinquante-huit.
Auteur :
miyuse.
Jour/thème : 11 mai / Gorges chaudes
Fandom : Entre deux yeux (original).
Rating : PG.
Disclaimer : Tout est à moi et je mord extrêmement fort. Si, si. XD
Participation au vote de fin de moi : Non.
Note : Une sorte d'intro à ma future grande saga. XD
Cinquante-huit
Le dix-neuf décembre 1941, il n’y eut personne pour pleurer les enfants disparus. Des gamins des rues, de toute origine et de tout âge. France, Belgique, Royaume-Uni, Pays-Bas, Norvège, … Les cinquante-huit disparitions eurent lieu simultanément mais dans tant d’endroits différents que personne n’y fit attention. De toute manière, qui aurait pu se soucier d’un gosse des rues ? Les gens avaient d’autres malheurs, ils avaient leurs morts. Le monde était en guerre et cela n’était pas prêt de s’arrêter là.
L’affaire ne fit jamais les gorges chaudes ; c’étaient des enfants sans passé et sans avenir qui avaient été enlevés à la société. Des gosses que l’ont connaissait tout au plus de vue, des bons à riens, des mal-aimés. À quoi bon leur laisser une place dans le journal ? Il n’y avait aucun encart à leur y réserver.
La seule similitude que comportaient ces enlèvements fut le long manteau noir liseré d’une fine bordure jaune.
L’unique destination : un magnifique domaine coupé du monde. La bâtisse était immense et luxueuse. Séduisante, elle conquit chacun des enfants. Ses longs couloirs tout comme ses lits magnifiques, l’argenterie et les tapisseries, … Tout était absolument parfait. Loin de l’horreur de la guerre, les enfants ne comprirent pas tout de suite ce qui se produisait.
Au fil des mois, ils étaient de moins en moins nombreux.
La gouvernante, qui ne devait pas être tellement plus âgée que les aînés du groupe, s’empressait d’apaiser ceux qui semblaient les plus affectés par la chose. Il ne fallait pas s’inquiéter, rassurait-elle, on leur avait simplement trouvé un nouveau foyer, avec une famille aimante et peut-être que, s’ils avaient le temps, ils repasseraient un jour saluer leurs anciens copains.
- Et ne t’en fais pas, finissait-elle toujours par ajouter. Ton tour finira bien par venir ; à toi aussi on te trouvera de gentils parents.
Une seule fois, elle avait été déstabilisée par un enfant.
- Mais je ne veux pas partir moi, je me plais bien ici… Et puis je vous aime bien !
Le gamin, une adorable petite tête blonde du nom de Gabriel, s’était alors approché de la gouvernante pour l’embrasser sur le front.
Elle avait eu un petit pincement au cœur en le voyant descendre au sous-sol, une nuit. Il n’en était jamais vraiment remonté.