23 février - psychologie + "c'est un secret" - Naruto

Feb 23, 2008 13:33

Titre : le jeu du chat et de la souris
Auteur : ylg
Jour/Thème : 23 février/psychologie + « C’est un secret. »
Fandom : Naruto
Personnages/Couples : Yakushi Kabuto, Morino Ibiki ; mentions en passant d’Oro/Sasu, Kabu/Oro, et un autre couple secret pour l’instant.
Rating : PG
Disclaimer : Kishimoto Masashi pour le manga d’origine, et Thomas Harris pour l’inspiration (vive Hannibal Lecter).
Participation au vote de fin de mois : je ne pense pas.

Note : suite à un autre thème ( 18 mai - pervers)
Étant donné que j’ai à peu près autant le sens de la psychologie humaine qu’une patate et que ces deux bonshommes, eux, ont une classe olympique en matière de manipulation et d’esquive, je n’aurais jamais cru écrire tout ça un jour ! En fait, maintenant que j’en suis là, je suppose que ça mériterait bien d’être continué encore plus loin, sauf que... ça n’est pas dans mes capacités immédiates. Donc non. Désolée. Oui, vous pouvez balancer les tomates pourries, là XD


(re-note pour les gens qui auraient directement cliqué le cut sans lire les avertissements :
remontez un peu SVP, si c’est la première fois que vous tombez sur une fic avec ces deux personnages il y a un lien là au-dessus que vous voudrez peut-être d’abord suivre avant de lire cette fic, histoire comprendre le contexte sur lequel vous vous êtes parachutés)

***

« Morino, tu as carte blanche. Fais-en ce que tu voudras pour lui délier la langue. Hatake, dehors. Mitarashi… à toi de voir ce que tu fais. »
Et avec ça, Tsunade tourne les talons et quitte la pièce.

Si le Grand Ninja Copieur est désappointé de devoir laisser sa « proie » à quelqu’un d’autre, il ne le montre pas. Bien sûr, Hatake Kakashi ne montre jamais rien. Il se contente de prendre congé avec sa dégaine traînante habituelle.
Anko, elle, se pend à l’épaule d’Ibiki pour lui susurrer quelques mots à l’oreille avant de partir. Pour ce que Kabuto appréhende d’ici, c’est quelque chose comme « Fais-moi signe avant de commencer à le découper en petits morceaux ».

Ils se retrouvent pour ainsi dire en tête-à-tête. Si les rôles avaient été inversés, Kabuto aurait été ravi d’une pareille entrevue. Mais tel n’est pas le cas… et il faudra bien s’accommoder de la situation présente.

Alors. Ibiki se campe de toute sa hauteur et attaque. « Avec toi, qu’est-ce qu’Orochimaru compte encore faire ?
-Je ne répondrai pas à cette question, » fanfaronne Kabuto. Mais ce n’est pas l’envie qui lui manque, pourtant.
C’est un de ses gros défauts : parler apparemment sans réfléchir. Quelque part, il meurt d’envie de se vanter et d’être reconnu. D’autant qu’après sa tirade concernant Orochimaru et Sasuke, il se sent quelque peu… jaloux du garçon. Se faire mousser à son tour, faire sentir l’importance qu’il a lui-même au Village du Son, se moquer de l’image fausse que la Feuille a gardée de lui toutes ces années… allons, il n’est pourtant pas là pour ça. Ce désir ridicule ne devrait pas compter.

La ligne de conduite à tenir, en cas de capture, est le silence. Ne rien dire, même pas se moquer de ses tortionnaires, même pas mentir. Hélas, il a voulu jouer au plus fin.

Ibiki a tout de suite mis le doigt sur ce qui fait mal :
« En veux-tu à Sasuke de t’avoir supplanté ?
-On ne me supplante pas, rétorque-t-il, hautain.
-Et qu’est-ce qui te rend si sûr de ça ?
-C’est un secret. Ça ne vous regarde pas.
-Ça n’est pas ce que tu pensais tout à l’heure avec tout ce que tu t’es amusé à nous raconter.
-Allons, vous vous doutez bien que je n’ai à dire sur moi : un bon espion sait tout sur les autres et n’a jamais rien d’intéressant à dire à propos de lui-même, c’est comme s’il n’existait pas.
-Pas de chance, je ne te trouve vraiment pas l’air d’un fantôme.
-Vous en revanche, vous seriez très bien en croque-mitaines. »

Ibiki, bien sûr, ne réagit pas à cette pique. Contrairement à Anko, il en faudrait bien plus pour le mettre en colère. Et à bien y penser, c’est plutôt un compliment que Kabuto lui fait là.
Maître en psychologie humaine, telle est sa réputation. Kabuto se pique de n’être pas mauvais non plus à ce jeu-là ; tenter d’attaquer jusqu’à faire flancher son adversaire pourrait être une bonne tactique de défense… si seulement il était sûr de pouvoir gagner. C’est un pari bien risqué. Ça serait possible s’ils se contentaient d’une joute verbale ; or, Konoha est à son avantage ici. Ibiki dispose d’un arsenal de moyens techniques en plus de la parole. La donne est déséquilibrée.

Kabuto se pense capable de résister sans problème à la torture physique, néanmoins, quels que soient les moyens déployés. La torture psychologique, il ne s’en inquiète même pas, quoi qu’on dise ces capacités hors du commun de Morino Ibiki. Tous les shinobi reçoivent un entraînement relatif à cela, après tout -entraînement que les spécialistes de la question se doivent de savoir contourner, bien sûr.
Ensuite, c’est une course aux armements. Les spécialistes de l’infiltration bénéficient d’une formation plus poussée. Qu’il n’a pas eue, mais qu’il a appris sur le tas. Il n’est plus à ça près. Il a des années de dissimulation derrière lui, et un aguerrissement qui vaut bien celui des ninja les plus expérimentés.

Souvenez-vous de ce petit bout de chou ramassé au milieu des cadavres, couvert de sang, à l’issue d’une bataille qui n’a laissé, lui excepté, que des morts. Très peu ont pu s’enfuir, aucun n’a pu être capturé vivant. Il avait su duper l’équipe de secours, le médecin-chef, et jusqu’au Hokage qui avait autorisé ce jōnin à le recueillir. Après quoi il a passé des années sous couvertures, ne soulevant aucun soupçon.
Pas exactement des années de mensonge ; les mensonges compliquent toujours tout : plus on ment plus on doit mentir encore pour s’assurer de n’être pas découvert, et on multiplie alors les risques d’oublier quelque chose, de faire un faux pas et de se trahir.
Des années de jeu, plutôt. Silence partiel, omissions, dissimulation, escamotage. Il évitait de trop créer de fausseté. S’il s’était bien créé une fausse personnalité, c’était pour afficher une sincérité déconcertante.

Tout cela lui a laissé un besoin de reconnaissance. À force de devoir se rabaisser pour passer inaperçu, pour se fondre dans la médiocrité et n’attirer aucune attention sur lui, il vient de temps à autre, comme aujourd’hui, l’envie de faire étalage de sa vraie valeur.

Sans Orochimaru, Kabuto n’est rien. Le jeune homme se définit par rapport à ce Maître. C’est horrible, de ne pas exister. Plus jamais cela.
Si Konoha voulait vraiment le faire craquer, il leur suffirait de l’ignorer totalement. Le laisser seul dans son coin, dans l’obscurité et le silence. Tout faire pour lui imposer l’idée qu’il ne les intéresse pas le moins du monde. Pas le placer en isolement sensoriel absolu, juste… l’ignorer. Et attendre de voir ce qu’il leur dira, de lui-même, pour se faire entendre. Il voudra forcément se faire remarquer à un moment ou l’autre.

S’il continue à trop parler pour ne rien dire, Ibiki s’apercevra-t-il de cela ?

« Le croque-mitaines veut quand même savoir ce que tu meurs d’envie de raconter sur toi et ta « relation » avec Orochimaru.
-Oh, vous tenez vraiment à savoir ? Vous me décevez, vraiment. Passe encore pour Tsunade, mais vous au moins, je vous croyais quelqu’un de froid et de sérieux, sans intérêt pour ce genre de détails croustillants. Demandez donc à Jiraiya si ce n’est que ça ! »

Toujours aucune réaction. Ibiki est bel et bien froid et blindé contre ce genre d’insinuations. Ça donne fichtrement envie de percer sa carapace. Hm-mh. Kabuto pèse cette idée. Il peut décider de se taire pour de bon, ou bien appliquer l’adage disant que la meilleure défense, c’est l’attaque. Donner un coup de pied dans la fourmilière et voir comment Konoha réagira.

« Après tout, avance-t-il, l’air de rien, vous avez l’air de penser que j’ai déjà couché avec un des Sannin. Et si vous vous trompiez là-dessus ? Mettons que c’est vrai, mais si ça se trouve, ça n’est pas celui que vous croyiez. »

Ah, enfin une victoire ! À ces mots, Ibiki fronce les sourcils. Les chūnin-enregistreurs, dans le fond, ceux qui sont là pour noter ses réactions corporelles aux questions posées, ont l’air choqué. Bien, bien, il n’en attendait pas tant d’eux ; ils sont censés en avoir vues de pire à faire ce travail, normalement ! Mais bon, choquer les sous-fifres, ça ne l’intéresse pas beaucoup. Il vise plus haut.
Dommage d’ailleurs, c’est une bien maigre victoire. Ibiki ne réagit pas plus. Kabuto espérait un geste pour signifier un subordonné de faire vérifier cette information. Peut-être que quelqu’un d’autre, les observant à distance par écran et haut-parleur interposé, s’en chargera. Mais ça ne l’avance pas beaucoup de se dire cela. Et ça ne lui plaît pas.

Quant aux implications de ce qu’il vient d’avancer… Dévoiler des secrets qu’il connaît sur des membres de la Feuille, c’est les accuser, mais également leur montrer une faille dans leur propre système. C’est aussi faire un aveu sur les liens existant entre leurs villages et s’ils cherchent assez loin, entre leurs réseaux d’information. Agissant ainsi, il peut compromettre la sécurité d’Oto. Mais pour cela, il faudrait que Konoha accepte de démanteler son propre réseau d’espions pour débusquer la faille.
L’un dans l’autre, les risques encourus et les bénéfices attendus se valent pour les deux.

Mais pour l’heure, puisque ses dires ne semblent pas engendrer de réaction immédiate, Kabuto préfère se retrancher dans le silence et prendre le temps d’en observer les effets. Il faut juste qu’il le leur signifie…
Il observe plusieurs minutes de silence, pendant lesquelles ses enquêteurs gardent une neutralité parfaite. Eux aussi ont tout leur temps pour agir, n’est-ce pas… À croire qu’Ibiki ne compte plus poser de question désormais. A-t-il compris la stratégie de Kabuto, la guerre des nerfs a-t-elle commencé pour de bon ? Il jurerait que oui. Et comme il est impossible de se tirer d’un jeu dont on ne connaît pas toutes les règles, Kabuto y entre volontairement. En parlant tout de suite, il peut encore jouer l’étonné de leur silence ; s’il attendait encore pour se lancer, cela leur confirmerait sa crainte du silence et de l’indifférence.

« Vous savez., vous n’irez pas loin ainsi. Vous devriez sortir l’artillerie lourde, si vous voulez me faire parler. Et puis, vos questions, elles ne riment à rien. Vous avez perdu votre manuel de parfait petit interrogateur ?
-Tu es déjà suffisamment bavard à mon goût. Pas besoin d’en rajouter.
-Non, vous pensez vraiment qu’un simple échange mondain m’amènera à laisser échapper des confidences qui ne vous concernent pas ? »

Ibiki sourit. Tu l’as déjà fait en me parlant de Jiraiya, lui fait-il comprendre. Kabuto l’ignore. Qu’il croie ce qui l’arrange.

« Tss. Cette sous-estimation me chagrine. Moi qui espérais que vous sortiriez le grand jeu des tortures ! Un petit effort, essayez au moins le sérum de vérité ? »

Ibiki ne répond pas. Ça n’est pas à un prisonnier de lui dicter la marche à suivre. Il sait ce qu’il fait.
« À votre guise, après tout. Je dis ça pour vous faciliter la vie, mais après tout, qu’est-ce que vous feriez si je m’étais construit une résistance à ces machins-là, hein… autant économiser vos moyens, pas vrai ? »

En vérité, Kabuto s’attend de toute façon à des mesures d’usure. Pas de torture physique au sens propre du terme. Plutôt privation de sommeil, épuisement, désorientation temporelle. S’il se raisonnait, il économiserait ses forces en prévision de la durée. Seulement voilà, il refuse de se laisser faire sans résister.
Si Ibiki compte le faire parler de tout et de rien jusqu’à l’étourdissement, grand bien lui fasse. En continuant à ce rythme, Kabuto serait sûr de perdre. Mais le temps nécessaire à cela lui laisse largement de quoi s’adapter et agir en conséquence pour éviter de tomber dans le panneau.

Il est prêt à tenir sur la durée, lui aussi.

theme du mois, fevrier 08, naruto

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