23 septembre - ne m'oublie pas

Sep 23, 2007 21:51


Titre : Echos du passé

Auteur : Solhaken

Jour/Thème : 23 septembre - ne m'oublie pas

Fandom : original

Personnage/Couple : Un vieux roi et sa fille

Rating : PG-13 (je crois)

Disclaimer : à moi
Participation au vote de fin de mois : Oui

Les braséros ne parvenaient pas à repousser le froid et l'humidité. L'odeur douceâtre de la pourriture emplissait l'air, elle provenait de la blessure purulente d'un homme couché sur un monceau de fourrures elles aussi puantes. La femme se tourna vers lui et l'examina en silence, rien dans son environnement ne semblait la perturber.

- Tu seras mort au matin. dit elle avec indifférence.

L'homme hocha péniblement la tête.

- Es-tu venue te repaitre de ma mort Rhelwivar ?

La femme sourit doucement.

- Pourquoi pas... J'en aurais le droit après ce que tu m'as fait...

Elle regarda autour d'elle et rit.

- Es-tu heureux ? Ton royaume tombe en ruine et tu luttes depuis dix ans pour le soutenir. As-tu gouté aux joies de ton règne ? En es-tu satisfait ?

L'homme tendit sa main vers l'épée qu'il portait encore, ses doigts se refermèrent sur la garde. La guerrière le regarda faire en silence, elle finit par tirer une mince dague de sa ceinture.

- Un geste de plus et je te cloue le bras, je suis venue discuter avec toi et assister à la chute de mon royaume...

Pour la première fois, une trace de regret et d'amertume passa sur son visage et l'homme ferma les yeux.

- Que voulais-tu que je fasse ? Avec ce que tu es ? Comment aurais je pu faire autrement ?

La guerrière ferma les yeux.

- Tu étais mon père, tu aurais dû m'aider, me protéger. Aujourd'hui le royaume s'écroule à cause de ton orgueil. Rebondit-elle d'un ton indifférent.

L'homme serra les lèvres et resta silencieux, il n'avait pas revu cette femme depuis des années, il n'aurait jamais cru la revoir, pour tout dire il l'avait même oublié. Le passé venait pourtant de le rattraper dans cette tente minable à la fin de sa vie. Elle fit quelque pas de long en large et rouvrit les yeux.

- Pourquoi es-tu venu ? interrogea-t-il quand il fut incapable de supporter le silence.

Elle haussa les épaules.

- Voir un roi décadent sombrer dans l'oubli.

Un moment l'homme sembla s'étouffer, ses doigts se crispèrent convulsivement sur les fourrures et elle sourit. Il secoua la tête comme pour nier une évidence.

- NON ! Tu ne ferais... Non ! Tu ne peux pas !

La guerrière s'approcha du lit.

- Je ne peux pas faire quoi ? Il est également dit qu'un père ne peut abandonner ses enfants... murmura-t-elle.

Elle se releva et se dirigea vers l'un des braséros pour y réchauffer ses mains.

- Tu ne comprends pas ! Je n'avais pas le choix, tu es... Comment aurais je pu faire autrement ?

Le ton indigné lui fit serrer les mâchoires.

- On a toujours le choix. Tu as choisi de me laisser.

Elle insista lourdement le mot "choisi" et le regarda se crisper en souriant. Elle ne pouvait deviner combien en cet instant il songeait à sa mère en la regardant. Une ombre se découpa derrière elle, quelqu'un d'autre était dans la tente. Un moment le blessé espéra que ce soit l'un de ses gardes. Mais l'homme qui les rejoignit lui était inconnu, il salua Rhelwivar d'un hochement de tête et se tourna vers lui.

- La voie est libre ma reine. L'armée nous suivra, ils sont désespérés.

L'homme dégluti péniblement.

- Ma fille ! Tu ne...

Le nouveau venu s'approcha à son tour et l'examina. Ses yeux couleure de jade ne possédaient pas d'iris et luisaient doucement.

- Il ose encore t'appeler ainsi ?
- Va'ard, laisse-nous.

Il sortit sans un mot et la guerrière se tourna vers son père avec un sourire amer.

- Ne m'oublie pas... supplia-t-il.

Rhelwivar ferma les yeux et une larme roula sur sa joue, elle tira son épée.

- Tu ne peux pas savoir à quel point j'aimerais en être capable. Te faire sombrer dans l'oubli, t'effacer des mémoires... Te faire disparaitre comme si tu n'avais jamais existé... Je vais sauver ce royaume père. Et je te jure au nom de tout ce qui est cher que je m'emploierais à ce qu'on t'oublie. Afin qu'au jour de ma mort plus personne ne se souvienne de ton nom !

La lame décrivit un arc parfait et le fil de l'épée trancha celui de la vie.

original, septembre 07, !format, fic candidate

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