Titre : Trop loin, trop près quand même
Auteur/Artiste :
uathann Fandom : Bleach
Personnage : Mayuri Kurotsuchi
Rating : G
Thème : 19, mort de fatigue
Disclaimer : rien à moi, tout à Kubo Tite. :D
Note : Madame la modoooooo, je peux avoir les tags Bleach et Mayuri Kurotsuchiiiiiiii ? et des baffes pas trop fortes si j'ai fait un truc pas bien XD
Lorsqu'enfin il alla se coucher, tout était silencieux. Tout le monde avait quitté le laboratoire au moins deux heures auparavant, et il n'avait pas essayé de retenir qui que ce soit. Même s'il reconnaissait en son for intérieur que tous n'étaient pas aussi incompétents qu'il avait voulu le croire au début, il ne tenait pas à avoir de la compagnie. Il avait passé toutes ces années en cellule sans souffrir de la solitude, et il s'en était très bien porté. Il aurait même pu ignorer la présence des autres membres de la division dans le laboratoire pendant la journée, s'il n'avait trouvé une telle satisfaction à leur aboyer dessus à intervalles réguliers.
Jamais il n'aurait publiquement admis qu'il lui manquait. Près de dix ans à se plaindre quotidiennement, pour finalement se rendre coupable d'une de ces effusions de sentimentalisme qu'il abhorrait notoirement ? Plutôt se couper le nez en plus des oreilles ! Mais le fait était que le génie irritant de Kisuke Urahara faisait maintenant cruellement défaut à la maigre quantité d'interactions humaines qu'il subissait chaque jour. Personne, au sein de l'équipe qui constituait à présent le département de recherche et de développement technologique, n'osait élever la voix (quand ce n'était pas carrément son regard que les autres évitaient) ou protester contre ses théories ou ses ordres. Cela le navrait malgré lui, et provoquait par conséquent journalièrement des accès de colère que rien ni personne ne tentait d'endiguer, et qui ne le soulageaient même pas.
Alors pour oublier, pour ne plus penser qu'il aurait été secrètement très heureux de revoir l'homme contre qui il avait quotidiennement pesté pendant près de dix ans, il se plongeait dans son travail et n'en ressortait que lorsqu'il était si fatigué qu'il ne pouvait plus prendre de notes. Là, lorsque ses yeux piquaient et qu'il devait relire plusieurs fois chaque phrase, chaque note avant d'en comprendre le sens, lorsqu'il pensait à moitié dans sa langue maternelle et à moitié dans celle qu'il parlait au Seireitei sans plus savoir laquelle était laquelle, lorsqu'enfin il voyait poindre l'ombre d'un regret quant à son absence, il s'estimait sufisamment fatigué pour cesser de travailler.
Il ne pouvait plus fonctionner qu'ainsi, il avait perdu tous les autres moyens d'oublier sa frustration face à l'impossibilité de faire disparaître quelque chose qui n'était pas là, et soir après soir, il travaillait jusqu'à l'épuisement (non qu'il eût nourri quelque intérêt que ce fût pour quoi que ce soit d'autre que son travail, de toute façon) avant d'aller se laisser tomber sur son lit, parfois sans prendre la peine de se changer ou de retirer le maquillage qui le cachait et le montrait aux yeux du monde.
Souvent, avant de s'endormir, il se faisait l'amère réflexion que jamais Kisuke Urahara ne cesserait d'empoisonner sa vie, qu'il soit ou non présent physiquement.