Comte Cain - Alexis Hargreaves - #04. #10. #17.
Titre : Comment Alexis Hargreaves appris un peu trop tard à se méfier même de sa nourriture
Auteur :
sheepnimrauko
Personnages : Alexis Hargreaves, et un peu du baron Gabriel.
Fandom : Comte Cain / God Child
Rating : PG
Thèmes #04. #10. #17. : Mort en avalant une arête de poisson, Mort à cause d'un animal, Mort d'indigestion
Disclaimer : Tous appartiennent à Kaori Yuki, j'ai bien assez de psychopathes qui squattent des coins de ma tête.
Timeline/Spoil éventuel : Disons avant sa disparition lorsque Cain a 12 ans, et après la mort du patriarche.
Note 1 : Oui, j'essaie d'accélérer un peu le mouvement, et c'est le pourquoi du nombre de thèmes. :D
Note 2 : Et comme d'habitude, merci à
gabylc pour son aimable bêta-lecture.
Une semaine. Cela faisait près d’une semaine que le comte Hargreaves allait de bals en bals et de banquets en banquets, sans relâche.
Tout le monde londonien semblait s’être passé le mot, et Alexis Hargreaves payait la rançon de la gloire : riche, noble et séduisant, il se voyait invité à toutes les réceptions mondaines qui semblaient si à la mode. Evidemment, il lui était difficile de refuser une invitation alors qu’il avait accepté toutes les autres sans insulter des barons ou marquis en tout genre. Alors il se retrouvait, sans vraiment y trouver du plaisir, dans des réunions où la forme d’un discours l’emportait sur le fond. Et à chaque fois, sans exception aucune, il songeait qu’il était en train de perdre du temps, et qu’il aurait mieux à faire au quartier général de Delilah, à superviser les expériences menées par la société ou à resserrer son emprise sur son fils Jezabel - qui était lui-même une expérience, mais certainement plus sophistiquées que la plupart des autres. Pourtant, il savait que sa bonne image parmi la société ne pouvait que servir ses intérêts - tout comme une mauvaise y nuirait - et c’était principalement pour cette raison qu’il avait participé à la première soirée et qu’il se trouvait piégé dans cet engrenage d’invitations sans fin.
Une semaine donc qu’il assistait à des festins tous les jours. Et cette fois-ci encore, la maîtresse de maison, après un moment de brillantes discussions dans le salon, avait mené ses invités dans la salle à manger et leur indiquait les places qu’elle leur avait réservé, et tous s’installèrent, interrompant la discussion qu’ils menaient avec l’un ou l’autre pour en commencer une nouvelle avec leur voisin de table.
Pendant que l’on amenait les premiers plats, le comte échangea des politesses avec le baron Gabriel, avec qui il allait passer les deux ou trois prochaines heures, cloué à sa chaise par les convenances, et jeta un discrèt regard à Moon qui allait rester hors de vue des convives toute la soirée mais qui n'en serait pas moins présente pour son maître s'il en avait besoin.
Les hors-d’œuvre défilèrent sans qu’il en mange beaucoup. Les petits fours parfumaient délicieusement l’atmosphère, alléchant la plupart des invités, mais ils malgré leur adorable apparence dorée, croustillante et chaude, ils ne parvinrent pas à faire envie au comte qui les regardait passer devant lui en masquant le fait qu’il ne se servait pas en discutant insouciamment et avec le sourire avec son voisin.
La soupe fut servie. Après avoir poliment attendu avec tous les autres invités que la maîtresse de maison ait pris la première cuillérée, il l’imita avec circonspection. Comme prévu, le plat était fin et exquis, mais le dirigeant de Delilah n’y goûta qu’avec une appréciation mitigée : il n’avait déjà pas envie de manger en entrant dans la salle à manger, et même s’il n’avait pris qu’un hors-d’oeuvre - pour faire bonne mesure - cela n’avait malheureusement en rien ouvert son appétit. Il se força pourtant, et finit son assiette comme le voulait les bonnes manières. Le plat fut desservi, et déjà Alexis donnait la réplique au baron avec beaucoup moins d’entrain, se contentant de répondre à ses diverses et nombreuses questions sur les activités du comte. Cet homme ne semblait avoir aucun problème de timidité et se trouvait en être un peu encombrant par moment. Et le comte, donc, y répondait inlassablement et ne prenait jamais la peine de les retourner ou de les ouvrir à d’autres sujets.
Le poisson arriva. Alexis retint un soupir de lassitude, qui aurait été mal à propos dans la conversation actuelle traitant de sport. Ils n’avaient pas passé la moitié du repas, et déjà il n’en pouvait plus de manger. Pourtant il n’avait eu qu’une assiette de soupe et avait gracieusement refusé toutes les suivantes qu’on lui avait proposées, mais la semaine qu’il avait passé et l’abondance des plats présents sur la table suffisaient à lui donner l’impression qu’il allait mourir d’indigestion s’il avalait encore ne serait-ce qu’une bouchée.
Alors qu’il réarrangeait dans son assiette le superbe filet de saumon divinement assaisonné d’oseille et accompagné d’une sauce à la crème, il n’écoutait plus avec beaucoup d’attention les paroles de son interlocuteur et répondait par quelques hochements de tête et remarques surprises automatiques alors que celui-ci lui racontait en détail les dernières courses auxquelles il avait assisté, détaillant pour lui les brillantes victoires de Navalcarnero, son cheval favori.
Alors qu’il prenait l’une des rares bouchées de son assiette - parce que sa comédie de dissimulation paraîtrait plus vraie s’il mangeait au moins un ou deux morceaux au lieu de ne réellement rien avaler - le comte, en déglutissant, sentit quelque chose se coincer dans sa gorge. Il se demanda un instant ce que cela pouvait bien être, jusqu’à réaliser qu’à l’intérieur d’un cube de poisson, il était plus que probable que ce soit une arête. Malheureusement, celle-ci s’était fichée dans les parois tendres de l’intérieur de son cou et bloquait le malheureux aliment avant qu’il n’ait pu être ingurgité.
Alexis Hargreaves se mit brusquement à tousser à n’en plus pouvoir pour essayer de dégager sa gorge de cette encombrante arête, surprenant toute la tablée, en particulier le baron Gabriel qui ne l’avait absolument pas senti venir au milieu de sa conversation - qu’il jugeait d’ailleurs extrêmement intéressante - et qui resta plusieurs secondes à regarder son voisin s'étouffer avant de réagir en lui tapant violemment dans le dos, ce qui ne l'aida pas vraiment. Le comte, entièrement rouge, en devint bleu, et s'effondra sur la table, au milieu des cris de ces dames qui, jusqu'alors, s'étaient contentées d'être horrifiées silencieusement, alors qu'Ida poussait la porte de la salle à manger, alertée par le bruit et mûe par un mauvais pressentiment, qui, comme elle le constatait avec terreur, était fondé.
Alors qu'elle se précipitait vers lui en faisant fi de toutes les convenances, il ne pouvait déjà plus lui crier « Arrête ! »
Auteur :
sheepnimrauko
Personnages : Alexis Hargreaves, et un peu du baron Gabriel.
Fandom : Comte Cain / God Child
Rating : PG
Thèmes #04. #10. #17. : Mort en avalant une arête de poisson, Mort à cause d'un animal, Mort d'indigestion
Disclaimer : Tous appartiennent à Kaori Yuki, j'ai bien assez de psychopathes qui squattent des coins de ma tête.
Timeline/Spoil éventuel : Disons avant sa disparition lorsque Cain a 12 ans, et après la mort du patriarche.
Note 1 : Oui, j'essaie d'accélérer un peu le mouvement, et c'est le pourquoi du nombre de thèmes. :D
Note 2 : Et comme d'habitude, merci à
gabylc pour son aimable bêta-lecture.
Une semaine. Cela faisait près d’une semaine que le comte Hargreaves allait de bals en bals et de banquets en banquets, sans relâche.
Tout le monde londonien semblait s’être passé le mot, et Alexis Hargreaves payait la rançon de la gloire : riche, noble et séduisant, il se voyait invité à toutes les réceptions mondaines qui semblaient si à la mode. Evidemment, il lui était difficile de refuser une invitation alors qu’il avait accepté toutes les autres sans insulter des barons ou marquis en tout genre. Alors il se retrouvait, sans vraiment y trouver du plaisir, dans des réunions où la forme d’un discours l’emportait sur le fond. Et à chaque fois, sans exception aucune, il songeait qu’il était en train de perdre du temps, et qu’il aurait mieux à faire au quartier général de Delilah, à superviser les expériences menées par la société ou à resserrer son emprise sur son fils Jezabel - qui était lui-même une expérience, mais certainement plus sophistiquées que la plupart des autres. Pourtant, il savait que sa bonne image parmi la société ne pouvait que servir ses intérêts - tout comme une mauvaise y nuirait - et c’était principalement pour cette raison qu’il avait participé à la première soirée et qu’il se trouvait piégé dans cet engrenage d’invitations sans fin.
Une semaine donc qu’il assistait à des festins tous les jours. Et cette fois-ci encore, la maîtresse de maison, après un moment de brillantes discussions dans le salon, avait mené ses invités dans la salle à manger et leur indiquait les places qu’elle leur avait réservé, et tous s’installèrent, interrompant la discussion qu’ils menaient avec l’un ou l’autre pour en commencer une nouvelle avec leur voisin de table.
Pendant que l’on amenait les premiers plats, le comte échangea des politesses avec le baron Gabriel, avec qui il allait passer les deux ou trois prochaines heures, cloué à sa chaise par les convenances, et jeta un discrèt regard à Moon qui allait rester hors de vue des convives toute la soirée mais qui n'en serait pas moins présente pour son maître s'il en avait besoin.
Les hors-d’œuvre défilèrent sans qu’il en mange beaucoup. Les petits fours parfumaient délicieusement l’atmosphère, alléchant la plupart des invités, mais ils malgré leur adorable apparence dorée, croustillante et chaude, ils ne parvinrent pas à faire envie au comte qui les regardait passer devant lui en masquant le fait qu’il ne se servait pas en discutant insouciamment et avec le sourire avec son voisin.
La soupe fut servie. Après avoir poliment attendu avec tous les autres invités que la maîtresse de maison ait pris la première cuillérée, il l’imita avec circonspection. Comme prévu, le plat était fin et exquis, mais le dirigeant de Delilah n’y goûta qu’avec une appréciation mitigée : il n’avait déjà pas envie de manger en entrant dans la salle à manger, et même s’il n’avait pris qu’un hors-d’oeuvre - pour faire bonne mesure - cela n’avait malheureusement en rien ouvert son appétit. Il se força pourtant, et finit son assiette comme le voulait les bonnes manières. Le plat fut desservi, et déjà Alexis donnait la réplique au baron avec beaucoup moins d’entrain, se contentant de répondre à ses diverses et nombreuses questions sur les activités du comte. Cet homme ne semblait avoir aucun problème de timidité et se trouvait en être un peu encombrant par moment. Et le comte, donc, y répondait inlassablement et ne prenait jamais la peine de les retourner ou de les ouvrir à d’autres sujets.
Le poisson arriva. Alexis retint un soupir de lassitude, qui aurait été mal à propos dans la conversation actuelle traitant de sport. Ils n’avaient pas passé la moitié du repas, et déjà il n’en pouvait plus de manger. Pourtant il n’avait eu qu’une assiette de soupe et avait gracieusement refusé toutes les suivantes qu’on lui avait proposées, mais la semaine qu’il avait passé et l’abondance des plats présents sur la table suffisaient à lui donner l’impression qu’il allait mourir d’indigestion s’il avalait encore ne serait-ce qu’une bouchée.
Alors qu’il réarrangeait dans son assiette le superbe filet de saumon divinement assaisonné d’oseille et accompagné d’une sauce à la crème, il n’écoutait plus avec beaucoup d’attention les paroles de son interlocuteur et répondait par quelques hochements de tête et remarques surprises automatiques alors que celui-ci lui racontait en détail les dernières courses auxquelles il avait assisté, détaillant pour lui les brillantes victoires de Navalcarnero, son cheval favori.
Alors qu’il prenait l’une des rares bouchées de son assiette - parce que sa comédie de dissimulation paraîtrait plus vraie s’il mangeait au moins un ou deux morceaux au lieu de ne réellement rien avaler - le comte, en déglutissant, sentit quelque chose se coincer dans sa gorge. Il se demanda un instant ce que cela pouvait bien être, jusqu’à réaliser qu’à l’intérieur d’un cube de poisson, il était plus que probable que ce soit une arête. Malheureusement, celle-ci s’était fichée dans les parois tendres de l’intérieur de son cou et bloquait le malheureux aliment avant qu’il n’ait pu être ingurgité.
Alexis Hargreaves se mit brusquement à tousser à n’en plus pouvoir pour essayer de dégager sa gorge de cette encombrante arête, surprenant toute la tablée, en particulier le baron Gabriel qui ne l’avait absolument pas senti venir au milieu de sa conversation - qu’il jugeait d’ailleurs extrêmement intéressante - et qui resta plusieurs secondes à regarder son voisin s'étouffer avant de réagir en lui tapant violemment dans le dos, ce qui ne l'aida pas vraiment. Le comte, entièrement rouge, en devint bleu, et s'effondra sur la table, au milieu des cris de ces dames qui, jusqu'alors, s'étaient contentées d'être horrifiées silencieusement, alors qu'Ida poussait la porte de la salle à manger, alertée par le bruit et mûe par un mauvais pressentiment, qui, comme elle le constatait avec terreur, était fondé.
Alors qu'elle se précipitait vers lui en faisant fi de toutes les convenances, il ne pouvait déjà plus lui crier « Arrête ! »