Titre : Le bel instrument
Auteur/Artiste : Para_San
Fandom : Fantôme de l'Opera
Personnage : Raoul
Rating : (G, PG, PG-13, R, NC-17) G
Thème : #15 Mort dans les flammes
Disclaimer : Pas à moi... Ils appartiennent à Gaston Leroux...
Le bel instrument
Raoul se laissa tombé sur son lit après une journée éreintante à l’Opéra. Jamais il n’aurait cru que devoir administrer la carrière de la plus célèbre cantatrice serait aussi difficile !
Il se leva de peine et de misère, retira ses vêtements pour enfiler une chemise de nuit, et retourna dans son lit, sous les draps bien doux. Christine viendrait le rejoindre lorsqu’elle aurait terminée sa répétition, dans la salle de musique aménagée au premier étage du manoir de Chagny.
Raoul se roula en boule comme un enfant, le visage enfoui dans son oreiller, et sombra bien vite dans le sommeil.
Il s’éveilla une demi-heure plus tard, en proie à une grande chaleur. Il ouvrit les yeux, et poussa un hurlement en voyant les flammes lécher le plancher autour de son lit en un cercle parfait.
-Christine !!!! CHRISTINE !!!!
Nul ne lui répondit, et Raoul entendit un chant monté de derrière la fenêtre. Il se tourna, effrayé, pour voir son ennemi juré, le Fantôme, perché sur une branche. Dans ses bras reposait Christine, visiblement évanouie.
Le feu commença à dévorer les draps du lit. Les colonnes de flammes étaient trop hautes pour qu’il puisse sauter par dessus.
Tremblant, Raoul regarda le feu se rapprocher de lui. Était-il donc maudit de Dieu ? Mort, dévoré par les flammes, alors que sa Christine, sa bien-aimée, reposait dans les bras de la Mort elle-même ? Cette Mort dont le seul chant accompagnerait Raoul vers son dernier voyage !
Il hurla lorsque la flamme toucha sa peau. Rapidement, il fut prit dans le brasier. A travers le rideau de feu, il distingua encore le visage masqué par la fenêtre, et ses deux orbes d’or qui le fixait sans cesse, dégustant sa mort et sa douleur.
Raoul sentit sa chair fondre, sa beauté parfaite se dégradé. S’il n’aurait pas fait si chaud, il aurait pleuré en comprenant ce qui lui arrivait. S’il survivait, il n’aurait rien à envier au Fantôme, car sa tête serait aussi hideuse que la sienne !
Alors que le feu le consumait, Raoul sentit pour la première fois toutes les parties de son corps comme il ne les avait jamais senties. C’était dans ce moment si douloureux qu’il se rendait compte que son corps était le plus bel instrument qu’on eu pu lui donner, et qu’il n’avait pas su en user, misant tout sur l’apparence et non sur la profondeur. On ne jugeait pas un piano sur son apparence, mais sur la justesse et la beauté des notes qui en sortait. Raoul n’avait jamais été qu’un bel instrument mal ajusté.
S’il survivait… Il ferait tout pour que son corps, aussi difforme soit-il, lui permette d’acquérir cette profondeur qu’il n’avait jamais eu…
Ce fut la dernière pensée de Raoul de Chagny.
Au même moment, une servante arrivait, et jetait sur lui une pleine bassine d’eau.
C’était une seconde trop tard.
En voyant le visage fondu de son maître, la servante éclata en sanglots, horrifiée.
Lorsque Christine, le lendemain matin, reprit connaissance sur la pelouse du terrain entourant le manoir, elle ne comprit pas ce qui se passait, ni pourquoi la maison était en tel état de panique. En voyant le corps carbonisé de son défunt époux, elle éclata en sanglots. Erik sortit de derrière un arbre, et elle pleura dans ses bras durant de longue minutes.
Raoul fut enterré sous l’épitaphe maintenant célèbre « Beau mais rien dans la tête ».
De dépit, Christine partie avec Erik.