Titre : Tentation
Auteur : meliss regliss
Titre: Ce qui compte
Fandom : Harry Potter
Paring : James/Lily
THème : 22-bercer
Rating : tout âge
Disclaimer : Harry Potter et ses personnages appartiennent à JK Rowling
Note: J'ai écrit ce baiser pendant une nuit d'écriture sur le thème Réconfort. Comme il faut écrire un os en une heure tout juste, ce texte n'est pas aussi travaillé que je le voudrais, mais je crois que pour quelque chose écrit aussi vite, il est bien ! Bonne lecture !
C'est un univers alternatif dans lequel James et Lily n'ont pas commencé à sortir ensemble en septième année. J'espère que vous aimerez ! Bonne lecture !
L'air autour de moi vibre, le paysage disparaît et je me transporte vers un endroit plus sûr, serrant la main de Lily aussi fort que je le peux dans la mienne. Je sais que plus tard, je me sentirai coupable. Je sais que plus tard, l'horreur de ce qui vient d'arriver me frappera de plein fouet. Mais pour l'instant, je ne peux que me réjouir qu'elle soit toujours en vie.
Nous apparaissons dans les rues de Londres, pas très loin du Chaudron Baveur, et sans prononcer un mot, j'entraîne Lily le plus loin possible du monde magique. C'est là qu'ils nous chercherons en premier. Nous devons trouver un endroit sûr, un endroit isolé où nous pourrons envoyer un message à Dumbledore : la mission a échoué. Fenwick est mort. J'ignore ce qui est arrivé aux autres. Marlene. Edgar. Les frères Prewett. J'espère qu'ils ont réussi à s'enfuir eux aussi. J'aimerais pouvoir y retourner, me porter à leur aide, mais c'est impossible. À six, nous avons eu de la difficulté à briser les barrières magiques qui protégeaient la maison des Lestranges et elles ont été rétablies quelques instants après notre entrée dans la propriété, comme nous l'avons découvert lorsque nous avons essayé de fuir par transplanage. Je n'ai pas hésité alors : j'ai lancé des sortilèges de tous les côtés pour tenir les Mangemorts éloignés de moi, puis je suis allé rejoindre Lily qui était entouré par trois adversaires. Je l'ai entraîné avec moi dans ma fuite et nous avons sauté par une fenêtre, dans le vide, atterrissant durement sur le sol. Lily s'est tordu une cheville dans l'exercice, mais je l'ai quand même obligé à courir. Courir jusqu'à ce que nous franchissions les limites des sorts de protection et que nous puissions transplaner.
J'ai réussi à la tirer de là : maintenant, il faut que je la mette à l'abri. Là où personne ne pourra la trouver. Malgré nos vêtements en piteux état, je me rends dans la partie de la ville la plus luxueuse. Sirius et moi y avons une planque, une maison de moldu qui ne sert qu'en été et où nous nous cachons lorsque nous en avons besoin. La fuite est devenue mon quotidien depuis que je suis un membre actif de l'Ordre du Phénix.
J'y entraîne une Lily tremblante et anormalement silencieuse vers la porte principale. J'ouvre le loquet d'un coup de baguette et je la pousse doucement à l'intérieur. Je referme derrière nous avec un soupir de soulagement. Nous sommes en sécurité. Pour le moment.
-Lily ? Tu veux me montrer ta blessure ?
Elle lève ses yeux verts vers moi, perdue.
-Il ne devait y avoir personne, murmure-t-elle. La maison… elle devait être vide. C'est ce qu'on nous avait dit.
-Nous avons été mal informé.
Plutôt que d'entrer dans une maison vide, nous y avions trouvé une dizaine de Mangemort… et Voldemort lui-même. Nous n'avions aucune chance contre une telle force. Et pourtant, nous étions là. Toujours en vie. Parce que j'avais agi comme un lâche et que j'avais pris la fuite plutôt que de me battre.
Je n'aurais jamais fait ça. Je n'aurais jamais abandonné mes frères d'armes comme ça si ce n'avait été d'elle.
Lily. Ma Lily. La fille que j'aime depuis mes quatorze ans et qui elle, me déteste depuis aussi longtemps. Je ne pouvais pas la laisser mourir. Je ne l'aurais pas supporté. Pas elle.
-Comment c'est possible ? demande Lily en haussant la voix. Dumbledore lui-même nous a dit… ce devait être une mission facile ! Personne ne devait mourir aujourd'hui !
Je la sens sur le point de craquer. Elle est forte Lily, mais elle n'était pas préparée à ça. C'était sa première mission pour l'Ordre. Elle avait insisté pour participer, pour faire quelque chose d'utile. Elle voulait mettre sa magie au service du bien, mais peut-être n'avait-elle pas réalisé à quel point c'était dangereux. Nous qui sommes là depuis un moment, qui avons fait quelques missions, qui avons vu les nôtres mourir, nous le savons : notre vie ne tient qu'à un fil.
Lily se laisse tomber par terre, sur le tapis, et elle masse sa cheville douloureuse.
-Je vais mettre les protections autour de la chambre et je vais te soigner après, ok ? Tu peux t'étendre sur le lit si tu veux.
Lily ne me répond pas, la tête baissée vers le sol. Je prends une couverture qui traîne sur le sofa et je la pose sur ses épaules, pour réchauffer son corps tremblant, puis je me mets au travail. Concentré, je ne ramène mon attention vers elle que lorsque je suis certain qu'aucun sorcier ne pourra pénétrer dans cette chambre. Pas sans quelques efforts.
Je tends une main vers sa jambe blessée, mais Lily me repousse.
-Ne me touche pas !
-Laisse-moi t'aider…
-Non ! Il faut envoyer un message à Dumbledore ! Il faut… il faut envoyer de l'aider chez les Lestranges ! On ne peut pas laisser nos amis mourir !
Je hoche la tête et je tus ce que je sais déjà : personne n'ira se porter au secours de nos amis de l'Ordre. Parce qu'il est sûrement déjà trop tard. Parce que ce serait les envoyer vers une mort certaine. Parce que nous avons désespérément besoin de tous les effectifs dont nous disposons. À l'aide de mon Patronus, j'envoie tout de même un message à Dumbledore pour lui raconter ce qui s'est passé et lui apprendre que nous sommes toujours en vie. J'en envoie un aussi à Sirius, Remus et Peter, pour qu'ils ne s'inquiètent pas trop pour moi.
Je reviens une fois encore vers Lily, qui n'a pas bougé, et je m'assois à côté d'elle sur le sol.
-Tu peux pleurer, tu sais, dis-je d'une voix douce, essayant de la soulager.
Mais ce n'était visiblement pas la chose à dire parce qu'elle me fusille du regard.
-Je n'en ai pas envie. Je ne suis pas cette chose faible et fragile que tu imagines.
-Je n'ai jamais dit ça. Je ne l'ai jamais pensé non plus.
C'est la vérité. Elle n'est pas faible. Elle n'est pas fragile. Et c'est exactement pourquoi je l'aime.
-Ah non ? Et pourtant, tu t'es jeté devant moi pour me protéger, puis tu m'as obligé à fuir… comme si je n'étais pas capable de me battre !
Lily se relève, grimace de douleur, et elle s'éloigne en boitillant de moi pour aller se poster devant la fenêtre. Je ramène mes genoux vers moi, prends ma tête entre mes mains. Maintenant que nous sommes ici, que l'adrénaline retombe, je revois la scène se rejouer encore et encore derrière mes paupières. Les sorts qui fusent, les cris, la peur. Fenwick qui tombe devant moi, inerte. Ses yeux grands ouverts, sans vie.
J'aurais pu l'aider, mais je n'y ai même pas songé sur le coup.
-Nous aurions pu les aider, dit Lily, faisant écho à mes pensées. Nous aurions dû les aider ! Et maintenant, s'ils sont morts, c'est notre faute !
Marlene. Edgar. Fabian et Gideon. Sont-ils morts à présent ? Se battent-ils toujours pour leurs vies ou ont-ils réussi à s'enfuir aussi ? Je déglutis difficilement, tentant de faire disparaître cette boule qui m'obstrue la gorge.
-Nous n'aurions rien pu faire pour eux, dis-je en sachant que c'est un mensonge. Nous serions morts aussi.
Lily se retourne vers moi, les bras croisés sur sa poitrine, son visage tordu dans un air de dégoût. Du dégoût que je lui inspire. Je dois avouer que je ressens la même chose envers moi en ce moment alors je ne peux lui en vouloir.
-Alors c'est pour ça ? Tu es parti pour sauver ta vie ? Je te voyais bien des défauts James Potter, mais je n'aurais jamais cru que tu étais lâche !
J'encaisse le coup difficilement et je baisse la tête pour que Lily ne voie pas mon trouble. Ses pensées, encore une fois, font écho aux miennes, mais elles sont beaucoup plus douloureuses lorsqu'elles sortent de la bouche de Lily.
Je l'entends revenir vers moi, toujours de son pas claudiquant, et elle me pousse brusquement.
-Et de quel droit m'as-tu entraîné là-dedans ? De quel droit as-tu pris la décision pour moi ? Quand tu m'as entraîné avec toi, j'ai cru que c'était un genre de plan B dont personne ne m'avait parlé… un plan de fuite prévu à l'avance… puis au moment où nous avons transplaner, j'ai réalisé que nous étions les seuls qui avaient pris la fuite : juste toi et moi ! Les autres sont restés là pour se battre ! Si tu voulais fuir, si tu voulais sauver ta peau à tout prix, tu n'avais qu'à le faire seul ! Moi, je voulais rester là ! Je me suis engagée dans l'Ordre pour faire une différence… même au prix de ma vie s'il le faut !
Elle me pousse encore une fois et je bondis sur mes pieds, tremblant de fureur. Elle ne comprend pas… elle ne sait rien de rien…
-Ce n'est pas ma vie que je voulais sauver : c'est la tienne ! Je ne pourrais pas vivre, même une seconde, en sachant que je n'ai rien fait pour te protéger ! Je veux que tu vives, je veux que tu vieillisses, que tu te maries, que tu aies des enfants. Je veux que tu sois heureuse, que tu vives dans un monde où tu n'auras pas à craindre de te faire tuer parce que tu es une sang-mêlé ! C'est pour ça que je me bats Lily. Depuis le début, c'est pour ça !
Je lui tourne le dos et j'envoie mon poing dans le mur. Mes jointures saignent, mais je sens à peine cette douleur. Je me laisse tomber sur les genoux et appuie mon front contre le mur devant moi. Mes yeux piquent, mon ventre se tord. Je lutte pour retenir les sanglots prisonniers à l'intérieur de mon corps.
Reprends le contrôle James, reprends le contrôle.
Une main douce se pose sur mon épaule, puis des doigts tendres passent dans mes cheveux.
-Tu peux pleurer, tu sais ? Même si tu es un homme, même si tu es fort, tu peux pleurer toi aussi.
Je me tourne vers elle, enfouie mon visage dans son chandail, à hauteur de son ventre et je passe mes bras autour de sa taille. Je laisse les larmes couler sur mon visage, sans plus essayer de les retenir. Lily me tient contre elle, elle me berce avec douceur, comme elle le ferait pour un enfant.
Tous ces gens que j'ai connu… tous ces gens que j'ai abandonné à leur propre sort… tous ces gens qui vont mourir pour que elle puisse vivre…
Peut-être que je n'aurais pas pu les sauver. Peut-être qu'ils seraient morts quand même et que nous serions morts avec eux. Mais le plus terrible, c'est de ne pas savoir.
Lily se met à genoux elle aussi, sans jamais relâcher son étreinte. Elle me sert même plus fort.
-Merci James, murmure-t-elle à mon oreille. Tu m'as sauvé la vie.
Et elle dépose un baiser, aussi léger qu'une plume, sur mes lèvres. Mes larmes se tarissent peu à peu. Ce que j'ai fait est horrible, mais je peux survivre à ça. Je peux passer par-dessus parce que ce qui compte vraiment pour moi, est là, entre mes bras.
Lily.
Et elle est en vie. Nous sommes en vie. Et je sais que je ferai tout pour que ça reste ainsi.