Harry/Draco - HP - n°15: Le bleu le plus pur (2)

Sep 04, 2008 14:24

Titre : Gondoles et breloques
Auteur : incitatus78
Couple : Harry/Draco
Fandom : Harry Potter
Rating : K (G)
Thème n°15 : Le bleu le plus pur
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, mais à J.K.Rowling.
Note : Pour ce thème, j'ai prévu une fic en cinq chapitres, que je posterai un à un. Voici comme promis, le chapitre 1. Bonne lecture! (Ne vous inquiétez pas du début, je n'ai pas oublié la règle principale de cette communauté ^^ Chaque chose en son temps)

( Prologue)
Gondoles et breloques

- Où les ennuis ne font que commencer -

Il était huit heures du matin et déjà l'aéroport était en pleine effervescence. Draco avait transplané dans la zone prévue à cet effet et une jeune sorcière l'avait aiguillé vers le bureau d'enregistrement numéro vingt-six. Évidemment, Potter n'était pas là. L'inverse n'eût pas été amusant. Alors il s'était assis et avait attendu. Attendu. Attendu encore et encore, si bien qu'il avait fini par retourner auprès de la jeune fille pour lui demander si elle n'avait pas aperçu Harry Potter parmi les passagers qu'elle avait vus défiler depuis quelques heures. « Quelques heures? s'était-elle étonnée. Mais vous êtes passé il n'y a pas trois quarts d'heure et votre avion est prévu dans deux heures et dix-sept minutes. » Draco l'avait alors remerciée et s'était éloigné en ronchonnant.

L'enregistrement avait désormais commencé depuis vingt bonnes minutes et celui que l'on avait surnommé le Survivant (« Ridicule, » songeait Draco à chaque fois qu'il entendait ce sobriquet) n'avait toujours pas montré le bout de son nez. Draco s'apprêtait à retourner voir la jeune sorcière de la zone de transplanage lorsqu'une voix qu'il connaissait de longue date, et qui l'avait insupporté pendant plusieurs années, le héla.

« Ce n'est pas trop tôt.

- Je suis désolé, mais j'ai été pris dans les embouteillages et...

- Ne me dis pas que tu es venu en voiture jusqu'ici alors qu'il te suffisait de transplaner!

- Chut! Non mais ça va pas! Nous ne sommes pas en zones sorcière, chuchota Harry précipitamment.

- Et alors?

- Laisse-moi t'expliquer.

- Non. D'abord, on enregistre les bagages. Après tu auras tout le temps que tu veux pour me raconter tes extraordinaires aventures matinales. »

Lorsqu'ils arrivèrent devant le bureau numéro vingt-six, Draco s'étrangla.

« Tu as vu le monde!

- C'est normal Malfoy, c'est l'heure de pointe. »

Draco ne répondit rien, mais la moue qu'il affichait montrait clairement qu'il était contrarié. Au bout d'un quart d'heure de queue, il commença à s'agiter, à soupirer bruyamment et finit par n'y plus tenir.

« Mais enfin, pourquoi est-ce que c'est si long?! Tu poses ta valise, tu récupères ton billet, et basta! Ce n'est pas possible un truc pareil. Et eux, là, pourquoi ils ne font pas la queue comme tout le monde? »

Voyant les regards intrigués que les vacanciers leur lançaient, Harry s'empressa de le mettre au courant des réservations sur internet et autres subtilités de la vie moldue. À la mention d'un poids maximal de bagage, le regard de Draco s'agrandit d'inquiétude, tandis que Harry le rassurait: sa valise était bien loin des vingt kilogrammes réglementaires. Malgré tout, Draco insista pour lancer un discret sort de poids-plume sur sa valise. Ce fut sûrement pour cela que l'hôtesse le regarda par-dessus ses lunettes: une valise de deux cents grammes n'était pas chose courante. Aussi Draco se fit-il oublier et laissa-t-il Harry s'occuper de tout.

Ce n'est que lorsqu'ils furent installés dans l'avion et que l'appareil commença à se mouvoir qu'il se manifesta de nouveau. Harry tourna les yeux vers lui et s'aperçut que le sorcier-qui-n'avait-jamais-pris-l'avion était blême de peur. Il aurait alors pu se moquer, mais sa nature de héros l'empêcha de le faire ouvertement, et il opta pour l'attitude du naïf-qui-n'a-pas-saisi-la-situation.

« Que t'arrive-t-il Draco? Est-ce que tu te sens bien? »

En temps normal, celui-ci aurait répliqué vertement, ou aurait lancé une pique bien acide, mais il était présentement tétanisé par la peur primaire de s'écraser au sol dès le décollage et ne put que secouer la tête. Bêtement, Harry se demanda s'il allait être malade ou s'il se contenterait de lacérer les accoudoirs durant tout le voyage. Finalement aucune des deux options ne se produisit: Draco ânonna quelques mots qui ressemblaient vaguement à « dans mon sac », ce qui eut pour conséquence que Harry lui tendit ledit sac. Et c'est avec effarement que ce dernier observa son voisin avaler cul-sec le contenu d'une fiole. Comment ce liquide avait-il passé les contrôles, Harry ne le saurait jamais: Draco venait de s'endormir comme une masse, et apparemment, rien n'aurait pu le réveiller. C'était peut-être la meilleures solution après tout.

« Bienvenue à Venise, aéroport Marco Polo. Il est 11h36 heure locale et la température au sol est de 36°C. Nous vous remercions d'avoir choisi la compagnie Alitalia et vous souhaitons un agréable séjour. Veuillez rester assis et conserver votre ceinture de sécurité jusqu'à l'extinction du signal lumineux. »

Le message du commandant de bord, d'abord prononcé en italien, fut répété en anglais. C'est ce moment-là que Draco choisit pour ouvrir les yeux. Son premier réflexe fut de vérifier qu'il était entier, ensuite de demander où ils étaient; deux choses complètement inutiles selon Harry qui ignora la question, mais lui demanda avec un sourire goguenard: « Bien dormi mon petit loir? » Devant les yeux écarquillés de l'autre, il ne put s'empêcher d'éclater de rire. « Tu verrais ta tête Malfoy! C'est impayable. » Les yeux gris lui lancèrent des éclairs, puis Draco se redressa, prenant un air digne de prince offensé.

Harry pouffait toujours alors qu'ils sortaient de l'aéroport, et Draco jurait de ne plus utiliser de sort Poids-plume sur sa valise: il avait bien cru que celle-ci allait rester coincée et ne jamais arriver sur le tapis roulant! Devant les portes de sortie, un petit homme à la peau mate et aux cheveux aile-de-corbeau les attendait, avec dans les mains un panonceau qui indiquait « Mr Potter & Malfoy ». Il les accueillit dans un grand sourire et un anglais approximatif. Son taxi les mena jusqu'à la place de Rome, où un vieux batelier grisonnant les prit en charge pour les conduire jusqu'à leur hôtel, en plein centre de Venise.

Durant le trajet, Harry se renseigna sur la topographie et les habitudes des touristes. Draco, quant à lui, se taisait, mais ne perdait pas la moindre miette du spectacle qui s'offrait à lui. Il observait la circulation dense du Grand Canal, les façade plus ou moins abîmées des palais, les touristes qui fourmillaient sur le Rialto. Puis le bateau bifurqua et pénétra dans le cœur-même de la ville. Les canaux s'étaient rétrécis, on croisait davantage de gondoles, les murs laissaient voir leurs briques nues et des coquillages y avaient élu domicile au niveau de l'eau. De temps en temps, il fallait baisser la tête pour passer sous un pont plus bas que les autres. L'odeur forte de l'eau saumâtre lui agressait les narines, mais il n'en dit rien. S'il avait conservé un caractère pointilleux et son éducation aristocratique, Draco avait désormais trente-sept ans: il ne laissait plus entendre ses plaintes, sauf, évidemment, lorsque les conditions l'exigeaient. En l'occurrence, ni Potter ni le batelier ne pouvaient rien contre l'odeur. Il se tut donc.

Bientôt, le bateau ralentit et s'arrêta, juste avant un pont, à l'entrée d'une étroite ruelle. Le vieil homme aida ses passagers à descendre et leur indiqua le chemin de l'hôtel.

« Je serai au même endroit, à seize heures trente précises. Vous êtes attendus par le Directeur des Musées Vénitiens à dix-sept heures. En attendant, reposez-vous, c'est un conseil. De toute manière, avec la chaleur qu'il fait, vous ne profiteriez pas d'une quelconque visite. Attendez plutôt ce soir. »

Harry et Draco le remercièrent avant de partir en direction de l'hôtel, dont l'entrée se trouvaient à quelques mètres seulement.

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Un petit homme chauve mais élégant les attendait en haut des marches, entouré de plusieurs personnes tout aussi élégantes. Il les accueillit à bras ouverts et les salua dans un italien rapide, aux accents siciliens. Heureusement pour eux, Draco avait pensé à emporter une potion Polyglotte qu'ils avaient bue avant de partir. C'est donc avec une aisance certaine qu'il répondit au Signor Signorelli. Harry salua poliment mais resta en dehors de la conversation mondaine qui s'était établie entre les deux hommes: il n'était définitivement pas dans son élément. Il n'en ouvrait cependant pas moins l'œil. Son regard aguerri enregistrait tout, même les moindres détails, qui auraient semblé insignifiants au commun des mortels. Il fut néanmoins interrompu dans sa tâche par une grande femme qu'il jugea immédiatement comme une beauté vulgaire.

Ses lèvres pulpeuses s'étiraient en un grand sourire hypocrite, découvrant des dents blanches, carnassières presque, dont l'une était tâchée de rouge à lèvre. Ses yeux maquillés papillonnaient alors qu'elle se présentait. Harry écouta, enregistra, répondit; sa concision et le ton sec qu'il employa eurent bientôt raison de la mante religieuse, qui s'éloigna, visiblement vexée.

Après avoir traversé plusieurs salons vides, quelques couloirs dont les lambris se dédoraient, il entrèrent dans une grande pièce, qui avaient dû être autrefois une salle de bal. La cheminée, immense, était vide et propre. Aux murs étaient accrochées des tapisseries aux couleurs passées. Et le long du mur se dressait une grande table débordant de petits fours et autres pâtisseries. Les flûtes de champagne côtoyaient les tasses de fine porcelaine qui attendaient le thé. Argenterie, riche vaisselle, tout ce luxe pour un historien et un détective (c'est ainsi que la fonction d'Auror est perçue par les Moldus) était étonnant, voire suspect selon Harry. Mais cet étalage de richesses ne l'empêcha pas de faire honneur aux gâteaux, choux et autres babas qu'on lui offrait. Si Draco accepta la coupe de champagne que Gloria - c'est ainsi que se prénommait la mante religieuse - lui proposa, Harry préféra une tasse de thé, à défaut de café.

L'homme s'était assis à l'écart et observait l'assemblée avec un certain dégoût. Son épaisse tignasse brune était parsemée de fils gris sur les tempes. Harry remarqua qu'il vidait déjà sa troisième coupe de champagne; il décida alors d'aborder cet asociable notable: peut-être pourrait-il lui soutirer quelques informations utiles.

Pendant ce temps-là, Draco était en pleine conversation avec le directeur à l'accent sicilien. Ils discutaient de pierres précieuses, de valeurs, de temps, de passé, d'âge d'or et autres sujets que peuvent avoir en commun un historien et un directeur de musées passionnés de bijoux. Bientôt, la discussion s'orienta vers ce qui amenaient nos deux confrères anglais dans les chaudes eaux de l'Adriatique.

« Et si vous me disiez en quoi vous êtes capable de nous aider, Mr Signorelli?

- Ah, oui, ce fameux bijou. Une pièce inestimable, si vous voulez mon avis.

- ''Ce''? Il n'y a donc qu'une seule pièce? Je suis pourtant à la recherche d'une paire de pendants d'oreille.

- Je sais bien, Signor Malfoy, mais je n'ai malheureusement en ma possession qu'une seule des deux pièces.

- Serait-il possible de la voir?

- Bien sûr, bien sûr! C'est d'ailleurs pour cela que je vous ai fait venir ici. Votre collègue désire-t-il la voir aussi?

- Je suppose, oui. Dites-moi, Mr Signorelli, il s'agit bien d'un bijou du XIIIe siècle, en saphir?

- Pour sûr! Je n'ai d'ailleurs jamais vu de saphir plus pur. Et pourtant, le bijou a un je-ne-sais quoi de mystérieux, qui semble prévenir qu'il n'est pas si pur qu'il y paraît. Mais malgré nos recherches poussées, nous n'avons pu déterminer de quoi il s'agissait. » À ces mots, Draco ne put retenir un sourire discret. « Si vous voulez bien me suivre. »

Harry fut interrompu au beau milieu d'une discussion enflammée sur les techniques d'arrêt d'un voleur à l'arrachée: il s'était en effet avéré que l'asociable était un gardien de musée et qu'il avait charge de veiller sur le bijou de Rowena Serdaigle. En plus d'avoir révélé à Harry quelques informations précieuses, il s'était montré d'une société agréable en dépit de ses dehors revêches.

« Tu viens Potter? Mr Signorelli va nous montrer le fameux bijou. » Si Draco avait voulu soulever une interrogation en utilisant le singulier, Harry ne réagit pas.

Tous deux avaient suivi le directeur dans une petite pièce dont les meubles étaient couverts de draps blancs. Sûrement, cet endroit avait dû servir de cabinet autrefois, songea Draco. Le petit homme leur demanda de l'attendre et emprunta une porte dérobée. Quelques minutes plus tard, il était de retour avec un écrin dans les mains. Son œil avait pris cet éclat qu'ont dans les vieux westerns les chercheurs d'or, l'éclat de la convoitise, qui génère avarice et mesquinerie. Son sourire s'était tendu. Harry et Draco échangèrent, pour la première fois de leur vie, un regard entendu.

« Alors, dites-moi tout. Que voulez-vous faire de ce bijou?

- Si vous nous le laissiez voir pour commencer?

- Bien sûr, bien sûr. »

D'une main tremblotante, il ouvrit l'écrin. Apparut alors un bijou comme on en voit rarement: un saphir magnifique, taillé en poire. Sa forme parfaite n'avait d'égal que la pureté de la pierre. Un bleu transparent, étrangement sombre, qui ne laissait voir aucun défaut. L'œil des sorciers fut aussitôt captif de l'éclat singulier que dégageait le joyau. D'autant plus qu'ils voyaient ce que le directeur ne faisait que ressentir: la magie que recelait le saphir dégageait une aura de puissance telle qu'ils en avaient eu peu l'occasion de voir, encore moins de générer. Face à ce pendant d'oreille orphelin, les magiciens qu'ils étaient ressentaient pour la première fois quelle avait dû être la grandeur de ces quatre sorciers entrés dans la légende; d'un coup, ils se sentirent tout petits. Puis tout aussi subitement, ils ressentirent au fond d'eux-mêmes que ce bijou d'une valeur inestimable devait revenir dans le monde auquel il avait toujours appartenu. Et pour cela, ils devraient jouer serré: le directeur semblait ne pas vouloir se séparer de l'objet.

« Mr Signorelli, ce bijou est sublime... » Bien qu'il eût voulu ajouter quelque chose, Draco ne le put. C'est alors Harry qui lança les négociations.

« Signor, à quoi seriez-vous prêt pour que nous retrouvions le second pendant?

- À tout!

- Même à nous céder la paire une fois les deux réunis?

- Comment? Que... quoi? » Mr Signorelli semblait sur le point de faire une crise d'apoplexie. « Écoutez, ce bijou, vous êtes parmi les rares personnes sur cette planète à l'avoir vu. À avoir eu le privilège de le voir! Vous devriez m'en remercier! Jamais, vous m'entendez, jamais je ne céderai ce trésor! Pas pour tout l'or du monde! J'accepte de vous donner les renseignements que j'ai et de vous subventionner à la seule condition que vous m'apporterez le second quand vous l'aurez trouvé. Je croyais que vous n'étiez qu' historien, que vous ne travailliez que pour le compte de musées! »

Voyant Draco bouillir sous l'insulte, Harry reprit les rennes de la conversation. Bientôt les négociations se firent plus âpres, le ton monta.

« Laisse tomber Potter, le bijou ne nous intéresse plus. » Un ange passa.

« Pardon?! s'étrangla ledit Potter. Tu peux répéter ça?

- Le bijou ne nous intéresse plus, vous pouvez le garder.

- Tu veux dire que je viens de faire tout ça pour rien?

- Tout ça quoi?

- Ce marchandage, ces négociations!

- Ah, parce que tu as obtenu quelque chose? Excuse-moi, j'ai dû manquer quelque réplique cinglante de ta part. »

La plaisanterie ne fut pas au goût de Harry qui se tut et croisa les bras, semblant signifier par là que Malfoy pouvait prendre le relais et faire ce que bon lui semblait: la voie était libre. Et c'est ce que s'empressa de faire Draco. Il posa toutes sortes de questions au bouillant directeur, notamment sur la provenance du saphir.

Selon les dires de l'éminent personnage, il avait lui-même découvert le bijou. Enfin, découvert était un bien grand mot: il semblerait qu'il soit tombé dessus par hasard alors qu'une dame l'avait convié à venir prendre tout ce qu'il trouverait intéressant dans sa cave. Alors que Draco tentait de se renseigner sur cette noble dame, Harry ne perdait pas une miette de la discussion qui se déroulait sous ses yeux. Voilà qui devenait intéressant. Étrangement, Mr Signorelli évita la question et ne répondit pas. Lorsque Harry s'en mêla, d'abord discrètement, puis de façon plus ostentatoire, le directeur monta sur ses grands chevaux et s'énerva. La querelle allait reprendre. Apparemment, il ne faisait aucunement confiance à ces deux étrangers qui se mêlaient trop activement de ses affaires, et cela ne lui plaisait pas. Il était sur le point de les congédier lorsqu'il reçut un sort d'immobilisation en pleine poitrine. Le petit homme tomba aussitôt à la renverse, les yeux agrandis de surprise et de peur.

« Mais tu n'es pas un peu fou Potter? Je croyais que tu étais Auror? Je m'étonne qu'avec des incapables comme toi les nôtres soient encore de ce monde! Faut-il te rappeler que la pièce d'à côté grouille de Moldus, et que si tu continues comme ça, le Ministère de la Magie italien va bientôt être à nos trousses?

- Hey oh, calme-toi Malfoy! Est-ce que tu vois des Moldus dans cette pièce? Non, bien sûr, et tu verras à la même occasion que la porte est verrouillée par un puissant sortilège et que même un bon sorcier ne pourrait ouvrir cette porte. Ensuite, si tu étais un peu plus à l'écoute de tes sens, tu te serais rendu compte qu'un sort de Silence avait été lancé sur cette pièce par mes soins. Nous ne craignons donc rien.

- Soit. Mais crois-tu sincèrement que cet intriguant individu restera muet quant à ce qui vient de se passer ici? Laisse-moi te dire que tu es bien naï...

- Malfoy, ça suffit! Tu penses peut-être que je ne mérite pas mon poste d'Auror, mais sache que tu es le seul! Je n'aime pas m'en vanter, mais je ne dois cette place qu'à moi-même, est-ce clair? Maintenant, je vais t'expliquer comment nous allons procéder.

- Si tu as pensé une seule seconde que j'allais suivre tes ordres, tu as rêvé en plein jour Potter!

- Tu fais comme tu veux, mais il n'y a pas trente-six solutions pour nous sortir de ce pétrin.

- Dans lequel tu nous as toi-même fourrés!

- Je pensais que ce triste sire allait nous aider dans notre recherche, mais il semblerait qu'il soit plutôt disposé à nous empêcher de poursuivre nos investigations. Alors nous allons nous emparer de ce bijou et jeter à ce directeur un sortilège d'Oubliette bien placé. Qu'en penses-tu?

- Mais c'est du vol! » À la mine scandalisée de Malfoy, Harry ne put s'empêcher d'éclater de rire.

« Alors là, c'est Sainte-Mangouste qui se moque de la charité! Toi, Malfoy, te scandaliser à l'idée de commettre un vol? Excuse-moi, mais je n'en reviens pas.

- Et toi, le Saint Potter, utiliser ta magie pour commettre un vol? Ce n'est pas concevable.

- Je n'ai pas dit que nous allions voler ce bijou. Nous allons récupérer ce que cet odieux personnage a lui-même volé. » Les yeux de Malfoy s'agrandirent de surprise. « Comment? Tu n'étais pas au courant? Alors sache, Monsieur-je-me-permets-de-juger-sans-savoir, que cet éminent directeur a trempé dans pas mal d'affaires de vol, si tu veux mon avis. Il suffit de voir comme il nous a menti sur la provenance de ce bijou. Le tremblements, les clignements d'yeux et tous ces tics sont autant de signes qui ne trompent pas. Bien, maintenant que tu es fixé, me permets-tu de récupérer cette boucle d'oreille qui appartient de droit à cette noble dame dont il a parlé? »

La réponse de Draco ne fut pas ce qu'il y a de plus clair, mais Harry prit le grommellement pour un assentiment. Il referma l'écrin et le mit dans sa poche.

« Attends Potter. Ne serait-il pas plus intelligent de récolter les informations qu'il a sur cette noble dame avant de lui ôter la mémoire?

- Ce n'est pas une mauvaise idée. Tu as du Veritaserum sur toi?

- Non pourquoi?

- Parce que cette andouille est capable de nous mentir, et je préfère ne pas avoir d'informations du tout que d'être lancé sur une fausse piste.

- Soit. Alors vas-y. »

Et il en fut ainsi. Harry lança un sortilège d'amnésie sur le directeur, et tout ce qui concernait leur visite fut effacé. Le sort fut si rude qu'il resta dans les vapes un bon moment avant de s'éveiller. Lorsqu'il revint à lui, il était seul dans le cabinet et avait dans la main un écrin contenant un saphir magnifique.

Sitôt après avoir arraché quelques lambeaux de mémoire au Signor Signorelli et dupliqué le bijou, Harry et Draco n'avaient pas demandé leur reste. Ils avaient transplané dans une étroite ruelle, à l'abri des regards. Désormais, ils ne disposaient plus d'aucun soutien politique, mais ils avaient entre les mains un saphir gorgé de magie, et d'une valeur inestimable. Il ne leur restait plus qu'à trouver le second.

Autant chercher une épingle dans la forêt interdite, songeaient-ils tous deux en regagnant leur hôtel.

pairing: hp - harry/draco, #thème 15, fandom: harry potter

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