Titre : Concurrence
Auteur :
kestrel755Couple : Edward Elric/Winry Rockbell
Fandom : Fullmetal Alchemist
Rating : G
Thème : 7 - Superstar
Disclaimer : Tout ce qui se rapporte à Fullmetal Alchemist appartient à Hiromu Arakawa et Square Enix.
Note de l’auteur : ... huhu... *sort*
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Concurrence
Une chose qu’elle avait remarquée lorsqu’ils se baladaient dans East City, c’était la popularité qu’il avait accumulée. Bien sûr, elle savait que les deux frères avaient déjà accompli nombre de choses, et qu’elles avaient valu à Ed de se faire surnommer le « Héros du Peuple », mais elle ne se serait jamais douté que cela pourrait aller aussi loin...
Et encore ! Le pire était le jeune homme paraissait complètement inconscient de ce qu’il se déroulait autour de lui. Mais son cœur de jeune fille amoureuse ne l’avait pas manqué...
Car, malheureusement, qui dit « popularité » dit « groupies », et le Fullmetal Alchemist n’échappe pas à la règle.
Même s’il ne faut pas compter sur lui pour s’en rendre compte.
Là, encore, une brunasse qui lui fait de l’œil ! De quoi la rendre folle ! Et l’autre qui ne remarque rien ! Ca la dépasse...
« Winry ? »
Elle cessa de fusiller la brune du regard et revint immédiatement sur lui. Apparemment, il attendait une réponse.
Esquissant un sourire d’excuse, elle lui demanda de répéter sa question.
« Où veux-tu aller ? J’ai accepté de jouer les porteurs pour la journée, d’accord, mais ce serait sympa de donner une idée avant... »
Il avait pris un air ennuyé, comme si la tâche l’exaspérait d’avance. Elle sourit. Après qu’elle l'avait rejoint dans la plus grande ville de l’Est et qu’elle avait réparé les dégâts l’immobilisant là-bas, elle l’avait sommé de l’emmener faire quelques emplettes (à ses frais, bien entendu), ce à quoi il avait protesté vivement (recherches, blablabla, pas le temps, blablabla, doit rentrer à Central, blablabla, Al m’attend là-bas, blablabla...) avant de finalement céder (plus facilement que d’habitude, avait-elle remarqué). Histoire de commencer en douceur, elle avait décidé d’aller d’abord déjeuner au restaurant (Il avait tiqué.) pour ensuite enchaîner sur le shopping proprement dit.
Il est évident que le désir de se procurer le nouveau set de clés plates et mixtes tout compris n’était pas son unique motivation. Quitte à n’avoir qu’un seul Elric sous la main, elle voulait profiter de sa présence pour le reste de la journée, avant qu’ils ne se séparent pour une durée indéterminée... même si elle avait le sentiment que le blond se trouvait de plus en plus souvent impliqué dans des situations dangereuses - particulièrement pour son auto-mail, parce que lui, elle lui faisait confiance pour s’accrocher à la vie coûte que coûte... Bien sûr qu’elle avait peur parfois, mais il vaut mieux penser positif avec ces deux-là. On ne pouvait pas les empêcher de courir des risques. (Cela voudrait dire les enfermer à double-tour, et cela l’étonnerait qu’une serrure - aussi sophistiquée puisse-t-elle la faire - leur résiste.)
En attendant, l’autre gourdasse recommençait à lorgner sur l’alchimiste inconscient. Elle retint un grognement agacé et s’appliqua à répondre à Ed.
« Eh bien, nous allons d’abord faire le tour des magasins auto-mails, bien sûr. Il ne doit pas y avoir autant de choix qu’à Rush Valley ou même Central, mais je devrais y trouver quelques pièces utiles... et j’ai besoin de remplacer quelques outils. Après je pensais voir si je ne pouvais pas trouver de quoi compléter ma garde-robe... (Un gros soupir exaspéré se fit entendre en face d’elle.) Hem. Je disais donc, ma garde-robe. Ensuite, on pourrait retourner tout déposer à l’hôtel puis se balader dans la ville... j’ai entendu dire qu’il y aurait une sorte de célébration quelque part en début de soirée. On pourrait aller y jeter un coup d’œil ? »
La perspective de devoir se tartiner une fête de rue complètement inintéressante à ses yeux sembla l’irriter au plus haut point. « Dis donc, on a dit des courses. C’est déjà bien assez que de devoir te servir de mule pour la journée, mais si en plus faut que tu me fasses claquer tout ce que j’ai dans une espèce de fête foraine... faut pas exagérer non plus !
- Dis donc, môsieur l’alchimiste ! répliqua alors Winry d'une voix sévère. Vous allez arrêter de faire votre tête de mule, ou alors on va reparler de l’état dans lequel je vous ai trouvé en arrivant... j’aurais bien deux ou trois choses à te dire à ce sujet, donc je te conseille de ne pas trop l’ouvrir, ou ça va barder. »
Il cilla, la regardant d’un air indescriptible, puis détourna les yeux en marmonnant « bon, ça va... », ainsi que quelque chose concernant l’utilité de demander son avis à quelqu’un si c’est pour lui imposer le sien après coup. Maugréant toujours dans sa barbe, il se leva et posa un billet sur la table pour payer la note avant de déclarer : « Allez, on y va. Tant qu’à faire, autant commencer tout de suite... »
Elle se leva à son tour, non sans jeter un regard meurtrier à la brune qui se recula instantanément contre le dossier de sa chaise, l’air effrayée, revenant rapidement à son assiette à moitié pleine. Non mais sans blague !
Les emplettes commencèrent. Et elle apprit à réellement maudire tout individu du sexe féminin se trouvant dans un rayon d’un kilomètre. C’était vraiment insupportable ! Ca lui gâchait tout son plaisir ! Et l’autre qui ne remarquait toujours rien...
Il remarqua cependant la violence avec laquelle elle lui jeta dessus son assortiment de tournevis tout neuf, le rattrapant de justesse en lâchant les paquets déjà accumulés de peu. Il lui lança un regard de reproche, ainsi que légèrement interrogateur, tandis qu’elle sortait de la boutique à pas furieux. Il salua à peine la jeune vendeuse qui lui souriait bizarrement, et suivit la blonde au-dehors. Il la retrouva bien vite, assise au bord d’une fontaine, l’air crispé.
« On fait une pause ici », dit-elle de mauvaise humeur, toujours à sa plus grande perplexité, mais il ne s’en plaignit pas. Même s’ils ressortaient des magasins avec de moins en moins d’items, elle avait déjà réussi à accumuler une variété impressionnante d’outils, accessoires, et autres objets un peu plus féminins, et son dos en pâtissait déjà. Sans compter le fait qu’ils n’avaient cessé d’arpenter un nombre infini de rues commerciales, le faisant maudire un quartier commerçant beaucoup trop développé à son goût. Heureusement qu’ils n’étaient pas à Central... Il grimaça rien qu’en y songeant. Enfin, quoi qu’il en fût, pouvoir s’asseoir et déposer tous ces sacs était comme une vision d’un paradis terrestre. Il l’embrassa donc avec ferveur.
« Je suis fatiguée », dit-elle au bout d’un moment.
Il la dévisagea. « Fatiguée ? »
Elle acquiesça. « Fatiguée. » Fatiguée de toutes ces greluches qui te reluquent la bave aux lèvres ! « On rentre ? » Sinon je vais finir par en prendre une au hasard et lui foutre un pain...
Il fronça les sourcils. « Si tu veux..., répondit-il d’un air hésitant. Mais ça m’étonne un peu, d’habitude tu ne peux pas t’empêcher de passer par toutes les boutiques de la ville... » Et adieu fonds de recherche... « ...et on en a à peine fait la moitié. ...Tu vas bien ? »
Elle se releva brutalement, le laissant en plan avec les sacs, et lança par-dessus son épaule « Je me porte comme un charme ! » avant de s’éloigner d’un pas rapide.
« T’aurais au moins pu en prendre un ou deux au passage... » marmonna-t-il dans sa barbe en s’empressant de rassembler les paquets et de la rattraper. « Et les ‘festivités’ de ce soir, tu ne veux plus y aller non plus ? » demanda-t-il après un moment de silence, faisant de son mieux pour ne pas se laisser distancer. Mais qu’est-ce qui lui prenait d’aller aussi vite ?! Déjà qu’il avait du mal à voir où il allait... oh non, il ne venait tout de même pas de penser qu’il était... AAAARGH...
« Je croyais que ça ne t’intéressait pas ? » répliqua Winry d’une voix acerbe en coupant court au fil de ses pensées, son humeur ne semblant pas s’améliorer d’un iota. « Donc autant rentrer, on a tous les deux de la route demain, moi pour rentrer à Rush Valley, et toi à Central », poursuivit-elle sans un regard en arrière.
Une brunette qui passait à côté d’eux fit un bond en arrière au regard meurtrier que lui lança cette inconnue à l’humeur massacrante sans qu’elle n’en connaisse la raison. Elle ferait des cauchemars ce soir...
Ed fronça de nouveau les sourcils. Bon, d’accord, il était contre servir de mule et de porte-monnaie vivant, mais s’il avait accepté, c’est bien parce que c’était elle et que ça lui faisait plaisir. Si maintenant elle se mettait à faire la gueule, rien n’allait plus... « Eh ! » Elle ne s’arrêta pas. Il lâcha les paquets et lui attrapa le bras. « Eh !
- Quoi ! cria-t-elle presque.
- Ca te dérangerait au moins de dire pourquoi tu es d’aussi mauvaise humeur ?! Franchement, c’est déjà assez emmerdant d’être trimballé dans toute la ville selon les caprices de madame, mais si en plus tu changes d’avis toutes les trente secondes sur ce que t’as envie ou pas et que tu fais la gueule, bonjour ! La seule raison pour laquelle j’ai accepté, c’est parce que c’est toi ! » Elle écarquilla les yeux. « Et si ça te fait plaisir, on va à cette fête ou je-ne-sais-quoi, qu’est-ce qu’on s’en fout ! Du moment que tu es heureuse et que ça te fait plaisir. » Une légère rougeur envahit ses joues devant sa propre audace. « Et puis... »
Mais à peine eut-il commencé sa phrase qu’il s’interrompit, le rouge de ses joues prenant une teinte plus foncée encore. Elle venait de passer ses bras autour de son cou, et l’enlaçait amicalement. « Merci », crut-il entendre dans son oreille, mais le murmure était si faible qu’il ne fut pas sûr qu’elle l’eût dit ou non. Elle déposa ensuite un léger baiser sur sa joue avant de s’écarter, lui souriant chaleureusement.
Il esquissa un sourire maladroit en réponse et passa une main sur sa nuque, ne sachant que dire. Elle eut un petit rire en le voyant écarlate. Puis elle se retourna et reprit sa marche, nettement plus calme. Il s’éclaircit la gorge et ramassa les paquets abandonnés par terre, lui emboitant le pas.
Ce faisant, il ne remarqua pas l’air triomphant et rempli de fierté qu’elle arborait à présent, un sourire vainqueur aux lèvres tandis qu’elle regardait une jeune marchande de fleurs à sa gauche, cette dernière grimaçant d’un air dépité.
Parce que c’est elle, haha ! Dans les dents !