Titre: Pourquoi lui?
Auteur:
owlie_woodCouple: Percy Weasley/Pénélope Deauclaire
Fandom: Harry Potter
Rating: G
Thème: # 4: "Toi et moi"
Disclaimer: Les personnages sont à JKR.
Pourquoi lui ?
- Dis donc Pénélope, tu es à Serdaigle, pas vrai ?
La Serdaigle fit mine d’ignorer les deux personnes qui la suivaient depuis quelques minutes désormais et prit les livres que Mrs Pince lui tendait.
- Tu es donc censée être intelligente, n’est-ce pas ?
Censée ?
Parvenir à intérioriser son hurlement rageur lui permit de remercier la bibliothécaire et de ne pas abîmer ses livres fraîchement empruntés en cédant à sa subite envie de passer ses nerfs sur les Jumeaux Weasley. Malgré le regard assassin qu’elle leur adressa, ils s’obstinèrent à lui emboîter le pas.
- On se pose la question parce que… Comment dire ? On commet tous des erreurs, hein ?
- Nous les premiers. Des tas d’erreurs. Et on les regrette amèrement.
Malgré la certitude qu’elle avait qu’il était plus que capital de ne pas leur prêter attention, elle ne put s’empêcher de ricaner. Les deux garçons ne s’en offusquèrent pas et continuèrent leur démonstration.
- Tout le monde peut se tromper… Même le Choixpeau Magique.
- Regarde, Percy en est un bon exem…
La simple évocation du nom de son petit ami avait propulsé sa patience directement à ses limites. Entendre Fred et George parler de leur frère Percy provoquait chez elle une véritable réaction épidermique. Avec eux, il ne s’agissait que de reproches, critiques et moqueries. Pour faire le faire tourner en bourrique, elle n’avait pas besoin d’eux. C’était une chose qu’elle ne supportait pas.
Devant son volte-face, les deux Gryffondors eurent un mouvement de recul.
- Mauvais exemple, fit Fred avec un sourire embarrassé.
- Ce qu’on voulait dire, c’est que pour toi, le Choixpeau ne s’est pas trompé, pas vrai ? ajouta George. Tu es réellement une fille intelligente !
La demoiselle leur réserva un regard noir du plus bel effet. Quels que soient les chemins que ces deux là semblaient prêts à emprunter pour arriver à leur but, elle avait dans l’idée que rien ne pourrait en sortir de bon. Les garçons durent le sentir puisqu’ils tentèrent aussitôt de l’amadouer.
- Penny… Tu permets qu’on t’appelle Penny ? fit l’un d’entre eux avec un sourire amical.
- Non.
- Allons, reprit l’autre sans se laisser démonter. On est de la famille désormais.
- Non.
La réponse avait claqué, sèche, froide et irrévocable.
- Aimable en plus… marmonna Fred en se tournant vers son frère. Maman va l’adorer !
- Bon, ça suffit maintenant, grogna Pénélope agacée. Qu’est-ce que vous me voulez ?
Les deux frères échangèrent un regard, visiblement hésitants. En tant que représentante de l’ordre dans Poudlard et ses environs, il existait certains détails de leur manière de fonctionner qu’elle se devait de connaître. Simple question de survie lui avait-on affirmé. Jamais Fred et George Weasley n’avaient connu remords et hésitations. Si ces deux là tergiversaient, elle avait tout intérêt à se méfier.
- Oh, une simple question, histoire d’assouvir notre curiosité, finit par déclarer l’un d’entre eux.
La Serdaigle balaya du regard tout ce qui se trouvait à portée. La faible fréquentation du lieu à cette heure de la journée lui fit craindre le pire. Un guet-apens était si vite arrivé. La poutre au-dessus de sa tête semblait bien fixée et si le tapis couvrant les dalles de pierre lui parût légèrement bombé, ce n’était rien à côté des soupçons qu’elle nourrissait désormais à propos de la statue dans l’alcôve derrière elle.
- Il va m’arriver quelque chose si je reste à cet endroit ? demanda-t-elle les sourcils froncés.
Les visages des frères de Percy s’éclairèrent aussitôt.
- A cet endroit précis, tu veux dire ? Hum… Non, je ne crois pas. George ?
Le jeune garçon jeta un rapide coup d’œil à sa montre.
- Non, ça ira ! On a encore un petit peu de temps…
La plaisanterie, puisqu’à entendre leur ricanement c’était ce dont il s’agissait, fut loin d’amuser Pénélope.
- Vous n’oseriez pas ? demanda-t-elle lentement, les sourcils froncés.
- Penny ! s’indigna George. Tu es de la famille ! On ne fait pas ça aux membres de la famille !
- Ah oui ? répliqua-t-elle d’un air mauvais. Et Percy ?
- Percy, c’est différent, expliqua Fred avec un grand sourire. Il est préfet.
- Et je vous rappelle que moi aussi ! s’écria-t-elle en tirant sur son insigne.
Les deux frères échangèrent un autre regard avant de feindre à la quasi-perfection un air gêné.
- Oups, fit l’un d’entre eux en portant la main à sa bouche. Désolé !
- Si nous marchons, tu te sentiras plus rassurée ? compléta le second.
La seule solution qui aurait éventuellement pu la rassurer aurait été que chacun d’eux partent de leur côté. Mais puisque les jumeaux ne semblaient pas prêts à abandonner (et que la perspective de quitter ce couloir aux mille dangers la séduisait), elle finit par accepter.
- Alors ? soupira-t-elle. Qu’est ce que vous voulez savoir ?
- En fait, c’est assez gênant…
-… plus pour nous que pour toi !
- Exactement. Nous savons que tu es une fille intelligente…
- … brillante même ! Ce que nous ne comprenons pas, c’est pourquoi ?
Les sourcils de la Serdaigle se froncèrent. Aussi vexant que ce sous-entendu sur sa capacité de réflexion puisse être, elle eut le pressentiment que ce n’était pas de son intelligence que les deux garçons voulaient réellement parler.
- Pourquoi quoi ? s’énerva-t-elle.
- Pourquoi lui ?
Evidemment. Forcément, ils ne pouvaient en avoir qu’après lui.
- Pardon ? s’écria-t-elle en se stoppant net et en leur faisant face.
- Pourquoi Percy ? demanda Fred calmement.
- J’avais compris !
Le rouquin se tourna alors vers son frère.
- Tu vois, elle est intelligente.
- Oui mais ça n’explique pas pourquoi, signala-t-il avant d’à nouveau se tourner vers la préfète. Que lui sorte avec toi, ok… Tout le monde le comprend. Mais toi… Tu veux vraiment…
Il laissa sa phrase en suspens et appela son frère à l’aide d’un regard. Celui-ci sembla hésiter un instant (comportement décidemment totalement inhabituel pour un de ces deux Weasley), prit une profonde inspiration et finit par se lancer.
- Il te paye, pas vrai ?
Quelques secondes furent nécessaires à Pénélope pour comprendre de quoi George parlait, d’admettre qu’il ait pu soulever cette éventualité, et plus encore qu’il l’ait fait avec le plus de sérieux qu’il lui était possible de mobiliser.
- Non, mais ça va pas ? hurla-t-elle scandalisée.
Ils levèrent les mains en signe de défense.
- C’est lui qui nous l’a dit ! signalèrent-ils d’une même voix.
- Percy vous a dit… bafouilla-t-elle sous le choc. Il vous a dit qu’il me payait pour sortir avec lui ?
Les jumeaux acquiescèrent d’un hochement de tête. C’était encore pire qu’elle ne le pensait. Ils le pensaient sincèrement. Le regard compatissant (eux, compatissant ?) qu’ils lui adressèrent en était la plus belle preuve.
Prise d’un vertige, la jeune femme se tint un instant la tête entre les mains. Percy était intelligent. S’il avait affirmé ça, c’est qu’il avait une raison. Assurément très mauvaise. Quoi qu’il en soit, elle mourait désormais d’envie de l’entendre.
oOo
- Alors comme ça, tu me paies ?
Pénélope avait songé un instant à ne pas rendre sa voix trop sèche. Elle avait bien une idée de ce qui avait pu pousser Percy à ce genre d’aveux. Mais elle était pour l’instant trop vexée pour y parvenir. Sur le pas de la salle de classe où son préfet de petit ami lui avait donné un rendez-vous secret, elle l’observa sursauter en entendant sa voix et pâlir en intégrant les mots qu’elle venait de prononcer.
- Pardon ? bégaya-t-il en se levant.
- A ce qu’il paraît, tu me paies pour sortir avec toi, expliqua-t-elle sèchement. J’aimerais que tu me dises pour quoi je passe désormais !
Percy ouvrit la bouche pour parler mais ne parvint qu’à soupirer. Abattu, il se laissa retomber sur le bureau le plus proche.
- Tu as parlé avec Fred et George, n’est-ce pas ? marmonna-t-il sombrement.
La jeune femme ferma derrière elle la porte de la salle de classe et vint s’y adosser.
- Pas de ma propre volonté, répondit-elle. Tu penses bien.
- Pénélope, je suis désolé, sincèrement ! fit Percy en se levant et en se dirigeant vers elle. Ils ne m’ont pas laissé le choix !
La Serdaigle se fendit d’un petit rire moqueur.
- Oh, ils t’ont mis le couteau sous la gorge ?
- J’aurais plus de chance que tu me pardonnes si je te répondais « oui », n’est-ce pas ? demanda-t-il misérablement. Hélas, ce n’est pas le cas. Fred et George me harcèlent depuis plusieurs jours. Ils voulaient savoir pourquoi tu avais accepté de sortir avec moi.
- Percy, le coupa-t-elle sèchement. Nous n’avons pas à nous justifier !
- Je sais… Mais ils ne l’ont pas accepté. Et comme je refusais qu’ils viennent te faire subir la même chose, j’ai fini par craquer. Visiblement, ajouta-t-il sombrement, ça n’aura pas été d’une grande efficacité.
Pénélope poussa un soupir et vint se planter devant lui. Ne pouvant supporter son regard noir, le Gryffondor finit par baisser les yeux.
- J’ai fini par saisir la première perche qu’ils m’ont lancée, avoua-t-il.
- Même si cela faisait de moi une prostituée ? s’écria Pénélope scandalisée.
- Ils n’ont rien cru d’autre ! se défendit son petit ami. Qu’est-ce que je pouvais faire ?
Percy n’avait finalement qu’une chose à faire. Une seule petite chose pour être libéré des jugements et des moqueries de ses frères. Pénélope savait qu’il n’oserait certainement jamais. En attendant le jour où il s’affranchirait enfin de sa famille et sa fratrie, tout cela continuerait, malgré ses efforts et sa bonne volonté.
Ce constat fait, la jeune femme sentit sa colère doucement s’apaiser. Le regard de chien battu que son petit ami lui adressa n’était également pas étranger à cela.
- Tu sais pourquoi je t’aime, n’est-ce pas Percy ? demanda-t-elle doucement.
Surpris de ne plus l’entendre râler et hurler, il leva un sourcil avant de redresser la tête.
- Oui, bafouilla-t-il. Enfin, je crois.
- Hé bien, répliqua sa petite amie d’un air pincé, tu peux être désormais certain que ce n’est ni pour ton humour, ni pour les excuses que tu peux inventer.
Sa pique arracha à Percy son premier vrai sourire. Pénélope ne tarda pas à l’imiter. Ce garçon doutait trop pour son propre bien.
- Je suis désolé, murmura-t-il encore une fois.
Désormais lasse de le voir s’excuser, elle l’invita à approcher d’un geste de la main. Avec lenteur et douceur, Percy l’embrassa timidement.
- Combien ? demanda Pénélope une fois que leurs visages furent séparés.
- Combien quoi ?
- Combien tu as dis que tu me payais ? répondit-elle avec un sourire en coin. Simple curiosité ! J’ai toujours eu envie de connaître ma valeur.
Percy esquissa un sourire et attira sa petite amie contre lui.
- Je leur ai dit que je te donnais tout ce que j’avais, avoua-t-il dans un murmure.
Pénélope se recula et le dévisagea, son visage contractée en une moue déçue.
- Autant dire pas grand-chose, signala-t-elle froidement.
Profondément choqué, Percy parut un instant suffoquer. Lorsque la stupeur laissa place à l’indignation, l’hilarité de sa petite amie n’en fut que redoublée. C’était pour ce genre de choses, ce genre de réactions qu’au fond elle l’aimait.