Titre : Rien qu'un baiser, chapitre 25
Auteur : Mokoshna
Couple : ZoroXSanji
Fandom : One Piece
Rating : M
Thème : 25. Obstacle
Disclaimer : One Piece appartient à Eiichiro Oda. Je ne fais que reprendre ses personnages pour leur faire faire n'importe quoi.
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Chapitre 25 : Obstacle
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Le vent frais qui soufflait sur la baie était assez agréable. Tout en descendant de son navire, Regal « Roi de Pique » Donovan salua avec courtoisie le détachement que Leon King avait fait envoyer à son intention. Tous des civils ; une foule bigarrée accueillit les Piques en chantant et en jouant de la musique. Atmosphère de fête, jours de joie ! Les habitants de la respectable île du Carillon avaient même oublié que leurs hôtes n'étaient que des pirates sans foi ni loi. Regal monta avec ses hommes dans le char qu'on leur avait préparé et passa le quart d'heure suivant à leur faire des signes amicaux de la main, en parfait invité d'honneur qu'il était. Une petite fille se détacha du lot et lui tendit un bouquet d'hibiscus, qu'il accepta complaisamment. L'enfant lui fit un immense sourire.
- Quel accueil ! fit à ses côtés son As, Bernardo. Ces braves gens nous ont à la bonne.
- C'est parce que Leon a bien préparé le terrain, fit Regal sans s'arrêter de saluer. Quatre ans qu'il manipule leur existence pour qu'ils nous soient favorables. Leur bien-aimé chef de l'île est notre allié, ils le sont aussi, c'est dans l'ordre des choses.
- Quand est-ce que l'opération est prévue ?
- Ce soir. Les gros pontes de la Marine arrivent aujourd'hui aussi, à ce que j'ai compris.
- Mouais. Ça fait une journée à attendre, quoi !
Bernardo s'affala dans le char et ferma les yeux, ses fidèles sabres reposant à ses côtés.
- Préviens-moi quand on sera arrivé à sa maison, eut-il le temps de dire avant de pousser un superbe ronflement.
Regal éclata de rire. Quelque part, ce bon vieux Bernardo tenait un peu de l'As de Carreau ; d'ailleurs, ils étaient tous deux très proches quoiqu'un peu rivaux quelque part. Ces deux zigotos avaient la même propension à s'endormir partout et un talent certain pour manipuler les sabres. Son sourire disparut quand il se souvint de l'identité réelle de Zero, As de Carreau.
- Fichue Sally, grogna-t-il entre les dents. Nous priver d'un p'tit gars aussi bien ! Si je mets la main sur elle...
Sally « Valet de Carreau ». Le savant fou d'All Game, la science au service du mal, la madone des manipulations en tous genres ; elle avait acquis une multitude de surnoms en quelques années, tous mérités.
- Tu disais ? grommela Bernardo en s'éveillant.
- Rien, je pensais à Sally.
- Te casse pas trop la tête pour ça, patron, fit le bretteur d'une voix ensommeillée. Elle le mérite pas.
- Ouais, mais... Y'a pas moyen, je peux pas digérer ce qu'elle a fait à Zoro.
Bernardo se releva finalement en soupirant.
- Y'a un truc qui me turlupine, patron.
- Quoi ?
- C'est quoi exactement cette histoire avec Zoro ou Zero ? Et quel est le lien avec Sandoval ? Parce plus je m'interroge, et moins je comprends.
- Ah, ça...
Regal soupira.
- T'étais dans l'équipage de Sandoval avant, non ?
- Ouais, sourit Bernardo. Un bon Trèfle, même si j'ai pas le cerveau qu'il faut, mais c'est pas vraiment ce qu'on demande à un As dans le métier.
Il ricana.
- J'ai gravi les échelons comme il faut, tu sais, sans tuer aucun supérieur comme ça se faisait chez nous. Feu Sandoval père m'avait à la bonne et il m'a pris comme As après la mort de Greg, l'ancien.
- Ah. Alors tu as connu son fils ?
- Sandoval fils ? Ouais.
- Sais-tu qu'il s'appelait Sanji avant la mort de son père ?
- Sans doute... Tu sais, moi les noms... On l'appelait tout le temps Cinq ou Sandoval Junior, de toute façon.
- C'était un brave garçon, ce petit Sanji, continua Regal avec un air peiné. Il voulait rester dans l'organisation pour aider son équipage, d'après ce qu'il m'avait dit.
Bernardo haussa un sourcil de surprise.
- Il nous a jamais parlé de ça. Je pensais qu'on était son seul équipage.
- Il ne vous faisait peut-être pas assez confiance.
Le bretteur éclata de rire.
- Peux pas dire qu'il avait tort. On est pas connu pour être des gentils, dans les Trèfles. Même que dans le genre traître, y'a pas mieux !
Regal hocha la tête. Que de souvenirs ! Raconter tout cela le ramenait très loin en arrière, quand Sanji était venu le trouver avec un Zoro blessé. Il lui avait alors exposé une partie de son secret et de ses plans... mais où s'arrêtait la vérité et commençait l'imposture ? On ne pouvait jamais être très sûr avec ce diable de Sandoval fils.
- Il est passé Cinq à peu près en même temps que moi je suis devenu As, je crois, continua Bernardo. T'aurais dû voir la gueule de Sandoval en apprenant que c'était son rejeton ! Tout heureux qu'il était, c'était comique, je l'avais jamais vu comme ça. Je savais même pas qu'il avait un fils, le bougre. Surtout de cet âge-là. Mais quel rapport avec Zero ? Ils se connaissaient pas, si ?
- Tu connais son histoire, hein ? Dis-moi ce que tu sais. On verra après.
Bernardo parut extrêmement confus ; il leva une main et compta au fur et à mesure de son récit, se concentrant fort pour ne rien oublier. Qu'il était cocasse de voir un homme de la trempe de l'As de Pique réciter sa leçon comme un élève sage à l'école ! Regal sourit avec bienveillance. Il avait eu maintes fois l'occasion de tester cet homme et ce qu'il avait appris de lui était très prometteur. Bernardo avait beau être un ancien Trèfle, sa fidélité était légendaire, son sens de la loyauté au moins aussi aigu que celui d'un Pique. Par quelle erreur il avait atterri chez les Carreaux, il se le demanderait toujours. Ces chers Carreaux avaient la fâcheuse manie de recruter leurs As parmi les moins fourbes et les meilleures âmes de l'organisation. En soi, ce n'était pas très étonnant : l'As était le pilier de l'équipage avec le Roi, il était donc primordial de pouvoir compter sur lui. N'empêche, quel gâchis pour l'homme...
- Euh... hésita Bernardo, voyons... bon, quand je suis revenu avec Sandoval, y'avait son fils qui attendait là, il était devenu Cinq... et puis y'avait ce petit gars aussi, Zoro, on m'a dit qu'il avait attaqué l'équipage pendant notre absence, alors Sally l'a pris pour lui triturer le corps. Cinq l'a pas supporté, il a convaincu Sandoval de le libérer, il l'a amené chez toi et tu l'as pris comme Dix de Pique... Après, All Game a été démantelé, et il a disparu jusqu'à y'a quatre ans, à notre retour, où il est devenu As de Carreau. Et Cinq est devenu Sandoval après que son père se soit fait battre par cet amiral à la manque, comme c'est la coutume.
Regal fut perplexe.
- Drôle de loi, quand même...
Bernardo haussa les épaules.
- Bah, on y peut rien, tous les Rois de Carreau sont Sandoval. C'est pour l'image, tu vois. Ça en jette d'avoir un même capitaine pendant des années et des années, pour les gens, c'est comme s'il était immortel. Ça leur fout une trouille bleue à chaque fois qu'on attaque, et ils font n'importe quoi.
- Le terrible pirate Sandoval, hein ? sourit Regal, amusé. Le démon des mers, le capitaine immortel qui survit à ses ennemis ?
- Ouais, c'est ça.
- Pffu, les Trèfles m'étonneront toujours. On n'a pas idée d'être aussi tordus !
- Eh ! protesta Bernardo. Chuis pas comme ça, moi !
- Encore heureux ! Sinon j'aurais pas voulu de toi dans mon équipage !
Bernardo fit une moue boudeuse.
- T'es dur, patron...
- Il faut bien.
Le visage de Regal s'assombrit. Leur cortège venait d'arriver devant une allée parsemée de pierres de toutes les couleurs, et, tout droit, une vaste maison de style colonial leur tendait les bras.
- On arrive, fit-il. Je te raconterai tout plus tard, pour l'instant il faut faire honneur à nos hôtes.
- On devait pas attendre Sania ?
- Ça ira. Elle sait ce qu'elle a à faire.
Un Leon King habillé d'un large manteau bariolé apparut sur le seuil de la maison, entouré par Sora et Zero. Regal sourit en reconnaissant l'ancienne Dame de Carreau et l'actuel As de Carreau.
- C'est parti pour les sourires au rabais, siffla-t-il à Bernardo.
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Pipo se prit la tête entre les mains, plus confus que jamais. Sanji était déjà parti avec Robin, vaquer à ses sales affaires de pirate d'All Game. Par terre, les billets étaient toujours là, aux yeux de tous ; personne n'osait y toucher par crainte de les voir s'animer et les corrompre, peut-être ? Ken sanglotait dans son coin, Chopper paraissait usé, comme s'il était parvenu au bout des épreuves que lui avait imposée la vie. Ahiru faisait la grimace.
- Manger la géhérit, répétait-elle, tordre, mordre, souffler comme la poussière ! Claquer, balayer !
- Combien de temps ? dit-il enfin.
Chopper leva les yeux.
- Combien de temps pour quoi ? fit-il d'une voix fatiguée.
- Il faut combien de temps pour qu'un homme devienne fou dans le Monde de l'Autre Côté et devienne comme Sanji ?
Le renne baissa les yeux.
- Ça dépend. Il faut déjà survivre. Seule une mutation profonde de l'individu peut le permettre. Après, si l'homme est fort mentalement, il peut ne jamais être infecté, à condition qu'il en sorte avant. Un autre sera atteint à peine un pied posé hors de la Route des Esprits.
- Et ceux qui sont atteints comme Sanji ? On peut pas les guérir ?
- Je ne sais pas trop...
- Manger ! répéta plus fort Ahiru. Tordre, mordre, souffler comme la poussière ! Claquer, balayer !
Chopper ouvrit des yeux ronds. Quant à Ken, il cessa de pleurer et les rejoignit en titubant un peu.
- Ahiru, tu sais comment le guérir ? demanda-t-il, plein d'espoir.
Le canard secoua la tête.
- C'est une prière qu'on répète dans mon peuple quand on rencontre la géhérit, dit-elle d'un air penaud. Je ne sais pas si ça sert à guérir.
Pipo fronça les sourcils.
- Une prière, ça ? On dirait plutôt des menaces !
- On peut peut-être essayer de les contacter ? reprit Ken. Le peuple d'Ahiru. Si ça se trouve, ils savent comment soigner Sanji !
- C'est le problème, dit Chopper. Son peuple est nomade, et je ne sais pas où ils sont en cette période de l'année. Ahiru ne le sait pas non plus.
- Alors, tout est perdu ? Je les perdrais tous les deux ?
D'autres larmes coulèrent des yeux de Ken. Ses trois amis le regardèrent avec surprise.
- Tous les deux ?
- Oeil-de-Bois... Je ne sais pas si vous le connaissez, c'est un très vieil ami de l'île de la Tortue, il a fait partie des Piques avant... Je l'ai retrouvé dans le Monde de l'Autre Côté, mais il avait été un peu changé...
Pipo grogna.
- Décidément, t'en as encore beaucoup des amis dans All Game ?
- Je...
- Je commence à croire qu'ils te tournent tous autour !
- Pipo ! protesta Chopper. Ce n'est pas la faute de Ken !
Le garçon se ratatina sur lui-même.
- Je ne sais pas... Depuis que j'ai perdu ma chance, j'ai l'impression que tout va de travers...
- Ta chance ?
Ken regarda ailleurs, le visage rouge de honte.
- Je suis censé être un Enfant-Chance, mais j'ai grandi et ma chance m'a quitté.
- Un Enfant-Chance ? fit Chopper, émerveillé. Ils sont très rares !
- D'autant plus rares qu'il est très difficile de les garder intacts, acquiesça Ken. Quand la haine ou n'importe quel sentiment mauvais envahit leur coeur trop longtemps, ils grandissent et perdent leur chance légendaire. J'ai commis cette erreur de haïr All Game de toutes mes forces quand ils m'ont pris Sanji et Zoro. Et regardez où ça m'a mené ! Je ne plus aider personne, et Sanji est le Roi de Trèfle !
Il mit sa tête entre ses mains et pleura amèrement. Pipo ne savait pas quoi faire. Sa propre colère était tombée, laissant place à un désespoir si grand qu'il avait l'impression qu'il allait le noyer.
- Quelle poisse, fit-il. Je ne vois vraiment pas comment on pourrait s'en sortir...
Ce fut à cet instant que la clochette de la porte d'entrée sonna de nouveau.
- Ah non ! s'écria Chopper, horrifié. C'est fini, les visites surprises !
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Luffy courut longtemps, longtemps, derrière ce lapin blanc qui portait Nami. Il riait de cette drôle d'aventure. Comme dans les histoires que lui racontaient son frère Ace à l'époque où ils vivaient encore ensemble ! Comment s'appelait-elle, déjà, cette petite fille qui avait suivi elle aussi un lapin blanc à travers un trou ? Il ne s'en souvenait plus, c'était si loin ! Mais la fille-lapin continuait de courir, alors il la poursuivait, encore et encore sur la route blanche avec les côtés sombres, à droite et à gauche. Nami dormait toujours entre les bras de cette fille, et il riait encore, Luffy ! Tant et si bien qu'il ne fit pas attention et qu'il lâcha le bras de son guide. Il glissa et roula, loin, très loin de la route, droit dans les coins noirs. La fille-lapin s'en aperçut trop tard et poussa un cri ; elle disparut bien vite du champ de vision de Luffy.
- C'est trop bizarre ! s'écria-t-il dans l'obscurité, alors que des choses grimpaient sur lui et lui chuchotaient des paroles effrayantes. Ils sont où, tous les autres ?
Des petits cris et des rires lui répondirent. Luffy écarquilla les yeux, sans succès. Une voix douce et dure à la fois, belle et cruelle, lui chuchota à l'oreille :
- Qui es-tu, toi qui t'aventures dans le territoire de la Baroude ?
Luffy fit un immense sourire. Il ne voyait ni ne comprenait rien mais la personne qui lui avait parlé ne semblait pas méchante, avec une si jolie voix...
- Je suis Luffy, tiens ! Le capitaine au chapeau de paille ! Le futur Roi des Pirates !
Un petit rire résonna ; Luffy se mit à rire lui aussi, parce qu'il trouvait cela prodigieusement drôle de se retrouver dans le noir avec une voix étrange, aux relents de tombe. Encore une personne originale et intéressante sur sa route ! Qui sait, elle savait peut-être où il devait aller pour rejoindre ses amis ? Ou alors, elle connaissait l'emplacement d'un trésor ?
- Pourquoi es-tu là, Luffy au chapeau de paille ? continua la voix.
- Sanji m'a dit de suivre le lapin, mais je l'ai perdue ! Tu ne sais pas où elle est, par hasard ? Elle portait Nami avec elle ! Et puis il faut que je retrouve le Merry et mes compagnons, ils peuvent pas continuer sans moi !
La Baroude ricana.
- Pourquoi cela ?
- Tu es sourde ou quoi ? grogna Luffy. Parce que ce sont mes compagnons de voyage ! On doit être tous ensemble !
- Pourquoi cela ?
- Parce que c'est comme ça que ça marche !
- Pourquoi cela ?
Luffy vit rouge.
- Tu m'énerves ! Je m'en vais !
Le rire cruel de la Baroude se répercuta dans tout l'espace. Luffy fit la grimace en se bouchant les oreilles. Soudain, il sentit une chose gluante lui agripper les pieds et monter progressivement le long de ses jambes, monter en faisant un bruit horrible. Une odeur rance atteignit ses narines ; la Baroude lui soufflait dessus et déversait amertume et désespoir à ses oreilles.
Paniqué, Luffy se débattit un bon moment, mais le flot était plus fort, plus vif, il lui brisait les membres...
- Ça va pas recommencer ! fit soudain une voix dans la nuit, une voix de vieil homme.
Le tout suivi d'un air de violon qui intrigua Luffy, lui faisant oublier qu'il était sur le point d'étouffer. Il ne bougea plus ; une cavalcade, bruits d'un homme qui court, air de musique qui lui vrille les oreilles, cri de la Baroude qui agonise. Luffy ne savait plus où donner de la tête.
L'instant suivant, toute trace de résistance avait disparu. L'air s'était éclairci ; il pouvait voir devant lui ! Une bouche souriait, contente d'elle.
- Ah, il va bien, dit-elle. On est arrivé à temps, heureusement.
Luffy ouvrit des yeux ronds... et se saisit de la bouche en tirant sur ses coins. Quelle drôle de créature ! Où était la tête ? Les rebords s'allongèrent de plusieurs dizaines de centimètres. Luffy trouva cela follement amusant.
- Aïe aïe aïe, mais beuillez gâcher ba bouje, put articuler la drôle de bestiole entre ses mains.
Un coup lui fut donné au bas de la nuque. Luffy délaissa la créature à une bouche pour se masser la tête et voir qui l'avait si effrontément frappé. Il ne vit qu'un vieillard au manteau en lambeaux, un bandeau noir sur les yeux et un violon à la main.
- Lâche Radoteuse, petit, elle aime pas trop qu'on touche à sa bouche. C'est son précieux outil de travail, tu sais.
Luffy baissa la tête de côté, étonné.
- T'es qui, toi ?
- Un peu de respect pour tes aînés, petit avorton, s'écria le vieillard en lui donnant un autre coup.
Luffy répliqua en le tapant à son tour du tranchant de la main, lui donnant une grosse bosse sur le haut de la tête.
- Moi c'est Luffy, pas « petit avorton » ! hurla-t-il.
Le vieil homme se massa la tête en grommelant et lui adressa un regard noir.
- Qu'est-ce que... Comment est-ce que tu traites tes aînés, sale mioche ! Et ton sauveur, par-dessus le marché !
- Sauveur ?
- Parfaitement, je t'ai sauvé de la Baroude, sale petit ingrat que tu es ! Tu devrais me remercier et te traîner à mes pieds, plutôt !
Luffy montra les dents.
- Ça va pas, non ? Je te connais pas, moi !
Le vieil homme sembla sur le point d'exploser. Puis, doucement, il inspira, expira, poussa de profonds soupirs et lorsque cela fut fait, il se tourna vers Luffy, l'air un peu plus calme qu'avant.
- Bon, admettons. Je vais te ramener chez toi, ce sera plus facile. Mais ne t'avise pas de remettre les pieds ici, c'est trop dangereux pour une petite teigne ignorante comme toi !
Luffy voulut protester, mais il avait très envie de rentrer... Alors il ne dit rien. Le vieil homme parut satisfait.
- D'abord les présentations, comme ça si tu te reperds tu pourras m'appeler. Moi, c'est Oeil-de-Bois.
- Luffy D. Monkey, grogna-t-il entre les dents.
Oeil-de-Bois sursauta.
- Luffy au chapeau de paille ? Le capitaine du Going Merry ?
Luffy sourit, émerveillé. Ainsi, ce vieux connaissait son équipage ? Il n'était peut-être pas si ignoble, après tout ! Et en plus il jouait du violon ! Vite, il oublia le peu de ressentiment qu'il avait encore pour observer un peu mieux son interlocuteur. Si on exceptait son sale caractère, il avait bien des côtés intéressants ! Par exemple, il semblait pouvoir voir sans ses yeux... Peut-être accepterait-il de de venir le musicien du Merry ?
- Ouais, c'est moi ! répondit-il avec joie.
Oeil-de-Bois ne dit rien pendant une bonne minute. Puis :
- Ah merde.
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Nami se réveilla au son d'une fanfare qui jouait un air connu appris il y avait bien longtemps avec Belmer. Surprise, elle se leva aussitôt, pour découvrir qu'elle se trouvait dans un lit somptueux au milieu d'une pièce confortablement meublée. La porte-fenêtre était ouverte et laissait passer les bruits extérieurs ; une fête semblait se dérouler au-dehors. On l'avait changée ; elle portait à présent une robe d'été orange et blanche qui mettait en valeur ses formes, des sandales en raphia attendaient qu'elle y pose ses pieds. Elle les mit rapidement et se dirigea vers la terrasse.
Une silhouette connue était accoudée à la rambarde et contemplait le paysage. Un ciel bleu, un temps chaud, un décor de rêve, des plantes exotiques : tout autour d'elle montrait qu'elle avait atteint une île estivale. Où étaient les autres ? Elle s'approcha à pas feutrés de Robin, les sens en alerte. La terrasse avait une vue impressionnante : une ville animée en-dessous que semblait dominer la demeure où elle était, un port où étaient amarrés d'innombrables bateaux de toutes formes et de toutes tailles, la plupart arborant des voiles ornées de symboles de jeu de cartes comme des trèfles et des carreaux, la mer d'un calme si parfait qu'on avait du mal à voir où elle se finissait et où commençait le ciel.
- Déjà réveillée ? dit son amie sans se retourner.
Nami fit un sourire hésitant.
- Robin ? Où est-ce qu'on est ? Et les autres ?
- Sur l'île du Carillon. Les autres ne devraient pas tarder, mais on doit d'abord retrouver Luffy qui s'est perdu.
Nami se souvint brusquement des événements suivant le retour de Zoro sur leur navire.
- Le message ! s'écria-t-elle. Sanji disait qu'il fallait que Luffy et moi suivions Zoro... Et ensuite, j'ai reçu un coup derrière la tête, je crois... Si j'attrape la brute qui m'a fait ça !
Robin se retourna enfin et fit un sourire tendu qui troubla Nami.
- C'est réglé. Tu es arrivée à destination.
- Hein ? Ici ? Je ne comprends pas...
- Ça nous a pris un peu plus de temps que prévu, mais bientôt tout le monde sera là... et bientôt, le plan de Sanji pourra s'achever.
- Le plan ? Quel plan ? De quoi parles-tu, Robin ?
La jeune femme s'approcha d'elle et lui caressa les cheveux. Nami frissonna. Qu'est-ce qu'elle avait ? Le regard qu'elle lui jeta, triste et tendre à la fois, lui coupa le souffle.
- Je voulais seulement te revoir, chuchota une Robin au bord des larmes. Revoir tout le monde...
Au loin, apparurent alors plusieurs bâtiments de la Marine qui se dirigeaient vers eux, toutes voiles dehors.
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Tournesol prit dans ses bras sa nièce chérie et la serra fort. Six mois qu'il ne l'avait pas revue à cause de son travail, il était temps ! Sitôt arrivé sur l'île du Carillon, il s'était précipité chez elle, pour la trouver l'attendant sur le pas de la porte avec Layla. Sora paraissait parfaitement épanouie, heureuse sur cette île paisible auprès de la femme qu'elle aimait. Layla lui tenait la main, doucement, et fit un sourire hésitant. Pourtant, même si sa beauté délicate était toujours là, il y avait comme une pâleur, un côté triste à son visage qui peina Tournesol. Il ne supportait pas de voir une jolie femme déprimer.
- Eh bien, ma chère, vous n'avez pas l'air très réjouie, qu'y a-t-il donc ? Et où se trouve votre brave garçon ?
Layla étouffa un sanglot.
- Il a disparu, souffla-t-elle. Depuis presque une semaine déjà, avec Sanji. Nous les avons cherchés partout !
Tournesol en fut fort contrarié.
- Il est parti avec cet homme encore dans le coma ?
- Pas tout à fait, intervint Sora. Sanji s'est réveillé il y a quelques jours. On l'a laissé avec Ken pour qu'il se rétablisse pendant qu'on s'occupait du festival, mais ils ont soudain disparu un matin sans laisser de traces. Tout ce qu'on a comme indice, ce sont les témoignages d'une voisine et de sa fille qui les auraient vus passer, Sanji d'abord, puis Ken qui le cherchait.
- C'est inquiétant, admit Tournesol. On a cherché vraiment sur toute l'île ?
- Sauf dans la rue des Tambours...
- Alors qu'attendez-vous ?
Sora parut embarrassée.
- All Game a réquisitionné cette partie de Concerto. Soit disant, les Trèfles auraient des affaires privées à y régler et ceux qui essaient de passer sont refoulés à l'extérieur.
Les perfides ! Tournesol fut pris d'une juste colère et agita les bras en hurlant.
- De quel droit ? Ces scélérats, ces brutes, ces...
- Tonton, soupira Sora. Pas d'esclandre, on est censé être neutres sur l'île. Si on se met à intervenir comme ça...
- Mais ils n'ont pas le droit ! Ils annexent cette partie de l'île et...
- Il en ont le droit, soupira Sora. Leon leur a cédé la rue en échange d'un service.
Tournesol ouvrit des yeux ronds et pesta.
- Pourquoi a-t-il fait ça, par tous les dieux de l'océan ?
- Il avait ses raisons. On doit lui faire confiance.
Layla soupira et lui fit signe d'entrer dans leur maison.
- Assez, fit-elle avec une grimace. Nous attendrons qu'ils partent. Cela ne durera que quelques jours encore ; à la fin de la Fête de la Musique, ils partiront et nous pourrons aller chercher Ken et Sanji. Il nous faut prendre notre mal en patience.
- Vous êtes sûre ? demanda un Tournesol perplexe en la suivant jusqu'à la salle de séjour.
- Ce n'est pas comme si j'avais le choix, dit-elle. Je suis très inquiète, mais je ne veux pas qu'il y ait d'effusion de sang et Ken aussi aurait souhaité la même chose. Je n'ai plus qu'à prier pour qu'il soit sain et sauf avec Sanji.
- Tout de même, je trouve que ces criminels outrepassent leurs droits. S'il n'y avait pas ces ordres de mes supérieurs de rester impartial, je vous jure que...
Sora se racla la gorge pour lui signaler d'arrêter dans sa diatribe. Tournesol se tut, fort mécontent.
- Repose-toi, fit sa nièce. Ce soir c'est le grand soir, non ?
- En effet. Mes supérieurs et moi devons conclure un pacte de non-agression avec All Game. Pour se partager la Route de Tous les Périls.
Il fit une grimace méprisante.
- Je ne sais pas ce qui leur a pris, là-haut. À leur place, je n'aurais même pas pensé à envisager ce genre de méthode avilissante. Négocier avec des bandits tels qu'All Game ! Si ce n'est pas une honte ! C'est la dégradation de la Marine, que dis-je, le déclin de la Sainte Justice, la fin d'une époque bénie !
Sora se mit à rire et se dirigea vers le meuble à alcools. Tournesol et Layla s'assirent dans deux fauteuils tissés, l'un en face de l'autre. Bientôt, on n'entendit plus que la jeune fille manipuler les bouteilles pour préparer un cocktail à son oncle et sa petite amie.
- Tu n'exagères pas un peu ? On aura la paix, c'est un peu comme une compagnie de commerce, quelque part...
- Ces hommes qui pillent et réduisent en esclavage et massacrent les bonnes gens ? s'indigna Tournesol. Jamais je ne pourrais croire à leur bonne foi de pacotille.
Sora lui tendit un verre où pétillait une appétissante boisson orange. Layla eut droit à une version rose tandis que Sora se servait une version bleue.
- Un « Alto spécial » pour toi, une « Con moto moderato » pour Layla et un « Allegreto non tropo » pour moi. Santé, tonton. Bienvenue sur notre chère île du Carillon.
Elle leur sourit et but d'un trait son verre. Layla l'imita bien vite, quoiqu'avec plus de réserve. Tournesol retint une larme et leva son verre.
- À ma petite famille, fit-il en engloutissant son cocktail.
Il eut juste le temps de voir Layla s'affaisser à terre avant de ressentir un malaise, une sensation vertigineuse qui lui fit perdre connaissance.
Et tout devint noir.
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Une femme blonde aux traits harmonieux apparut au pas de la porte. Chopper ouvrit des yeux de la taille de soucoupes en la voyant.
- Sania ? s'écria-t-il. Qu'est-ce que tu fais là ?
La jeune femme lui sourit doucement. Elle était très belle, blonde avec un regard lumineux de la couleur du ciel. Un peu le même type que Sanji, les sourcils fourchus en moins ; c'est pourquoi Chopper l'aima dès qu'il eut posé les yeux sur elle. Elle avait un caractère facile d'accès, un rire communicatif, la gentillesse tendre d'une mère envers ses petits.
- Bonjour, Maine. Je dérange ? fit-elle en lançant un regard vers le groupe serré que formaient Pipo, Ken et Ahiru.
Les trois amis la regardèrent avec suspicion.
- Tu la connais, Chopper ? demanda Pipo.
- Sania était une vieille amie de Trevor, mon maître, dit Chopper en fronçant les sourcils.
- Évidemment, lança Pipo avec dégoût. Ce même Trevor qui a été envoyé par Sanji, comme il l'a dit ? Et elle apparaît maintenant, hein ?
La jeune femme s'inclina, humble. Le bas de son manteau noir glissa contre le sol. Elle portait une tenue très étrange par rapport à son style habituel : corsage rouge sang, pantalon en cuir noir et bottes de corsaire... alors qu'elle avait tendance à préférer les robes très féminines et les couleurs claires dans les souvenirs de Chopper. Elle se leva et il vit un sabre accroché à sa ceinture à côté d'un pistolet chargé.
- Je viens de croiser le Roi de Trèfle et sa Dame, même s'ils ne m'ont pas vue, fit-elle sur un ton très raide. Je suis là pour vous aider et pour vous donner ceci.
Ce disant, elle sortit de sous son ample manteau un livre un peu déchiré à couverture de cuir sombre. Chopper accepta le don avec réticence et y jeta un coup d'oeil. L'écriture familière lui arracha un cri.
- C'est le journal de bord de Sanji ! s'écria-t-il.
Sania hocha la tête.
- Il répertorie toutes ses années précédant son ascension en tant que Roi de Trèfle. J'ai réussi à le récupérer chez ma soeur avant qu'elle ne le convainque de s'enfermer dans le Monde de l'Autre Côté.
- Pourquoi a-t-il fait ça ? cria Ken.
- Il cherchait à devenir très fort en très peu de temps, pour pouvoir accéder à la place très convoitée de Roi de Trèfle. C'était la meilleure solution à laquelle il avait pensé, apparemment.
- C'est insensé ! Il aurait pu mourir !
- C'est un risque qu'il a pris quand même. Il était désespéré. Voyez-vous, le temps... le temps était contre lui. Et il était presque tout seul.
Chopper la regarda, troublé.
- Sania, comment tu sais tout ça ? Quel est ton lien avec cette affaire ?
La jeune femme sourit d'un air mystérieux.
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Sora se présenta devant Sanji, la silhouette guindée. Le capitaine des Trèfles était assis dans un fauteuil dominant la ville de Concerto, sur la terrasse de ses appartements. Le soleil était déjà très bas ; bientôt, les festivités de la journée feraient place aux activités du soir. Le podium géant avait été mis à contribution durant tout le festival, on dansait au rythme des airs qui s'en échappaient, des images de la ville y passaient en permanence. Plusieurs fois, le visage bienveillant de Leon King y avait surgi pour annoncer divers événements : le départ de la fête, bien entendu, mais aussi l'arrivée régulière de leurs invités d'All Game et de la Marine. Cinq minutes plus tôt, il avait fièrement fait part aux habitants de l'île de la venue des hauts pontes de la Marine, les meilleurs généraux dont elle disposait. Sora soupira en voyant l'image de son oncle apparaître sur l'écran.
- C'est fait, dit-elle. Layla et oncle Tournesol dorment bien tranquillement chez moi, et au besoin je les ai attachés et je les ai enfermés à double tour dans la cave. Ils se tiendront tranquilles jusqu'à demain.
Sanji ne répondit pas. Sora s'approcha de lui, prudente. Il regardait fixement l'horizon, un verre de vin rouge à la main qu'il agitait d'un air distrait.
- Sandoval ?
- Je t'ai entendue, Sora, fit-il d'une voix rauque.
- Les généraux sont en ce moment chez Leon, il les distrait comme il faut.
- Et Zero ?
- J'ignore ce qu'il fait, mais il sera là à l'heure dite. Il l'a affirmé.
- Bien. Tu peux me laisser et aller te préparer.
La jeune fille s'inclina, docile.
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Sanji attendit que Sora soit partie avant de jeter son verre sur le mur d'un geste rageur. Mana était rentrée quelques heures auparavant avec Nami entre les bras, mais de Luffy, nulle trace ! La fille-lapin avait avoué en tremblant qu'il l'avait lâchée au cours du voyage et encombrée comme elle était, elle n'avait pu retourner le chercher. Elle était venue avec seulement Nami, jurant de tout faire pour récupérer Luffy en un seul morceau.
Sanji l'avait déchiquetée d'un geste et avait chargé son peuple de retrouver le capitaine au chapeau de paille sous peine de subir le même sort. Les hommes-lapin de l'île du Carillon étaient des êtres paisibles et craintifs ; ils eurent tôt fait d'obéir en voyant l'état déplorable du corps de leur compatriote. Puis, Sanji avait confié Nami à Robin qui n'attendait que cela et s'était retiré dans ses quartiers avec un mal de crâne abominable.
Cela ne devait pas se passer comme ça ! Tout devait être parfait !
Soudain, un bruit léger dans son dos attira son attention. Il grogna.
- Je pensais avoir dit que je voulais être tranquille !
- Désolé, fit une voix bourrue que Sanji reconnut immédiatement.
Il se retourna aussi vite qu'il le put. Zero se tenait sur le seuil de la porte. Il la referma derrière lui avec un hochement de tête respectueux.
- Navré de vous déranger sans rendez-vous, fit-il prudemment, mais personne ne voulait que je passe, alors j'ai un peu forcé le passage.
La main de Sanji trembla.
- Que me vaut l'honneur de la visite de l'As de Carreau ?
Zero fronça les sourcils.
- Vous me connaissez ?
- Qui ne connaît pas le célèbre Zero ?
Le bretteur haussa les épaules et, une fois sur la terrasse, il s'installa contre la rambarde, juste en face de Sanji. Croisant les bras et fronçant les sourcils, il paraissait à la fois contrarié et fier.
- C'est logique, pourtant on m'a dit qu'on s'était déjà rencontré par le passé. C'est vrai ? Je ne m'en souviens pas.
- Qui t'as dit ça ?
- Peu importe. C'est vrai ?
Sanji ricana.
- Admettons que cela le soit. Est-ce si important ?
Zero hocha la tête, lentement.
- Ça l'est pour moi.
- Pourquoi ?
Son interlocuteur eut un sourire goguenard. Sanji ne comprenait pas où il voulait en venir.
- Je ne suis pas dupe, dit-il. Je sais très bien que je ne suis qu'un pion pour vous autres d'All Game. J'ai été créé par le Valet de Trèfle à partir d'un type puissant à qui on a effacé la mémoire et qu'on a programmé pour être ce que je suis. Ça me va. Tout ce que je veux, c'est de la bonne baston, un peu de plaisir et une bonne dose de pouvoir, et All Game a tout ça, je n'ai pas à me plaindre. Je bute qui je veux, je tire mon coup quand l'envie m'en prend, et tous ces trucs qui rendent la vie plus agréable. Pourtant...
- Pourtant...
Zero plongea sur lui et resta ainsi accroupi, juste au-dessus de son siège. Sanji le vit de très près : sa chemise au goût douteux, la boucle d'oreille en forme de carreau qui ornait son oreille, la cicatrice fine qui courait autour de son front. Le regard intense qu'il dardait sur lui.
- On se connaît ?
- Pourquoi cette question ?
- C'est une impression comme ça, dit-il. D'habitude, ça ne me dérange pas plus que ça, mais là ça fait plusieurs fois déjà... La première, c'est quand j'ai rencontré pour la première fois Leon King, j'ai eu tout de suite envie de baiser avec, comme ça, alors que le cul avant c'était pas primordial... Et quand j'ai rencontré un drôle de type qui ressemblait à Leon, je l'ai senti aussi, en plus fort encore.
Il se baissa, de plus en plus près jusqu'à ce que sa bouche ne soit qu'à quelques centimètres de celle de Sanji.
- Et maintenant, c'est vraiment très très bizarre, parce que j'ai l'impression de flotter dans les airs en vous voyant, et j'ai comme une sensation bizarre dans le ventre. Et je... je ne sais pas quoi faire...C'est la première fois...
L'expression qu'il avait, si perdue, si confuse ! Sanji lui sourit, un sourire sec et dénué de chaleur. Zero se tut et détourna les yeux.
Sanji posa sa main sur le visage de Zero. Sa joue, rugueuse, sa mâchoire aux contours durs. Une bouche fine, l'éclat métallique de sa boucle d'oreille, une forme et une couleur étrangère. Tout en ce Zero était différent du Zoro de ses souvenirs. Si peu de réminiscence ; si peu de liens entre eux. Tout avait été effacé avec les souvenirs de Zoro.
- Toutes les oppositions sur ma route, tous les ennemis, je les balayerai d'un coup, chuchota Sanji du bout de la langue. Je bâtirai mon rêve de ma main seule, et écarterai le moindre obstacle gênant. Même si mon coeur est cet obstacle.
- Je ne comprend pas...
Sanji sourit, doucement, et l'embrassa.
À suivre dans un prochain thème...
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Les gens se rencontrent, les événements se recoupent, tout se met en place pour la confrontation finale... qui traîne, qui traîne, je sais, mais il y a tellement de personnages et tellement de problèmes non résolus, il faut bien. Encore cinq chapitres avant la fin !
Merci de votre fidélité et à bientôt.