Titre : Le frémissement de ta vie.
Auteur : Namanie, Loua pour les intimes.
Couple : Zabuza 'n Haku, pask'ils le valent bien.
Fandom : Naruto. Sisi.
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G, enjoy.
Thème (numéro et nom) : 29, Le bruit des vagues.
Disclaimer : Tout appartient à Kishimoto, pour ne pas varier. C'est lassant, à force…
Note : Drabble, cinq cents mots. Paske j'aime me compliquer la vie et que parfois je me demande sincèrement pourquoi.
Note-bis : J'ai mis le temps, blocus oblige...
Il avance à grands pas. Il est pressé. Il regarde rien de ce qui l'entoure. Une mission urgente l'attend. Il fend la foule, impose par sa masse, par son épée aussi. Il fait peur. On s'écarte, on le craint. Il s'en fiche. Il est un ninja. Il est bien au-dessus de ça.
Petit à petit, sur son chemin, les rues se vident, s'assombrissent, sentent chaque fois un peu plus la misère. Il aime bien ce quartier. Ca pue le sang, la terreur, le danger et la mort. On y croise jamais qu'un charnier humain. Il se sent un peu chez lui. Il atteint les remparts de la ville, c'est le plus rapide pour sortir d'ici. Il s'apprête à sauter lorsqu'un bruit l'interrompt. Surpris, il tourne la tête. Ca vient de derrière lui. Il scrute le moindre recoin d'ombre. Y'a personne. Il fronce les sourcils. Bizarre.
Il file à travers les rizières, vole au-dessus de l'eau saumâtre presque sans s'éclabousser. Quelque chose l'intrigue. D'un bond il se cache dans un arbre, observe le sol. Il laisse le convoi de marchands le dépasser, poursuit sa course au milieu des branches. L'air est humide, la brume omniprésente. Son souffle exhale un nuage évanescent qui lui rappelle la plage d'un pays lointain vue alors qu'il était qu'un gosse. Ca lui tombe dessus comme un couperet. Il s'arrête net, se retourne brusquement, foudroyé. C'est le bruit de la mer qu'il a entendu dans cette ruelle miteuse.
Il prend à peine le temps d'empocher son salaire après avoir balancé la tête de sa cible sur la table. Il repart directement là où son mystère l'attend. Il comprend pas comment le murmure des vagues peut résonner ici, si loin de la première marée. Il court au milieu des ruelles, insensible au froid qui perce ses bras nus. Il cherche. Campé face au mur d'enceinte, il ferme les yeux, s'immerge dans le son qui l'emporte tout entier. Oui, c'est bien ça. Ca le prend à la poitrine. Des souvenirs. Il s'avance, fait face à une silhouette décharnée assise à même le sol. Enchaînée au vide. D'immenses iris brunes qui pourraient bien l'enterrer sur place. Y'a quelque chose de terrible dans ce gamin, il sait pas quoi. Si peu d'espoir. Il l'emporte. Ils se ressemblent un peu trop.
Depuis, il sait que cette clameur sourde qui l'accompagne, c'est son innocence qui brille dans chacun de ses sourires. Il l'a compris un peu tard. Il l'entend de moins en moins, le rire des vagues. Le cœur de son protégé se refroidit. Ca lui fait peur, alors il l'embrasse, pour réveiller la rumeur de l'écume. Et Haku rougit, parce que ça l'intimide. Lui, il entend pas la mer qui l'accompagne. Il l'occulte. C'est son cauchemar, sa puissance, ce qui l'a rendu orphelin. Il la hait.
Un jour, Zabuza l'emmènera sur la côte, pour lui montrer combien c'est beau, et pour que les étoiles dans ses yeux fassent comme un écho au cri des mouettes. Peut-être qu'il comprendra mieux pourquoi il l'aime.