Harry/Draco (Harry Potter), n°13 (Liens)

Oct 25, 2006 01:31

Titre = Fragments
Auteur = Aélane
Couple = Harry/Draco (+ du Draco/Blaise & un peu de Harry/Ginny à venir)
Fandom = Harry Potter
Thème = n° 13, « Liens »
Disclaimer : rien à moi fors l'écriture (thèmes de la communauté une_phrase ; univers&personnages empruntés à J.K. Rowling)
Rating/Avertissements : un (très) léger R et une forme un peu expérimentale
Genre = angst/romance, POV en première personne, post-tome6
Résumé : Où Draco essaye de se dépêtrer entre différents liens passés, présents, rêvés et futurs…


Fragments I

(plaie) Je regardai les gouttes de sang tomber une à une de mon doigt gourd pour se dissoudre en silence dans la potion : cela faisait mal, moins que le regard de Blaise lorsque Pansy lui avait appris, toute fière, quelle noble destinée m’attendait, pourtant je me sentais si peu vivant à présent que je ne m’y étais pas plus attendu.

(fils) J’étais le fils de mon père, je ne serais jamais le fils de tout le monde et de personne : Blaise n’aurait jamais pu comprendre, m’étais-je convaincu au cours de l’été.

(marche) Ce fut mon premier mensonge, la première marche que j’avais gravie, celle qu’on ne voit pas mais qu’on ne peut redescendre : il y en eut des milliers d’autres.

(bois) Je me sacrifiais pour eux, j’aurais porté une croix pour eux, j’aurais fui trois ans dans les forêts interdites avec une épée pour nous séparer s’il m’y avait rejoint.

(orateur) J’avais cru pouvoir tout arranger par des mots, par des dizaines, des centaines, des milliers de phrases plus joliment tournées les unes que les autres, après, comme j’avais souvent vu Père le faire avec talent auprès de Mère ; je n’ai jamais pu prononcer devant Blaise un seul de ces faux beaux mensonges.

(désert) Et même si, de son côté, ce dernier n’essaya guère de crier dans le désert, je n’aurais pas dû lui en vouloir ni l’espérer : trop de tentations, trop de démons, trop de monstres y rôdaient pour qu’il en revienne intact.

(séparation) Il était resté coi, paralysé, aveugle, devant l’abîme que j’avais ouvert au nom de mon père sans presque m’en apercevoir, alors qu’en vérité, il était déjà trop tard : j’avais sauté et je l’aurais haï de m’en repêcher comme de m’y suivre.

(rempart) Peu à peu, je me mis à redouter ce qui jadis me protégeait, terrifié par les ombres de mes propres remparts, recroquevillé tout en haut de ma forteresse : je me surpris à fuir Blaise comme je fuyais les lettres de Mère.

(immolation) Il n'y avait que les Gryffondor pour ignorer que tout sacrifice comportait une part de lâcheté, la lâcheté étant une vertu Serpentard j'avais espéré jusqu'au bout que Blaise au moins me comprenne sinon me pardonne - il m’arrive d’espérer encore, parfois, quand je dors.

(pardon) C’était moi qui n’avais rien compris, parce qu’il y a des choses qui ne peuvent être remplacées, il y a des gestes qui ne peuvent être défaits, il y a des silences qui ne peuvent être rompus.

(blanc) Le mélange prit soudain une coloration lunaire que Blaise, lui, n’aurait jamais comparée à moi puisqu’il était le seul à savoir que je détestais cette peau si pâle que ses veines marbraient ici et là de bleu, telle une statue - Potter ne s’en priva pas, comme d’habitude.

(croix) « Un jour ou l'autre, tu paieras pour tous tes petits crimes, Malefoy, tout le monde paie » était sa phrase préférée, sa rengaine - parce que, lui, on ne lui laisserait jamais payer les siens, parce que mon silence lui déniait sa satisfaction, parce que Potter ne pouvait pas comprendre que la disparition de Père dans les profondeurs d'Azkaban m'avait déjà jeté sur ce chemin : j'avais déjà commencé à payer quand Blaise, un soir, était passé à un pas de moi sans me voir, et cette station-ci, la cinquième, semblait n'avoir point de fin.

(sanctuaire) Je décidai très vite que je ne lui ferais pas la grâce de compromettre ma situation, déjà bien précaire, en répondant à ses insultes à peine déguisées comme il le mérite ; j’appris donc à ne plus l’écouter, à ne presque plus le voir : lorsque Potter descendait chercher les fioles pour le loup-garou ou sur je ne sais quel autre prétexte, je me remémorais Blaise, mon Blaise et ma faute - je pensais souvent à Blaise.

(couronne) Je préférais encore tresser moi-même les épines acerbes du passé, puis les ceindre à mon front, jour après jour, que laisser les piques de cet assassin de psychopathe m’atteindre.

(rituel) Un jour, peut-être le premier de Septembre, Potter cessa ses visites, parti à Poudlard ou à Mordred l’emporte, pourtant…, pourtant je continuais à invoquer Blaise.

(augure) Un jour, un Potter dégoulinant de sang s'effondra, muet, sur le pas de ma cave, et la vieille Cracmol à demi-folle habitant au-dessus avait disparu je ne sais où, ne me laissant ni hibou ni adresse ni poudre de cheminette, juste des chats pire que la Teigne, ne me laissant pas le choix : je regardai Potter dormir ce soir-là sur l'excuse qui me servait de lit de camp, pansé tant bien que mal ; je le regardai froisser les draps, se tournant sans cesse, intrigué, mais lorsqu’il finit par se nicher exactement comme Blaise, une fois son désir assouvi, j’eus peur - j'eus encore plus peur lorsqu'il ouvrit les yeux et commença à m'embrasser frénétiquement sans mot dire.

(lys) Je n’avais jamais été embrassé par Blaise : les baisers, c’était baveux, c’était bon pour les filles que Blaise comme moi devions promener de temps en temps à notre bras, alors qu’entre nous nous allions droit à l’essentiel, du moins à ce que nous considérions comme essentiel, jouir, vite, souvent, avec le genre d’intensité désespérée qui, ce soir-là, colorait le bécotage de Potter.

(soumission) Je n’y répondis pas, je meurtris ses poignets, je mordis ses lèvres, je répondis à tout le reste.

(superstitieux) J’éteignis, je ne sais trop comment, toutes les lampes et seuls restèrent les feux qui alimentaient les potions : je ne voulais pas que Potter me voie, je ne voulais pas le voir, je voulais du noir.

(supplique) Blaise, me persuadais-je sous ses attouchements, Blaise, articulais-je silencieusement la queue de Potter sur ma paume, Blaise Blaiseblaiseblaise…

(pierre) Au réveil, alors que je refusais de l’observer dormir, blotti sur lui-même comme un petit animal repu, je fus certain qu’au premier regard Potter m’accuserait de tous les péchés du monde, y compris les siens, même si, pour une fois, je ne l’avais pas attendu pour me jeter la première pierre : ils avaient tous eu raison, Blaise avait eu raison, j’étais vraiment et irrémédiablement un faible, un putain de faible.

(fuite) Il n’y eut pas de regard, car Potter partit en catimini, les yeux baissés, les yeux rouges, les yeux fermés, claudiquant encore un peu, pendant que je m’affairais sur le veritaserum ; il n’y eut point de remords car j’avais fini par concocter un plan en sus de la maudite potion.

(fidélité) Peu importait en quoi j’étais utile, potions, potter, pute, n’est-ce pas, tant que je restais à l’abri ici, et Potter avait cette folle manie de protéger ce qui était sien jusqu’au boutisme : je voulais y croire, je n’avais jamais autant voulu survivre, survivre à cette guerre, survivre aux soupçons des gens de l’Ordre, pour avoir l’espoir d’aller retrouver Blaise, de tout lui expliquer, de tout lui avouer, qu’il n’y avait que lui qui eut jamais réellement compté.

(foi) J’aimais Blaise, j’aimais Blaise, j’aimais Blaise, je l’aime.

(oiseau) Potter, le plus fieffé salaud que la terre ait jamais porté, eut le culot de ne point revenir le lendemain, il était peut-être mort de honte, d’une embuscade, de mes piètres talents de guérisseur, de… - je ne sus jamais ; tandis que je tentais de transformer pour la cent treizième fois un chaudron en hibou afin de contacter Potter, ou Blaise, n’importe qui, les Mangemorts firent irruption au 31, Wisteria Walk.

À suivre…

pairing: hp - harry/draco, fandom: harry potter, #thème 13

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