[Fic] One Piece, Zoro/Sanji, #2 : Nouvelle ; lettre

Jun 29, 2006 21:27

Voici le deuxième chapitre avec le deuxième thème. Merci de me dire ce que vous en pensez et bonne lecture !

Titre : Rien qu'un baiser, chapitre 2
Auteur/Artiste : Mokoshna
Couple : ZoroXSanji
Fandom : One Piece
Rating : M
Thème (numéro et nom) : 2. Nouvelle ; lettre
Disclaimer : One Piece appartient à Eiichiro Oda. Je ne fais que reprendre ses personnages pour leur faire faire n'importe quoi.


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Chapitre 2 : Nouvelle ; lettre

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Nami avait coutume de se réveiller un peu plus tôt que les autres pour vérifier si le Going Merry n'avait pas dérivé durant la nuit. Bien entendu, elle réglait avec soin le pilote automatique rudimentaire du navire la veille avant d'aller se coucher, et de temps en temps elle se levait même la nuit si son corps sentait que leur embarcation déviait un peu de sa direction. Ce n'était pas bien difficile pour elle ; elle avait été rodée pour sentir le moindre changement de cap, même dans les circonstances les plus difficiles (comme un détraquement météorologique ou une défaillance de son organisme dû à la maladie). Ce fut donc elle qui aperçut en premier l'étrange oiseau qui trônait en bonne place sur la proue du Going Merry.

Grand, pas si haut mais aux ailes monstrueusement larges, il ressemblait vaguement à un pélican sur qui on aurait peint les couleurs d'un toucan. Ses pattes faisaient un peu penser à des serres de faucon ; elle ne tenait pas à savoir si elles étaient aussi dangereuses. Pourtant, un détail la fit hésiter.
Un étui en cuir rêche, en forme de tube, était accroché à une patte.
L'oiseau poussa un cri qui ressemblait à un chant de coq enroué. Elle se retourna pour aller réveiller ses camarades... et buta contre une silhouette massive, sentant la sueur et les embruns.
- Ah, Zoro, fit-elle en se frottant le nez qui s'était cogné à son torse, tu tombes bien. J'allais justement réveiller les autres. Il y a cette drôle de bestiole qui...
- Laisse-les dormir, je m'en occupe.
- Hein ?

Le bretteur se dirigea d'un pas ferme vers l'animal, l'air grave. Nami le vit sourire brièvement avant de sortir un poisson de sa ceinture et de le lancer en l'air. L'oiseau étendit son long bec et l'attrapa à la volée. Poussant un autre cri ravi, un tendit la patte vers Zoro qui s'empressa de dévisser le tube à message et de prendre son contenu, puis l'oiseau s'envola au loin.
Cela avait à peine duré dix secondes.

Nami écarquilla les yeux. Que s'était-il passé ?
- C'est quoi ? demanda-t-elle en serrant davantage contre son corps le peignoir qu'elle avait pris avec elle en se levant. Un message pour toi ?
- Hmm.
Zoro parcourut rapidement le rouleau de papier qu'il avait extirpé du tube. Son visage n'avait pas changé d'expression, pourtant Nami remarqua qu'il avait légèrement froncé les sourcils, de manière presque imperceptible...
- C'est rien, fit-il enfin en rangeant ledit message au même endroit d'où il avait sorti le poisson.
- Ah ?
- N'en parle pas aux autres.
- Pourquoi ?
- Parce que je te le dis.
- C'est grave, alors ?

Cela commençait à l'inquiéter. Ce n'était pas le genre de Zoro, de faire des cachotteries comme ça... sauf si la situation l'exigeait. Il était trop simple pour leur dissimuler quoi que ce soit mais quelquefois, il lui arrivait de garder ses petits secrets et franchement, ça l'énervait...
- Un ennemi ? Ou un danger potentiel ?
- C'est rien, je te dis.
- Pas de ça avec moi. Nous sommes des camarades, oui ou non ?
- Justement, ça ne vous regarde pas.
- Tu parles. Ne va pas nous disparaître entre les pattes, surtout.
Il ne dit rien. Nami sentit sa colère monter d'un cran.
- Zoro !
- Pas un mot, ok ? J'ai mes raisons.
- Et tu ne veux pas me les dire ?
- Pas maintenant, pas tant que je ne suis pas sûr. Mais promis, je vous en parle après.
- Mouais...

Elle n'était pas tout à fait convaincue mais il était si tôt, et Zoro pouvait se montrer si obstiné quand il y mettait du sien... Et puis quoi qu'elle dise, il était son camarade. Elle se devait de lui faire confiance.
- Sans faute, hein ?
- Ouais, ouais...
Il se détourna pour aller se coucher dans son hamac, l'air aussi peu concerné que d'habitude par ce qui l'entourait. Mais le connaissant depuis longtemps, Nami avait senti comme une pointe de nervosité dans sa voix.

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La journée se passa comme toutes les autres, sans incident notable si ce n'est les bagarres pour la nourriture aux heures des repas. Zoro ne semblait pas plus préoccupé que les autres jours ; et c'était cela qui taraudait Nami.
- Ça ne va pas, Nami ? demanda Chopper avec inquiétude lorsqu'il la vit remuer sa nourriture sans entrain. Tu ne manges pas. Ce n'est pas bon ?
- Quoi ?! s'exclama Sanji en se précipitant devant elle, les yeux déformés par l'affolement. Quelque chose ne te plaît pas dans ma nourriture ?
Elle secoua la tête avec gêne.
- Non, non, c'est délicieux comme d'habitude... vraiment fameux...
- Alors tu es peut-être malade ? Mon dieu, tu as été piquée par un autre de ces vilains moustiques ?
- Nami, ça ne va pas ? intervint à leur tour Pipo et Luffy, leurs bouches pleines.
- Mais puisque je vous dis que ça va ! Je n'ai juste pas très faim ce soir.
- Alors je peux manger ta part ? reprit Luffy avec ravissement.
- Oui, si tu veux... enfin, ne prends pas tout quand même.
- Youpi !

Elle regarda Luffy s'empiffrer avec le sourire. Non, ce n'était sans doute rien, le problème de cet imbécile de manieur de sabres... Elle n'allait quand même pas se faire une maladie quand l'intéressé lui-même semblait parfaitement bien, non ? Elle se promit de ne plus y penser et passa le reste de la soirée à discuter chiffons avec Robin.
Pendant tout ce temps, Zoro n'avait rien dit et s'était contenté d'avaler son repas sans un regard vers elle.

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Les baisers qu'ils échangeaient étaient toujours empreints d'une passion violente, qui correspondait bien aux tempéraments des deux hommes. C'était ce que se disait Sanji à chaque fois qu'il se retrouvait seul avec Zoro, ce qui était un miracle en soi dans un si petit navire avec des passagers si remuants. Mais en tant que cuistot, la cuisine était son havre de paix et son domaine réservé. Tous les jours depuis la demi confession du bretteur, celui-ci venait à très exactement quinze heures pour prendre une collation en attendant le repas du soir, juste après sa sieste. Sanji avait toujours quelque chose de prêt sous la main : des sandwiches, du poulet froid, des boulettes de riz, n'importe quoi qui pouvait se manger avec les doigts et très rapidement. Lorsqu'il avait fini, Zoro se lavait soigneusement les mains et le remerciait en le gratifiant d'une accolade hâtive sur l'épaule, sur le cou... accolade qui se transformait invariablement en quelque chose de plus lorsque Sanji l'agrippait par la main et posait ses yeux sur les siens. Il se rapprochait alors, et leurs lèvres se joignaient, d'abord timidement, puis avec le temps leur étreinte se fit moins timorée, plus impatiente.
Au bout de quelques jours, Zoro ne faisait déjà plus de façons et il l'embrassait carrément sur la bouche, puis sur d'autres parties du corps... Ils étaient des hommes dans la force de leur virilité, après tout, selon les mots du bretteur (et Sanji trouvait cela affreusement vulgaire, mais tout le romantisme dont il voulait faire preuve était immanquablement pris en dérision par son amant). Mais bon, ce n'était pas si important.

Ils faisaient l'amour comme ils se battaient, c'est-à-dire en cherchant absolument à dominer l'autre et à être le plus fort. Le résultat variait selon les jours. Tantôt Zoro menait la danse et manipulait Sanji comme un sabre précieux et mortellement beau, tantôt Sanji, en sa qualité de cuisinier confirmé, enrobait Zoro de douceur ou le fourrait de sa propre essence. Pour ce dernier, le bretteur était comme un exquis gâteau au goût brut et puissant qu'il fallait accommoder selon l'humeur du moment. Zoro avait un peu grogné en s'entendant traiter de bonne pâte mais il ne s'était jamais plaint jusque-là.
Ce jour-là, c'était Zoro qui avait eu le dessus. Ils pantelaient encore, le corps baigné de sueur et d'autres substances, lorsque Sanji, affalé paresseusement sur sa table de travail et attendant que le souffle lui revienne, remarqua le bout de papier abîmé qui dépassait du tas de vêtements qui constituait ceux de Zoro. Ce dernier étant occupé à récupérer les forces qu'il avait dépensées dans leur dernier combat, il se leva avec curiosité pour aller voir. Ce n'était pas vraiment le genre de Zoro de trimballer avec lui de la prose ou quoi que ce soit d'écrit.

Zoro le vit se baisser et ramasser quelque chose. L'instant d'après, il reconnut avec horreur le message qu'il avait oublié de brûler.
- Eh ! Lâche ça ! cria-t-il sans préambule en direction de son amant nu.
- Quoi ?
Sanji tenait déjà entre ses mains le précieux bout de papier. Zoro sauta sur ses pieds et d'un mouvement vif, le lui arracha des mains en pestant. Le cuisinier le regarda avec des yeux ronds.
- Mais qu'est-ce que tu fous ?
- Non, toi, qu'est-ce que tu fous ! C'est à moi, ne fouille pas dans mes affaires !
- Je voulais juste lui éviter de s'abîmer davantage, pauvre naze ! Et puis c'est quoi d'abord ce truc ?
- Rien, maugréa le bretteur en serrant le message dans son poing.
- Rien, mon cul, pourquoi tu t'es précipité dessus alors ? Qu'est-ce que tu me caches ?
- Ça, ça ne te regarde pas, belle gueule, répliqua Zoro. Fous-moi la paix.
Le sang de Sanji ne fit qu'un tour.
- Ah ouais ? C'est quoi ces manières, tête d'algue ! Je te rappelle que je me casse les couilles à te faire à bouffer tous les jours, tu pourrais au moins te montrer plus aimable !
- Je ne te demande rien, non ? Cuistot de mes deux.
- Pauvre type ! Compte plus sur moi pour te faire des trucs quand t'auras faim l'après-midi ! Débrouille-toi !
- Ouais c'est ça, marmonna Zoro, mais au fond de lui il était rassuré que Sanji ne demande pas plus d'informations sur le message. Bon, je vais aller pioncer.
- Encore ?
- J'ai sommeil, ok ?
- Pfff... Et c'est comme ça que tu as l'intention de devenir le plus grand manieur de sabres du monde ?
- Ta gueule.
- Toi-même, saleté de sabreur !

Et ce fut tout. Sanji regarda Zoro se rhabiller sans hâte, la main tenant bien fermement le bout de papier qu'il avait trouvé plus tôt. Il savait que les mots désobligeants qu'ils venaient d'échanger ne voulaient pas dire grand chose. Le lendemain, Zoro reviendrait à la même heure, trouvant la même quantité de nourriture en en-cas qui l'attendrait, amoureusement posée sur la table. Il la dévorerait d'une traite avant de remercier à sa manière le cuistot, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils trouvent un port ou une nouvelle aventure (c'était toujours comme ça que ça se passait). Mais il y avait quand même quelque chose de louche dans l'empressement qu'avait mis Zoro à attraper ce simple bout de papier et à changer de sujet juste après, comme s'il y avait marqué dessus un élément compromettant pour lui...
Bof, ça ne le regardait pas. Enfin pas tout à fait. Si cet imbécile de sabreur voulait lui cacher des choses, c'était son problème. Si même après tous les repas que Sanji lui avait préparé avec amour, toutes les parties de jambes en l'air qu'ils avaient faites dans cette cuisine au risque de compromettre l'hygiène, tous les gestes de tendresse retenus parce que soit-disant c'était un truc de femmelettes et que Zoro n'était pas une femmelette, loin de là... si après tout ça, ce crétin bardé de muscles voulait se la jouer mystérieux et ne pas révéler à son amant un détail peut-être vital de sa vie, il n'allait pas en faire un drame, hein ?! Ce salaud de crétin sans cervelle !! Mais qu'est-ce qui lui avait foutu un type pareil comme amant ! Aussi romantique qu'une huître chaude et aussi attentionné qu'un maquereau salé !

- Je vais le tuer... murmura Sanji en repensant à toutes ces choses, et aussi aux derniers mots de Zoro. S'il ne me dit rien, je lui coupe les parties et je les donne à bouffer aux poissons, on verra s'il a encore envie de me faire des cachotteries après ça !
Et sur cette bonne résolution, il mit ses vêtements et commença à ranger la cuisine pour préparer le dîner.

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Zoro ne voulait pas vraiment cacher ce message à Sanji. En fait, il aurait été plus exact de dire qu'il ne voulait pas le lui montrer. Jamais, si possible. Et aussi ne jamais lui parler de son contenu, parce que cet imbécile de cuistot était bien capable de lui faire une scène en apprenant le sujet de la lettre en question.
Ce n'était pas vraiment une nouvelle. Loin de là. Il voulait dire par là qu'il s'y attendait depuis longtemps, mais qu'elle arrive à ce moment-là... Et pourquoi avait-il fallu qu'il oublie de se débarrasser de ce fichu message ? Déjà que Nami l'avait vu arriver, alors que Sanji connaisse son existence, c'était le pompon...
Enfin, il était en sécurité pour le moment. Avec un peu de chance, ils s'éloigneraient assez pour qu'il n'en entende plus parler avant longtemps. Et Sanji lui foutrait la paix.

Ce que Zoro ignorait, c'était que l'affaire était loin d'être aussi simple...

A suivre dans le prochain thème...

#thème 02, pairing: one piece - zorro/sanji, fandom: one piece

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