Titre de l'épisode : « Is »
Avertissement : G
Spoiler : tome5
Disclaimer : HP & C° sont la propriété de JKR (et de WB).
Note1 : sur une idée dérivée de Kaamelott
Note2 : Lord Henry Galessin est très fortement inspiré du personnage d’Alexandre Astier, le
Seigneur Galessin. On peut même dire qu’ils sont parents.
Note3 : Premier épisode d’une mini-série :
Le Loup, le Prince et le Monsbre.
Note4 : Encore une fois, je n’ai pu m’empêcher de glisser quelques références à des séries que j’aime (une presque citation, des noms…).
Personnages présents : Remus Lupin, Nymphadora Tonks, Rubeus Hagrid, Maugrey Fol-Oeil, Kingsley Shacklebolt, Severus Snape, Lord Henry Galessin et Minerva McGonagall.
Grimmauld Place
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Le Loup, le Prince et le Monsbre : Is
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Bon sang ! Remus s’ennuyait ferme.
Il ne lui souvenait pas d’avoir été accablé par pareil ennui depuis longtemps. Très longtemps. Il fallait au moins remonter aux cours de Runes de sixième année dispensés par le professeur Carnavach.
Miss Holly Carnavach, petite femme tordue par les années, avait le talent rare de réduire les gens, même les plus turbulents, à la neurasthénie. Sa voix enrouée et traînante, sans inflexion, son regard vitreux et fuyant et ses gestes lents sapaient toute vigueur chez ses auditeurs. On se traînait en cours, on se laissait mollement tomber sur les chaises et on attendait que ça passe. Il n’était jamais venu à l’esprit d’aucun élève de se révolter, de vouloir ramener un peu de vie dans ce cours qui tournait au ralenti. On ne communiquait d’aucune manière que ce soit, on ne faisait pas ses devoirs en retard, on ne tentait pas de malmener le professeur. On attendait. Et la cloche sonnait. La vie revenait. Doucement. On se levait. Les gestes étaient encore lents, malhabiles, imprécis. On s’étirait. Le sang circulait avec de plus en plus d’assurance dans les membres assoupis et l’énergie affluait d’un coup. C’était le contrecoup. L’heure qui suivait était toujours hyperactive, pleine de cris, de bravades puériles, d’idées saugrenues et dangereuses. Il fallait, coûte que coûte, brûler cette heure de vie qui était de trop.
Cela faisait près de trois quarts d’heures que Hagrid avait débuté son rapport devant une assemblée réduite de l’Ordre du Phénix. Cela faisait trois quarts d’heures que le temps s’était arrêté. Remus regardait d’un œil morne Hagrid balancer ses immenses bras en tout sens tandis qu’il s’égarait dans des détails inutiles et strictement personnels (Quel besoin avait-il de rappeler que sa mère faisait six mètres de haut quand son père n’atteignait même pas le mètre cinquante ?!).
Nymphadora, assise juste en face de Remus, luttait avec vaillance contre l’endormissement. Entre deux soupirs à peine dissimulés, elle modifiait les traits de son visage, la forme de son nez, de ses oreilles, changeait la couleur de ses cheveux ou de ses yeux, parfois même de sa peau. Remus ne put retenir l’ombre d’un sourire quand Maugrey fronça les sourcils, surpris d’être assis à côté d’une sorcière à la peau irisée et luminescente.
Remus se pencha vers le professeur McGonagall pour jeter un œil sur ses notes et s’assurer qu’il n’avait raté aucun renseignement stratégique du rapport de Hagrid… Comme la recette de la ratatouille d’ours ou des détails sur le déroulement de la parade nuptiale géante… Mais force était de constater que même la très consciencieuse Minerva McGonagall avait également l’esprit vagabond. Amusé, Remus lut :
¤ Penser à demander à Snape sa recette du cake à l’orange.
¤ Offrir à Andy du Mary Jane Lane pour qu’il me rende les miens.
¤ Mettre à jour la liste des élèves.
¤ Racheter un chaudron qui résiste à des hautes températures.
¤ Me débarrasser de la cage d’Archimède.
¤ Me débarrasser d’Archimède ( !).
¤ Demander à Artus s’il ne serait pas possible que, pour une fois, la gourde finisse seule et malheureuse à la fin de l’histoire.
¤ (Dans le cas où Artus refuserait) Trouver une raison valable pour expliquer que John refuse d’épouser Mary (très belle, très riche, très intelligente) et préfère s’enfuir avec cette gourde de Leah (quelconque, pauvre et sotte).
¤ (Dans le cas où Artus refuserait) Me débarrasser d’Artus.
¤ Trouver un cadeau pour Ceres. Si possible un cadeau très moche (une écharpe en angora orange et verte ?).
- J’ai vu une théière en forme de pies de vache ? murmura Remus. Ça vous irait ?
Le professeur McGonagall ne put répondre car Alastor Maugrey, à bout de patience, avait fait bruyamment claquer la paume de ses mains contre la table et par là même interrompu le rapport de Hagrid.
- Hagrid, pour résumer votre propos, vous êtes en train de nous dire que votre mission a échoué ? Vous n’avez pas réussi à rallier les géants ?
Une lueur quelque peu psychotique s’était allumée dans l’œil valide de l’Auror qui aurait inquiété Remus s’il avait été celui placé dans la ligne mire. Hagrid, dont l’observation n’était pas vraiment le point fort, ne remarqua rien.
- Eh bien euh… oui…, marmonna le Garde des Sceaux un peu embarrassé. On peut dire ça.
Nymphadora fit bruyamment tomber sa tête sur la table, l’expression de Lord Galessin se crispa, le professeur McGonagall se massa les tempes, Maugrey lâcha un juron qui aurait fait rougir un Lutin de Cornouailles, Kingsley Shacklebolt resta parfaitement imperturbable.
- Passons sans perdre de temps au rapport suivant. Tonks ! appela Maugrey.
La jeune sorcière sursauta tant et si bien que sa tasse se renversa sur les parchemins étalés devant elle.
- Présente ! s’écria-t-elle, avant de jurer en découvrant les dégâts qu’elle venait de causer. Le rouge carmin remplaça l’irisé, alors qu’elle prenait la mesure de ce qu’elle venait de dire devant toute cette assemblée de notables sorciers. Elle baissa honteusement les yeux, tandis que ses mains tremblantes rassemblaient les parchemins détrempés.
Remus tenta de s’intéresser au rapport de Nymphadora. Il y mit toute sa bonne volonté mais la demoiselle était tellement perdue dans ses notes gorgées de thé (aux pépins de melon), tellement nerveuse, que son propos était chaotique, difficile à suivre. Elle énonçait un fait puis son contraire, s’empêtrait dans les noms, se corrigeait puis rectifiait sa correction et réorientait. Elle obligeait ses auditeurs à une véritable gymnastique neuronale bien difficile après ces trois-quarts d’heure d’abrutissement. Remus comprit vaguement qu’elle avait essayé de rallier quelques sorciers underground de Cardiff qui ne reconnaissaient pas l’autorité du ministère. Il y avait aussi une histoire de fête sur une faille qui avait dégénéré et puis une intervention des forces de l’ordre. Ce n’était pas très clair. Puis brusquement Nymphadora se tut. Elle marmonna un ‘c’est fini’ embarrassé et s’enfonça dans son siège. Il y eut un soupir de soulagement : celui-là, au moins, avait été bref.
Maugrey fixait Nymphadora, perplexe, le front plissé.
- Si je résume votre propos miss…
Visiblement, Maugrey affectionnait résumer les propos.
- Nada. Choux blancs et blancs choux, dit Nymphadora. ‘Celui-Qu’Vous-Savez n’est pas revenu et allez vous déformer le visage ailleurs !’
- Au moins, ils ont encore un esprit critique, marmonna Lord Galessin, râleur officiel de l’Ordre. Tout espoir n’est pas perdu.
- Bref ! déclara Maugrey pour couper court à un débat qui menaçait de poindre et ne l’intéressait pas du tout. Si vous le voulez bien nous allons passer maintenant au rapport de Lupin, qui est notre contact au sein des loups-garous.
- Encore un rapport ? marmonna Lord Galessin avec humeur. Franchement, à quoi tout cela sert-il ?
- Lord Galessin, le travail d’infiltration est long et fastidieux.
Et dangereux ajouta mentalement Remus.
- Mais il nous est nécessaire, continuait Maugrey. Quand nous aurons toutes les données, nous pourrons mieux…
- Je ne parle pas de ça ! coupa Galessin.
On scrutait en silence le sorcier, à l’affût du moindre geste, de la moindre expression qui pourrait trahir ses pensées. L’Ordre était encore jeune, peu sûr de ses membres, on redoutait les traîtres, on craignait d’être suspecté. La franchise n’était franchement pas de mise. Dès lors, les conversations devenaient pénibles et les débats ardus. Surveiller ses paroles, celles de son interlocuteur et faire attention aux oreilles indiscrètes s’avéraient, après quelques semaines, un exercice épuisant. Remus avait envie de vacances, mais il semblait que, quand on avait pour but de sauver la Grande Bretagne de la mégalomanie d’un mage noir, il ne fallait pas trop compter sur les congés payés.
- Bon sang ! Est-ce qu’on va en parler de cette prophétie ?! s’exclama Galessin.
Lord Henry Galessin avait la quarantaine bien frappée, la dégaine fatiguée, la barbe mal rasée et la voix traînante. Son attitude était toujours désinvolte, son regard blasé et il se moquait des convenances. Il avait été un temps Auror, mais avait rendu sa plaque à la suite d’une histoire obscure dont Remus ignorait presque tout. Lord Galessin possédait une richesse Moldue et Magique et son statut social était tout aussi élevé dans les deux mondes. Forcément, quand son arbre généalogique remonte jusqu’aux chevaliers de la Table Ronde ! Six mois de l’année, il était Lord Henry Galessin, aventurier original, excentrique richissime, qui arrivait aux festivités très importantes moldues avec une blonde (ou une brune ou une rousse) sublime au bras et finissait sous les tables, dans un état proche du coma éthylique. Les six autres mois de l’année, il les passait dans le monde sorcier où il menait sensiblement la même vie.
- Quelle prophétie ? demanda prudemment Maugrey.
- Quelle prophétie ? répéta Galessin, moqueur. Celle sur les chaussettes de ma tante Hortense !
Comme on le dévisageait avec perplexité, il leva les yeux au plafond.
- La prophétie sur le gamin Potter bien évidemment ! Parce que si au final ça se joue entre lui et l’autre déphasé, je ne vois vraiment pas l’utilité de tout ça ?
Et par tout ça, il désigna d’un mouvement vague la table ronde autour de laquelle l’Ordre du Phénix se réunissait. C’était bien évidemment métonymique. Il y eut un instant de silence où chacun absorbait à son rythme les mots de Galessin. Maugrey semblait balancer entre le découragement et l’exaspération.
- C’est quoi déjà les termes exacts ? demanda Kingsley. Un truc comme : l’un doit mourir pour que l’autre vive, non ?
- Je ne sais pas pour vous, mais je la trouve quelque peu absconde cette prophétie, intervint timidement Nymphadora.
- Moi, je la trouve surtout inutile tant elle est évidente, fit Kingsley.
- Elle est de Trelawney, rappela Minerva, comme si ça devait tout expliquer.
- Non mais c’est un genre qu’ils se donnent, intervint Galessin. Paraît que ça a plus de gueule quand c’est tarabiscoté. Ma tante Hortense a décidé de se verser dans cet art et depuis il est devenu très difficile de communiquer avec elle. Le fait qu’elle perde ses dents n’aide pas, évidemment.
- Parce qu’elle existe vraiment cette tante Hortense ? s’étonna Kingsley.
- Bien sûr !
- Mais alors, cette prophétie sur ses chaussettes ?
- Aussi. Vous croyez que j’ai que ça à faire : inventer des prophéties bidon ?
- Non, mais je croyais que c’était pour l’exemple… Et elle dit quoi cette prophétie ?
- Un truc naze : qu’un jour une sera perdue et l’autre retrouvée.
- Pas besoin d’une prophétie pour savoir ça, c’est la destinée de toute chaussette que d’être dépareillée, remarqua avec philosophie Nymphadora. Moi, par exemple, dans mon tiroir…
- Mais si vous savez comme on s’en moque de ce qu’il y a dans votre tiroir, ma pauvre fille ! explosa Maugrey.
Nymphadora s’écrasa dans son fauteuil, l’air penaud.
- La petite a raison, intervint Galessin en renfort. Il n’y a rien de plus pénible que de ne pas trouver la seconde chaussette le matin. Pour ma part, j’y ai renoncé. Je n’achète plus mes chaussettes qu’à l’unité.
Remus se leva sans cérémonie.
- Lupin ! La réunion n’est pas finie ! siffla Maugrey, au bord de la crise de nerfs.
- Désolé. Syndrome Pré Menstruel, répondit laconiquement Remus.
Il rassembla ses affaires avec la ferme intention de quitter cette pièce immédiatement, quoique puisse dire (ou faire) l’Auror. Nymphadora leva la main.
- Quoi ? aboya Maugrey.
- Syndrome Pré Menstruel ici aussi. J’ai le droit de quitter la table ?
L’Auror poussa un soupir.
- Que ceux qui veulent sauver le monde restent, que les autres s’en aillent.
Dans un vacarme de chaises, les membres de l’Ordre du Phénix se levèrent d’un même mouvement. Remus remarqua que c’était la première fois qu’ils étaient tous aussi bien coordonnés. Maugrey marmottait quelque chose comme : « le monde est condamné » tandis que le professeur McGonagall lui tapotait la main d’un air compatissant.
- Remus ?
Remus allongea le pas.
- Remus ! Attends ! insista Nymphadora en trottinant sur ses talons.
- Nymphadora, ce n’est pas le moment !
Elle lui attrapa le bras.
- Je voudrais juste…
- PAS MAINTENANT ! tempêta Remus.
Il se dégagea avec une telle fureur que la jeune sorcière en perdit l’équilibre. Pendant un instant, ils se dévisagèrent, tous deux trop surpris pour dire un mot. Horrifiés aussi. Remus sentit des effluves de peur émaner de Nymphadora, il tourna brusquement les talons. Il entra dans la bibliothèque comme un homme surpris par l’orage gagne un abri. Il saisit le linteau de la cheminée et s’y retint. Il était fiévreux. Ses veines charriaient un sang brûlant qui l’abrutissait.
« IS ! »
Le feu se changea en glace. Remus aurait pu s’étonner d’avoir utilisé de la magie runique plutôt que latine, mais il avait trop mal à la tête pour s’en soucier. Il s’accroupit et, tremblant, posa les mains sur l’eau gelée. Il n’en ressentit aucun bien : tout son système nerveux protesta contre ce contact trop violent. Dans un geste de douleur et de colère, Remus donna un coup de pied dans la sculpture de glace qui vola en mille éclats scintillants. La tête lui tournait de plus en plus. Il avait envie de vomir. Son corps tout entier le faisait terriblement souffrir. Le Loup se débattait violemment, enfonçait crocs et griffes dans son esprit. Et l’on était encore loin de la prochaine pleine lune.
- Tu as peut-être une fourrure pour te tenir chaud, mais ce n’est pas mon cas, Lupin ! Pourrais-tu ne pas éteindre mon feu à l’avenir ? Surtout que je ne tiens pas à être dévoré par ce satané monsbre !
Remus, surpris, se retourna et découvrit Severus Snape confortablement installé dans un fauteuil, un énorme livre posé sur les genoux. Les deux sorciers s’entreregardèrent et l’expression de Severus se modifia sensiblement. Lupin se redressa et laissa tomber sur Severus un regard froid (et probablement plus jaune que d’habitude). Severus s’agita inconfortablement dans son fauteuil. Il tâta prudemment sa poche pour vérifier qu’il avait bien sa baguette. Remus sourit.
- Ne t’inquiète pas, Severus. Je n’ai aucunement l’intention de t’attaquer.
- Ce ne serait pas la première fois.
Remus leva les yeux au plafond, agacé.
- Tu devrais apprendre à être moins rancunier.
- Tu as essayé de me tuer ! siffla Severus.
- Je suis un loup-garou ! Quelle est ton excuse pour t’être fait tatouer ?
Remus ne manqua pas de remarquer que le poing de Severus s’était refermé sur la garde de sa baguette.
- Et pourtant tu es là, absous de tes crimes, poursuivit-il. Dis-moi, de combien de morts es-tu responsable, Severus ?
- Je n’ai aucun compte à rendre à un monstre comme toi. Lupin.
Lupin éclata de rire. Un rire froid.
- Tu ne peux t’empêcher d’envenimer les situations ? Toujours le bon mot pour déclencher un drame !
- C’est tout un art dans lequel j’excelle.
- Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, j’ai les nerfs à fleur de peau. Ce n’est pas…
- C’est à toi d’apprendre à te contrôler, Lupin, coupa froidement Severus. Et pas aux autres de faire attention à tes phases lunaires.
Remus se retourna vers la cheminée. Il frappa du pied le sol et le feu repartit dans la cheminée.
- Tu as raison, marmonna-t-il.
Severus claqua des doigts.
- Tiens ! Ça devrait le renvoyer au panier.
Remus jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et vit que Severus tenait une fiole.
- Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il méfiant.
- Que veux-tu que ce soit ? De la potion tue-loup ! Maintenant bois ça et pousse-toi de devant la cheminée !
Remus hésita un instant mais lassé de devoir se battre contre le Loup (en vain !), il ravala sa fierté en même temps qu’il avala la potion. Il se laissa tomber sur un fauteuil vide, immédiatement étourdi par le breuvage.
- Comment se fait-il que le Loup soit aussi proche ? La pleine lune est encore loin.
- Parce que ce n’est pas la pleine lune, répondit Remus, d’une voix lasse.
- Alors qu’est-ce que c’est ? s’étonna Severus.
- La maison.
Remus se leva. Severus tressaillit. Remus était bien conscient que le regard de Severus ne le quittait pas, cela l’amusa. En quelque sorte.
- Je vais juste chercher un livre.
- On n’est jamais trop prudent avec un loup-garou au bord de la rupture nerveuse qui, brusquement, se met à réagir à de la pierre de taille en plus de la pierre de lune !
Remus préféra faire celui qui n’avait pas entendu et mobiliser toute son attention sur les titres de livres qu’il parcourait à toute allure.
Remus aimait les livres. Ils avaient été longtemps ses seuls amis. Avant les Maraudeurs. Puis ils l’étaient redevenus. Après. Il aimait l’objet, leur contact. Il aimait leur pouvoir, leurs secrets. La bibliothèque des Black était magnifique. Elle détenait tous les incontournables en des éditions somptueuses et était également pourvue de quelques pièces rares, voire uniques. Remus connaissait quelques sorciers qui vendraient père, mère, enfants et chats pour certains ouvrages, ne serait-ce cette seconde édition de Runes : Murmures et chuchotements en parfait état.
- Ce n’est pas un ouvrage sur les loups-garous ? remarqua Severus, intrigué. De ce côté-là, ce sont les livres sur les magies anciennes européennes.
- Tu connais bien cette bibliothèque, observa Remus.
- C’est la seule pièce dans laquelle on peut être tranquille.
- Que soient remerciés les Black et leur étrange idée de faire vivre un Monsbre dans leur bibliothèque ! ironisa Remus.
Jusqu’à présent la créature avait tenu éloigné de la bibliothèque les enfants ainsi que Molly et son plumeau dévastateur. Il n’était pas très difficile de tenir un Monsbre en respect, mais Remus ne serait sûrement pas celui qui le leur apprendrait. Tout comme Severus, il appréciait la tranquillité de cette pièce.
- Depuis tout à l’heure, j’essaie de me souvenir de mon Futhark, expliqua Remus. Mais impossible de dépasser Elhaz. Je ne me rappelle plus quelle rune vient après.
- Sowilo, répondit mécaniquement Severus.
- Comment ?
- Après Elhaz, c’est Sowilo, répéta Severus avec humeur.
Ce fut fugace. Une image qui s’envole devant les yeux. Une phrase qui s’échappe un peu trop vite de lèvres. Sowilo. Pourquoi ce mot éveillait-il quelque chose en lui ? Et qu’était ce quelque chose ? Remus ferma les yeux. « Sowilo, répéta-t-il mentalement. Sowilo. Après Elhaz, c’est Sowilo. Après, c’est Sowilo… Parce que… » Remus rouvrit les yeux.
- Bien sûr ! sourit-il. Comment ai-je fait pour oublier une chose pareille ? Après Elhaz, c’est Sowilo, parce que Sowilo suit l’autre.
- Pardon ?
- Non, rien.
Ou juste des vieux souvenirs.
Fin de l’épisode