Fruits Basket - Shigure, Hatori & Ayame - 10:01 Vérité

Apr 13, 2007 01:32



On dit souvent qu’il n’y a que la vérité qui blesse. La sagesse populaire et ses dictons, cela a toute son importance pour une famille maudite par un conte transmis comme une tradition orale, aussi les Douze connaissaient tous parfaitement cette maxime.  Et tous s’efforçaient d’appliquer au mieux ce vieil adage hérité de la sagesse ancestrale, sans pour autant s’y enfermer et le prendre comme le principe fondamental dirigeant leur vie et leurs relations avec les autres.

Mais on dit aussi qu’il y a toujours une exception qui confirme la règle : ici, il s’agissait d’Akito et Shigure, qui exécutaient le proverbe au pied de la lettre avec une exactitude qui forçait le respect. Pourtant, ce n’était pas la vérité qui les blessait, ils étaient meurtris par le mensonge. C’était un permanent jeu de sarcasmes, de piques et de mots douloureux entre eux, des phrases aussi dures à entendre qu’à dire. Parce qu’au fond, même pour ces deux-là, il n’est jamais plaisant de lacérer celui qu’on aime et de le voir s’abîmer dans la douleur que l’on a créée sur mesure pour lui.

Car ils s’aimaient, ça, ils le savaient, chacun de leur côté. Mais après tout, il parait que qui aime bien, châtie bien. Ni l’un, ni l’autre ne savait exprimer ses sentiments autrement qu’en appliquant ce précepte. Quand on est maudit, personne ne vous apprend à gérer vos émotions : à quoi cela servirait-il ? Vous n’êtes qu’un monstre, vous n’êtes pas censés ressentir quoi que ce soit. Alors ils restaient là, à s’observer, à chercher un geste d’amour de la part de l’autre en ne lui offrant que des gestes de haine. Malheureusement, il faut croire que qui se ressemble, s’assemble.

Parfois, le fossé qu’ils avaient creusé entre eux s’évanouissait l’espace d’un instant. Le désir de sentir l’autre contre soi était plus fort que leur bêtise, et les vêtements tombaient au sol comme autant de masques de tissu. Pendant ce court moment, chacun pouvait s’illusionner en cherchant une étincelle d’amour dans le regard de l’autre. Après tout, les yeux ne sont-ils pas le miroir de l’âme ? Mais ils restaient convaincus que ces passions n’étaient que des feux de paille, et qu’il n’y avait rien à espérer. Et rien ne changeait. Jamais.

Toujours, les autres se demandaient se qui constituait le mur qui les séparait. Leur égo ? Il avait été si souvent piétiné qu’il n’en restait rien, pas même une ombre. Les convenances ? Shigure était venu au monde pour aimer Akito ; personne n’aurait rien trouvé à redire à un amour programmé par la naissance. Leur esprit de contradiction alors ? Peut-être, peut-être que tout cela leur semblait trop beau pour être vrai. Peut-être que Shigure n’aimait pas le dieu qu’on l’obligeait à adorer, mais la femme qu’Akito aurait pu être si elle n’était pas maudite. Peut-être que leurs caractères et leurs âmes si tordues ne pouvaient s’accommoder d’un chemin tout tracé, rectiligne et parfait.

Alors ils continuaient à illustrer le fait que si l’indifférence est le contraire de l’amour, ce n’est surement pas le cas de la haine. Même si les choses changeaient autour d’eux, leur situation semblait immuable. Ils essayaient pourtant depuis peu de faire bouger les choses individuellement, lentement, maladroitement. Mais ils ne voyaient pas la moindre modification ; ni amélioration, ni dégradation. Sans doute parce que l’amour rend aveugle.

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