Titre : La couleur de tes yeux et celle de tes cheveux…
Auteur :
ylgFandom : Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque)
Table et prompt : o9#o5, couleurs
Personnages/Pairings : Hyōga, Isaak, Shun, Sorrento
Rating : PG
Disclaimer : Kurumada Masami
Notes : C’est d’un cu-cul, moi-même je me terrifie parfois. Ah, les joies de retourner à un fandom où on a débuté jeune-ado et que ça se ressent encore maintenant comme si on n’avait pas évolué du tout entre-temps…
***
On voit rarement Shun en colère. Quand ça arrive, c’est plutôt au cours d’un combat, si un adversaire s’acharne cruellement sur un de ses alliés. Pour le trouver bouleversé dans la vie civile en revanche…
Sorrento lui a parlé d’Isaak.
Ils sont restés en bons termes tous les deux, après les batailles, se retrouvant en vie. Tant pis pour les camps autrefois opposés : c’est de l’histoire ancienne et aucun ne garde rancune à l’autre. Ils ont bien mieux à faire tous les deux dans ce monde enfin en paix mais à soutenir toujours dans ses efforts de reconstruction.
Il arrive donc, quand ils se croisent, qu’ils échangent leurs impressions sur les missions qu’ils mènent, sur l’utilité de leurs efforts, sur les gens sur qui ils peuvent compter et sur ceux qu’ils n’ont pas su sauver.
Un jour, Sorrento évoque ce garçon tellement secret qui se perdait très rarement en confidences personnelles, plaçant une barrière entre lui et les autres Généraux. Mais à ce qu’il a compris quand la barrière, de temps à autre, se fissurait, un garçon qu’un autre des Saints avait bien dû connaître…
Et Shun, en recollant les morceaux, a l’impression que le tout lui échappe.
Blessé, il réclame à Hyōga une explication. Combien il aimerait se tromper et être rassuré !
« Est-ce vrai, que tu as connu le Mariner du Kraken longtemps avant la bataille contre Poséidon ?
- Je croyais le connaître.
- Tu n’en as jamais parlé après ;
- À quoi bon ? Après, il était mort… »
C’est le type de réponse que pourrait lui faire Ikki. Mais pas question, dans ces circonstances là, qu’il se laisse encore traiter comme un simple petit frère naïf !
« Je croyais… être important pour toi.
- Tu l’es.
- Parce que je ressemble à .. ?
- Non ! »
Hyōga semble horrifié par ces insinuations.
« Ça n’a rien à voir, proteste-t-il.
» Et puis, je te connaissais avant de le rencontrer lui.
- À peine. Nous ne nous fréquentions pas, du temps du centre Graad, avant d’être tous dispersés. Moi je restais auprès de mon frère et toi à l’écart de tout le monde. »
D’ailleurs, avoir à se rappeler cela ne plaît pas à Shun, et le rendrait presque aussi amer que le poison versé sur son cœur par les mots irréfléchis de Sorrento.
« Je n’ai jamais bien su si c’est parce que tu voulais t’isoler avec le deuil tout récent de ta mère, ou si c’était les autres enfants qui te mettaient à l’écart. Pardon. J’aurais dû venir vers toi à l’époque et je ne l’ai jamais fait…
- N’y pense pas. »
Ils ne referont pas le passé. Ils ne vont pas refaire tout le présent non plus, juste en remettre leur perception à l’endroit, et c’est tout.
« Enfin. Parce que par hasard, vous aviez une ressemblance dans la couleur de vos yeux et celle de vos cheveux… Vos visages sont bien différents. Et vos personnalités n’ont rien à voir, alors vraiment, non. Pure coïncidence.
- Même si ce sont des couleurs rares ?
- Même. Me vois-tu regarder toutes les filles aux cheveux blonds que je croise…
- He bien !
- Bon, peut-être. Mais j’essaie de m’en corriger.
- Ça ne me rassure pas autant que ça devrait.
- Oh, je t’en prie. D’abord ça n’a rien à voir. Et puis tu sais qu’il existe bien plus qu’un sens principal. La couleur qu’on voit, ça n’est rien. Rien en comparaison du son de ta voix que j’entends et ta main que je sens si tu veux bien me la tendre et ton cosmos et de tout le reste.
- Hm… »
Au final, comme Shun déteste être en colère contre quelqu’un en qui il avait confiance, il accepte de se laisser convaincre.
Et puis, si jamais sa présence rappelait vraiment quelqu’un d’autre à Hyōga, que peut-il y changer pour autant ? Si ce qu’il en tire n’est pas un rappel douloureux mais lui fait du bien, c’est aussi bien. Dans ce cas, se dit-il, sans doute vaut-il aussi bien que ça continue.
*
(« Mais dis-moi. Où as-tu appris à parler comme ça ?
- Les enseignements indirects d’un maître lettré et la jalousie de te voir passer du temps avec cette espèce de séducteur musicien ?
- Il n’est pas un séducteur.
- Ben tiens.
- C’est toi qui vas me faire une scène de colère maintenant ?
- …Nan, quand même pas. Une seule suffit ? »)